dossier - CULTURES ORNEMENTALES

Épidémiosurveillance en cultures ornementales

Jérôme Jullien* - Phytoma - n°641 - février 2011 - page 21

Le réseau de surveillance biologique du territoire (SBT) des végétaux d'ornement aujourd'hui et demain
 Piège phéromonal mineuse du marronnier (ph. J. Julllien)

Piège phéromonal mineuse du marronnier (ph. J. Julllien)

Mines larvaires de la mineuse Liriomyza huidobrensis sur chrysanthème. Cette mineuse, organisme nuisible réglementé en productions horticoles, est surveillée par le réseau de SBT. En médaillon, piège de surveillance d'une autre mineuse, celle du marronnier (Cameraria ohridella). ph. J. Jullien

Mines larvaires de la mineuse Liriomyza huidobrensis sur chrysanthème. Cette mineuse, organisme nuisible réglementé en productions horticoles, est surveillée par le réseau de SBT. En médaillon, piège de surveillance d'une autre mineuse, celle du marronnier (Cameraria ohridella). ph. J. Jullien

1 - Cochenilles diaspines sur orchidée. Dans cet état, la plante est invendable. Photos : J. Jullien

1 - Cochenilles diaspines sur orchidée. Dans cet état, la plante est invendable. Photos : J. Jullien

2 - Chenille de zeuzère. Ce ravageur connu depuis longtemps en vergers et pépinières fruitières peut attaquer aussi des ligneux d'ornement en place comme en pépinières et provoquer la casse de jeunes rameaux voire de plants.

2 - Chenille de zeuzère. Ce ravageur connu depuis longtemps en vergers et pépinières fruitières peut attaquer aussi des ligneux d'ornement en place comme en pépinières et provoquer la casse de jeunes rameaux voire de plants.

3 et 4 - Deux organismes réglementés surveillés par les réseaux de SBT en ZNA et cultures ornementales :      3 - Capricorne asiatique adulte émergeant d'un arbre. Ces capricornes peuvent infester des arbres âgés en place en ZNA mais aussi de jeunes sujets en pépinières. ph. F. Boucher, DRAF-SRPV Centre

3 et 4 - Deux organismes réglementés surveillés par les réseaux de SBT en ZNA et cultures ornementales : 3 - Capricorne asiatique adulte émergeant d'un arbre. Ces capricornes peuvent infester des arbres âgés en place en ZNA mais aussi de jeunes sujets en pépinières. ph. F. Boucher, DRAF-SRPV Centre

3 et 4 - Deux organismes réglementés surveillés par les réseaux de SBT en ZNA et cultures ornementales :      4 - Fusarium foetens sur bégonia Begonia xelator. ph. J. Jullien

3 et 4 - Deux organismes réglementés surveillés par les réseaux de SBT en ZNA et cultures ornementales : 4 - Fusarium foetens sur bégonia Begonia xelator. ph. J. Jullien

La surveillance biologique du territoire valorise, dans les BSV, les données épidémiologiques collectées par des réseaux de partenaires professionnels, notamment par observation visuelle et piégeage. 5 - Observation visuelle de pivoines vivaces. Photos : J. Jullien

La surveillance biologique du territoire valorise, dans les BSV, les données épidémiologiques collectées par des réseaux de partenaires professionnels, notamment par observation visuelle et piégeage. 5 - Observation visuelle de pivoines vivaces. Photos : J. Jullien

6 - Observation d'un Cupressus sempervirens Totem infecté par Phomopsis juniperinova.

6 - Observation d'un Cupressus sempervirens Totem infecté par Phomopsis juniperinova.

