Quel éditorial pourrait être à la hauteur de l'actualité internationale de ces dernières semaines ? Plus près de nous, quel éditorial pourrait traduire la lassitude et le sentiment d'injustice du milieu agricole, qui se sent discrédité, ses efforts ignorés voire méprisés par une campagne de publicité... serait-ce par trop dénigrant de la qualifier de dénigrante ? Alors parlons d'un sujet aérien, diaphane, évanescent... Parlons de trichogrammes. Il s'agit de petits hyménoptères, cousins des guêpes mais qui ne piquent pas. Leurs femelles pondent leurs œufs dans ceux de ravageurs de nos cultures, empêchant l'éclosion des larves nuisibles. Ils sont donc utilisés comme auxiliaires pour la lutte biologique. Trois d'entre eux sont évoqués dans ces pages. Ceux qui protègent le maïs de la pyrale, p. 5 (leur portrait est en médaillon ci-dessus). Et puis, dans notre dossier sur les méthodes alternatives, ceux qu'on lance contre la nouvelle mineuse de la tomate Tuta absoluta, p. 26 et ceux qu'on lâche contre le foreur ponctué de la canne à sucre sur l'île de La Réunion, p. 29. Ces auxiliaires sont petits, discrets, mais ils font du bon travail... Et l'envie vient, laissant les gens importants gouverner le monde sans compter les hectares, de choisir les trichogrammes comme emblème et modèle.