7 - Piège chromatique pour le suivi des thrips. ph. J. Jullien

7 - Piège chromatique pour le suivi des thrips. ph. J. Jullien

8 - Piège phéromonal visant Duponchelia fovealis, une pyrale nuisible sous serre. ph. J. Jullien

8 - Piège phéromonal visant Duponchelia fovealis, une pyrale nuisible sous serre. ph. J. Jullien

La surveillance biologique du territoire (SBT) dans le domaine végétal, une des missions du ministère chargé de l'Agriculture, est organisée depuis plusieurs décennies pour connaître la situation phytosanitaire, améliorer le raisonnement des méthodes de lutte contre les organismes nuisibles dits « de qualité » et détecter, à partir de plans de surveillance spécifiques, des organismes nuisibles réglementés (dont ceux dits « de quarantaine ») ou émergents. Récemment et de façon complémentaire, la SBT s'oriente vers la détection et le suivi des effets non intentionnels potentiellement liés aux pratiques phytosanitaires. Ces évolutions, inscrites dans le Code rural et de la pêche maritime(1), répondent à la volonté de vérifier la pertinence, l'efficacité et l'impact des mesures de gestion des risques phytosanitaires mises en œuvre, vis-à-vis de la production végétale primaire, mais aussi de l'environnement. Présentation de la SBT en cultures ornementales.

Même si elle existe depuis longtemps en France, la SBT est encadrée aujourd'hui par une réglementation européenne de 2009 connue, au moins durant le temps de son élaboration, sous le nom de « paquet pesticides ». Elle comprend le Règlement (CE) n°1107/2009 et la directive 2009/128/CE.

La SBT, cadre général

Exigences européennes

En application du Règlement (CE) n°1107/2009 relatif à la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, l'utilisation appropriée de ces produits phytopharmaceutiques inclut l'application des principes de bonnes pratiques phytosanitaires(2).

Ce règlement renvoie aux dispositions de la directive 2009/128/CE dite souvent « directive Utilisation durable » et en particulier aux principes généraux de lutte intégrée contre les ennemis des cultures et à l'obligation, pour les États membres, de s'assurer notamment que les utilisateurs professionnels disposent de l'information et des outils de surveillance des ennemis des cultures et de prise de décision, ainsi que des services de conseil sur la lutte intégrée contre les organismes nuisibles.

L'information et les outils de surveillance s'inscrivent donc bien dans la directive « Utilisation durable ».

Fonctionnement en réseau

La structuration des réseaux de surveillance et de leur gouvernance (voir encadré p. 22) est mise en œuvre de façon progressive depuis 2009 dans le cadre de l'axe 5 du plan Écophyto 2018(3). Cette organisation permet d'obtenir des références harmonisées et coordonnées sur l'ensemble du territoire, en zones agricoles y compris en exploitations productrices de végétaux d'ornement (pépinières et exploitations horticoles produisant de tels végétaux), et en zones non agricoles (espaces verts, jardins).

Elle vise à agréger ces références dans une base de données nationale disponible pour les administrations publiques gestionnaires des risques (risques phytosanitaires ainsi que risques liés à l'utilisation des produits phytopharmaceutiques).

Cette base de données recevra dans un premier temps les informations épidémiologiques saisies par les différents observateurs, issues de parcelles fixes pour les horticulteurs, pépiniéristes et gestionnaires d'espaces verts, ou de parcelles flottantes pour les observateurs itinérants, comme les conseillers horticoles.

Les BSV, présentation

Les données épidémiologiques sont collectées et évaluées de façon collégiale entre les acteurs (comité de rédaction), puis synthétisées par un animateur-filière, tenant compte des stades phénologiques, des conditions météorologiques et des seuils de nuisibilité (quand ils existent). Elles sont ensuite diffusées sous la forme d'un bulletin de santé du végétal (BSV).

Cette publication doit permettre aux producteurs et prescripteurs de prendre une décision appropriée aux principaux risques phytosanitaires. Elle donne une tendance à l'échelle d'un bassin de production ou d'une culture de référence. Cette tendance fait ensuite l'objet d'une étude plus spécifique et localisée par chaque professionnel au sein de sa pépinière, serre de production horticole ou espace vert public.

Les BSV décrivent l'état sanitaire des cultures et donnent une estimation du risque, à travers une synthèse d'observations de nature biologique (comptages, notations, évolution des parasites et auxiliaires, phénologie) et agro-climatique. Les éléments décrits sont accompagnés d'illustrations pour faciliter la reconnaissance et le diagnostic visuel sur le terrain.

Des graphiques et cartes de présence représentent dans le temps et l'espace les dynamiques observées, et celles prévisibles quand existent des outils d'évaluation du risque (ex. modèles épidémiologiques, résultats de piégeage). Les informations épidémiologiques transmises dans les BSV sont régulières et objectives.

Elles permettent de limiter les traitements aux parcelles réellement menacées par les bioagresseurs (maladies, ravageurs, plantes adventices), selon les moyens de régulation naturels observés ou ceux mis en œuvre par les professionnels. Les interventions préventives systématiques peuvent ainsi être évitées.

Le BSV constituera l'un des piliers d'informations nécessaire et indispensable à la prescription qui sera encadrée par la certification du Conseil agricole.

Les grands principes du BSV sont :

– la mise à disposition gratuite de la publication sur les sites Internet des Directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF)(4) et des partenaires : CRA (Chambres régionales d'agriculture), FREDON…

– l'absence de préconisation de traitement,

– la mise à disposition de notes à caractère réglementaire ou relevant des bonnes pratiques phytosanitaires dans la version émise par l'administration centrale.

Concernant les plantes ornementales

L'état sanitaire des cultures ornementales doit être considéré dans deux situations nettement distinctes :

– les productions horticoles non alimentaires, relevant des zones agricoles (ZA) au même titre que d'autres filières végétales (cultures légumières, arboriculture fruitière),

– le patrimoine végétal des espaces verts, parcs et jardins des zones non agricoles (ZNA).

Productions horticoles, sous-filières diverses

Les productions horticoles non alimentaires (ornementales) comprennent des sous-filières plus ou moins spécialisées correspondant à plusieurs schémas de production et métiers différents :

– pépinières ligneuses ornementales et forestières,

– production de fleurs et feuillages coupés,

– plantes en pots (potées fleuries),

– plantes à massifs annuelles, bisannuelles ou vivaces, jeunes plants herbacés ou ligneux, bulbes à fleurs.

Ressemblances et surtout différences avec les zones non agricoles

Ces productions horticoles sont soumises à l'obligation de marge économique avec des niveaux de tolérance du parasitisme bien plus proches de celui des cultures vivrières que de celui des arbres, arbustes et plantes à massifs cultivés en ZNA.

En effet, le patrimoine végétal des ZNA échappe aux contraintes de l'économie de production. Il est entretenu dans des buts de préservation esthétique, fonctionnelle, sanitaire, sécuritaire ou patrimoniale au sens large des termes.

Les écosystèmes propres aux productions horticoles (cultures en plein air, sous serre ou tunnel, poussant en pleine terre, en pots-conteneurs ou sur milieux de cultures artificiels solides ou hydroponiques), et la notion de rentabilité des productions ornementales basée sur des facteurs quantitatifs et qualitatifs (esthétique, normes qualitatives, état sanitaire), ne permettent pas de comparer ces filières avec les ZNA. Il est d'autant plus utile de le rappeler que l'amalgame est souvent fait.

Certes, il existe des couples agronomiques (espèces végétales-bioagresseurs) identiques en « productions horticoles » et « zones non agricoles ». Mais des différences fondamentales existent aux plans épidémiologie, de nuisibilité et de niveaux de tolérance conditionnant les seuils d'intervention : schémas de production (monoculture en horticulture florale et pépinières ligneuses contre diversité végétale des espaces verts et jardins d'amateurs), modes de production (hors-sol notamment, même s'il y a des plantes en pot dans les jardins) et environnement des végétaux (serres et tunnels).

Les facteurs de risque n'étant pas forcément les mêmes, l'analyse phytosanitaire publiée dans les BSV implique une gestion différenciée. Les stratégies mises en œuvre contre les bioagresseurs seront donc souvent différentes. Elles ne répondent ni aux mêmes déterminants ni aux mêmes résultats attendus par les horticulteurs d'une part et les gestionnaires d'espaces verts d'autre part.

Bientôt un guide méthodologique

En productions horticoles, l'Astredhor(5) a identifié environ 210 maladies et 270 ravageurs principaux.

Pour conduire les suivis épidémiologiques selon des modes opératoires harmonisés, il est prévu en 2011 de rédiger un guide méthodologique à l'attention des observateurs et des animateurs-filières. Ce document de référence devra notamment contenir des protocoles d'observation permettant de détecter et de suivre les organismes nuisibles et les auxiliaires biologiques, selon les critères présentés dans le tableau ci-dessous.

Pour tenir compte de la disponibilité et/ou de la technicité de chaque observateur, certaines lignes de protocole proposeront un suivi de niveau standard et un second de niveau expert.

À terme, chaque ligne de protocole issue de ce guide sera harmonisée et modélisée (au sens informatique) pour permettre l'agrégation des données d'observation dans la base de données nationale « SBT-épidémio » mise au point par la DGAl (cette base sera opérationnelle à partir de mai 2011).

La surveillance des zones non agricoles (ZNA)

Pour des raisons essentiellement organisationnelles des diverses filières, les ZNA ont été différenciées en trois sous-groupes(6) :

– ZNA professionnelles (espaces verts communaux, parcs et jardins suivis par les entrepreneurs paysagistes, voies de communication, aires végétalisées, sites industriels),

– gazons (terrains de sports collectifs, golfs, hippodromes, gazon d'ornement, gazonnières produisant du gazon de placage…),

– jardins amateurs (regroupant leurs parties ornementales, potagères et fruitières, et les abords de la maison).

Sur l'ensemble des ZNA, le nombre de groupes agronomiques (bioagresseur/espèce végétale) est considérable, de l'ordre de plusieurs milliers. Aussi, pour orienter les observateurs vers des suivis épidémiologiques prioritaires en termes de risques sanitaires et environnementaux, l'expression du besoin a été recentrée autour des principaux organismes nuisibles. Il s'agit de ceux dont la présence peut générer des interventions de régulation, y compris les plantes envahissantes d'origine exotique (renouée du Japon, ambroisie à feuilles d'armoise, raisin d'Amérique…).

Deux structures ont été chargées à partir de 2010 d'élaborer des guides méthodologiques relatifs à deux sous-groupes des ZNA : Plante & Cité pour les ZNA professionnelles, et la Société nationale d'horticulture de France (SNHF) pour les jardins d'amateurs.

Enjeux de l'épidémiosurveillance des plantes d'ornement

Tant en production horticole qu'en ZNA

Les enjeux de surveillance biologique du territoire vis-à-vis des parasites émergents et des organismes nuisibles réglementés, ainsi que de l'environnement et de la santé publique, sont très importants.

Même si les productions horticoles n'occupent pas la même superficie sur le territoire que les grandes filières végétales (environ 25 000 ha pour 6 000 exploitations), elles constituent la filière pour laquelle le plus grand nombre d'organismes réglementés existe.

De plus, elles représentent une utilisation souvent intensive des produits phytosanitaires pour combattre des organismes nuisibles à fort potentiel biotique, particulièrement difficiles à contrôler (aleurodes, thrips, acariens, cochenilles…)

Enfin, elles sont également très concernées par les risques d'introduction de nouveaux organismes nuisibles.

Pour leur part, les végétaux des ZNA sont omniprésents sur le territoire et dans les espaces de vie de la population.

Rôle des Bulletins de santé du végétal

Dans un certain nombre de villes et villages, le BSV servira d'outil pour réduire progressivement l'utilisation des produits phytopharmaceutiques aux seules situations qui le justifieront, en complément du développement des nombreuses méthodes prophylactiques et alternatives qui ne manqueront pas de devenir plus opérationnelles, sur des sites dont la fonctionnalité écologique sera de mieux en mieux conçue nécessitant une demande d'intrants phytopharmaceutiques de plus en plus restreinte…

Dès 2010, quelques régions ont pris l'initiative de rédiger des BSV en productions horticoles (8 éditions) et en ZNA (10 éditions, surtout dédiées aux espaces verts) sur la base de protocoles d'observations régionaux.

L'harmonisation de ces BSV se renforcera grâce aux guides méthodologiques d'observation en préparation. Pour faciliter la surveillance de certaines zones pédoclimatiques, certaines éditions à venir pourraient d'ailleurs être rédigées à l'échelle interrégionale (par exemple en ZNA, pour les gazons ou les jardins d'amateurs).

Vers une meilleure couverture du territoire et une anticipation des risques sanitaires

Changement d'échelle

Le dispositif présenté montre un changement d'échelle dans la surveillance biologique du territoire opérée en France.

Il fait passer d'une situation régionale complétée par des préconisations précises, mais souvent non partagées entre les acteurs du conseil, à une situation toujours régionale mais organisée au niveau national. Son but est la transparence et la véracité des informations recueillies, la détection et l'évaluation des risques ou des bénéfices respectivement liées à des organismes nuisibles ou utiles, puisqu'il surveille les bioagresseurs mais également les auxiliaires pouvant les réguler. Grâce à cette nouvelle organisation structurée et mutualisée, la publication des BSV peut devenir un moyen de créer une émulation entre les différents acteurs des filières concernées par les cultures ornementales, en particulier pour une connaissance anticipée des problèmes, préalable à leur gestion plus facile et aux économies d'intrants.

Information régulière

Les horticulteurs, pépiniéristes et gestionnaires d'espaces verts expriment d'ailleurs souvent la nécessité d'appréhender les risques phytosanitaires par une information régulière, les appelant à une veille sanitaire ou à plus de vigilance sur tel ou tel organisme nuisible en progression sur le territoire. Le BSV devra remplir cette mission d'intérêt général pour, mais aussi avec, les professionnels.

Un relais concernant les informations les plus importantes (notamment des parasites réglementés comme les capricornes asiatiques ou la fusariose du pin due à Fusarium circinatum) a été initié en 2010 dans la rubrique « Actualités » de l'hebdomadaire « Le Lien horticole », publication consultée par de nombreux acteurs des filières Productions horticoles non alimentaires et ZNA. Cette synergie a pour but d'améliorer l'anticipation des risques phytosanitaires en cultures ornementales.

Vers un partage hors frontières ?

Enfin, il n'est pas illusoire de penser que ce modèle d'épidémiosurveillance dans le domaine végétal, proposé à la réflexion de pays voisins ou de pays confrontés aux mêmes préoccupations phytosanitaires, puisse créer au niveau européen et méditerranéen les conditions d'un partage de données en temps réel.

Il pourrait ainsi contribuer à l'amélioration des conditions d'échanges de végétaux ou produits végétaux en Europe et autour de la Méditerranée.

<p>* Expert référent national en Surveillance biologique du territoire, Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire, DGAL/SDQPV. jerome.jullien@agriculture.gouv.fr</p> <p>(1) Textes de loi :</p> <p>• Epidémiosurveillance : art. L 201-1 du Code rural et de la pêche maritime, relatif à l'épidémiologie.</p> <p>• Biovigilance : art. L251-1 et L251-2 du Code rural et de la pêche maritime, relatifs à l'organisation de la surveillance biologique du territoire.</p> <p>(2) Pour être applicables par les professionnels, les bonnes pratiques phytosanitaires doivent être à la fois viables au plan technico-économique et respectueuses de la santé publique et de l'environnement.</p> <p>(3) Plan national de réduction de l'utilisation des pesticides</p> <p>(4) Pour consulter le BSV, affichez la page d'accueil du site DRAAF de votre région, puis recherchez le numéro dans la filière qui vous intéresse, soit dans un encadré <i>« Actualité »</i>, soit dans la rubrique <encadre>« Santé végétale »</encadre>, sous-rubrique <i>« Surveillance biologique du territoire »</i>.</p> <p>(5) L'Astredhor (Association nationale des structures d'expérimentation et de démonstration en horticulture) est une association de loi 1901 qui fédère et représente depuis 1994 des stations régionales d'expérimentation en horticulture ornementale.</p> <p>Elle développe des techniques de production innovantes et évalue une gamme diversifiée de fleurs et feuillages coupés, plantes en pot et à massif, plantes de pépinière, plantes vivaces et bulbes.</p>

Tableau de bord d'un protocole d'observation phytosanitaire.

1 - Principaux partenaires de la surveillance biologique du territoire en France

Pour toutes les filières végétales, y compris celles des végétaux d'ornement (production horticoles en ZNA), l'organisation partenariale de la SBT associe les différents acteurs et permet la mutualisation des données recueillies sur tout le territoire national. Le schéma d'organisation simplifié est :

– Le CNE, Comité national d'épidémiosurveillance, présidé par la Directrice générale de l'alimentation, est constitué entre les représentants de l'état, des organisations professionnelles et de développement agricole, des représentants nationaux des opérateurs parties prenantes de la surveillance. Il définit la stratégie globale à mettre en œuvre, valide les schémas régionaux d'organisation du réseau, ainsi que les modalités d'accès aux données nationales concernant l'état sanitaire des végétaux. Il valide les besoins financiers exprimés par les régions.

– Le CRE, Comité régional d'épidémiosurveillance, est présidé par le président de la Chambre régionale d'agriculture. Il associe les acteurs de la veille sanitaire (professionnels, chambres départementales, instituts techniques, organismes de la distribution, groupement de défense contre les organismes nuisibles…). Il élabore le schéma régional, anime les réseaux, établit les conventions avec les contractants, choisit les animateurs des filières végétales de la région.

– Une charte de l'observation biologique dans le domaine végétal précise les aspects fonctionnels : archivage, accès aux données, besoins de formation des acteurs, documentation…

– Un animateur-filière, interlocuteur du comité régional dans le suivi des conventions et des partenariats, assure la responsabilité de la programmation, de la collecte et de la mise en forme des informations. Il est « chef de file » dans la rédaction du « Bulletin de santé du végétal » dans son domaine de compétences (par exemple, animateur-filière en Productions horticoles).

– L'engagement des parties prenantes dans le dispositif est formalisé par des conventions précisant l'organisation du dispositif et les obligations des partenaires (respect de protocoles d'observation harmonisés, implémentation de la base de données). Chaque partenaire dans chaque région s'engage par convention.

Les DRAAF-SRAL supervisent les dispositifs régionaux par des missions de contrôle de second niveau. Dans son rôle de Commissaire du gouvernement auprès du comité régional, chaque DRAAFSRAL veille à :

– l'adéquation du dispositif aux objectifs des politiques publiques ;

– la cohérence des décisions avec celles prises par le comité régional de suivi (CROS) du plan Ecophyto 2018 ;

– le respect des conventions et de la charte de l'observation biologique, au processus d'élaboration du Bulletin de santé du végétal, à la qualité des observations recueillies et des messages délivrés.

Résumé

La SBT, surveillance biologique du territoire français, voit son organisation évoluer dans le cadre de la réglementation européenne et du plan français Ecophyto 2018.

Son cadre général est présenté ainsi que l'organisation spécifique aux végétaux d'ornement en différenciant les cultures ornementales/ productions horticoles non alimentaires (agricoles) des végétaux en zones non agricoles (ZNA).

Sont présentés les réseaux de SBT avec le projet de guide méthodologique harmonisant le recueil d'informations par les partenaires de ces réseaux, ce qui permet la diffusion des informations utiles (alertes sur des bioagresseurs notamment) par les BSV. Les enjeux et projets sont évoqués pour les cultures ornementales.

Mots-clés : cultures ornementales, épidémiosurveillance, SBT (surveillance biologique du territoire), Ecophyto 2018, BSV (Bulletin de santé du végétal), Guide méthodologique.

Remerciements pour leurs informations et la relecture de l'article

• Frédéric Vey, chef du bureau biotechnologies, biovigilance et qualité des végétaux à la DGAl-SdQPV.

• Gilbert Chauvel, expert référent national DGAl-SdQPV en productions horticoles et zones non agricoles ;

• Yves Monnet, coordinateur du réseau des experts nationaux de la DGAl-SdQPV.

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