dossier - POMME DE TERRE ET AUTRES CULTURES SPÉCIALISÉES

Eudémis, les dates de vol diffèrent à 18 km près

Séverine Mary*, Frédéric Gil*, Maarten Van Helden**, Virgil Fiévet***et**** et Antoine Verpy* - Phytoma - n°650 - janvier 2012 - page 26

Une étude en vignoble du Libournais évalue ces « variations spatio-temporelles à méso-échelle » avec leurs effets pratiques pour les viticulteurs
ph. DGAL-SRAL Midi-Pyrénées

ph. DGAL-SRAL Midi-Pyrénées

L'efficacité de la lutte contre les tordeuses de la grappe repose sur la connaissance précise de leur cycle biologique. Les outils d'aide à la décision (pièges, modèles) ont donc été développés en ce sens pour améliorer le positionnement des observations et des traitements éventuels. Le suivi des vols est réalisé ponctuellement à la parcelle et est parfois synthétisé à l'échelle d'une région. On connaît encore très mal les variations réelles des dynamiques de vol à une échelle spatiale intermédiaire (appelée méso-échelle dans notre étude). Cette information est pourtant capitale pour la construction d'un réseau de surveillance performant. Menée à l'échelle du Libournais (10 % du vignoble bordelais) sur l'eudémis Lobesia botrana, cette étude apporte les premiers éléments de réponse. Il existe des variations significatives sur un territoire restreint, mais constantes d'une année sur l'autre. Intéressant pour les viticulteurs…

L'Eudémis de la vigne, Lobesia botrana (Denis & Schiffermüller), Tortricideae, est un des principaux ravageurs du vignoble français. Dans le Sud-Ouest, son cycle de développement comporte trois générations par saison (vol des papillons de G0 puis G1 et G2).

En tissant des glomérules au niveau des inflorescences en première génération (G1) et en s'attaquant aux baies en deuxième et troisième générations (G2, G3), les chenilles provoquent des pertes de récolte (nuisibilité directe). Elles ont aussi une nuisibilité indirecte : en perforant les baies, elles ouvrent la voie au Botrytis cinerea (pourriture grise) qui, fixé sur leurs poils ou en transit dans leur tube digestif, les utilise comme vecteur.

Lutte raisonnée, les outils existants

L'un des objectifs du plan Écophyto est de réduire de 50 % l'utilisation des pesticides à l'horizon 2018. Donc la lutte contre l'Eudémis ne doit pas être systématique mais raisonnée. Cette gestion raisonnée repose sur deux points-clés : déterminer l'opportunité du traitement et, s'il est nécessaire, cibler précisément le moment d'intervention. Pour cela, plusieurs méthodes d'aide à la décision sont disponibles.

• Le contrôle visuel (glomérules en G1, perforations des baies en G2 et G3) pour quantifier la population.

• Le piégeage (sexuel ou alimentaire) des adultes pour suivre les périodes de vol, mais pas pour prévoir les dégâts, hormis pour les valeurs extrêmes (Roehrich et Schmid, 1979).

• Des modèles de prévisions des risques simulant le développement de l'eudémis en fonction de la température servent à estimer les périodes des observations et interventions. En effet, l'émergence des adultes au printemps depuis les chrysalides diapausantes se déclenche si celles-ci ont reçu une quantité d'énergie thermique suffisante (Roehrich et al., 1989).

De ce fait, il semble logique d'observer des différences interrégionales à l'échelle de la France. Ainsi, le départ de vol est plus tardif en Bourgogne et en Alsace que dans le Bordelais (Thiéry, 2005).

La lecture de « Bulletins de Santé du Végétal 2011 » de diverses régions viticoles suggère une variabilité à une échelle bien plus locale. Certains secteurs géographiques sont ainsi décrits comme « tardifs » ou « précoces ». Mais, si des différences spatiales des départs de vol d'Eudémis sont signalées, cette variabilité spatio-temporelle demeure peu mesurée et ses facteurs explicatifs peu documentés.

Cet article présente les résultats d'une analyse spatio-temporelle des vols d'Eudémis à « méso échelle » (celle de notre réseau, la distance maximale entre deux pièges étant de 18 km) et établit une série d'améliorations des stratégies de gestion basées sur ces résultats.

240 pièges, 8 stations, de l'analyse statistique

Le réseau du GDON du Libournais

Le Groupement de défense contre les organismes nuisibles (GDON) du Libournais rassemble environ 1 300 châteaux sur un territoire viticole de 12 200 ha (10 % de la surface viticole girondine). Il couvre les appellations de Saint-Émilion et Pomerol, ainsi qu'une partie de l'appellation Bordeaux/Bordeaux supérieur.

Sur le secteur du GDON, 240 pièges sexuels géoréférencés (piège tri-Δnglué, delta jaune muni d'une capsule de phéromone microdosée à 2 μg) ont été installés depuis 2008 (Figure 1).

Durant chaque saison de végétation, les techniciens du GDON, en partenariat avec les vignerons volontaires, effectuent un comptage hebdomadaire du nombre d'Eudémis piégés.

Depuis 2009, le GDON dispose des données de huit stations météorologiques provenant du réseau Demeter 33.

Des analyses spatio-temporelles

Les analyses ont été réalisées sur les données de piégeage des papillons mâles d'Eudémis des premiers et seconds vols, pour les quatre années (2008-2011). Les méthodes sont détaillées dans l'encadré ci-contre.

Bilan : des différences significatives

Dynamique spatio-temporelle des vols, des « effets zones »

En première génération, la moyenne par zone du jour de départ de vol montre une différence significative opposant la zone sud-ouest, précoce, à la zone nord-est tardive (Figure 3 page suivante).

Cette opposition se retrouve pour les quatre années de suivi. Elle dénote une stabilité de la temporalité des départs de vol entre les deux zones. La zone intermédiaire présente un comportement fluctuant selon les années : tardive en 2008, précoce en 2009 et effectivement en situation intermédiaire en 2011.

En second vol, l'opposition entre la zone sud-ouest précoce et la zone nord-est tardive se retrouve sauf pour l'année 2010 (Figure 4).

Les décalages entre les dates de départs de vol entre zones tardive et précoce sont bien visibles et varient en importance entre les années (pour le second vol : 9 jours entre les zones précoce et tardive en 2009 et 2011, 11 jours en 2008). Des analyses similaires ont été effectuées sur l'estimation du jour du pic de vol. La tendance est plus accentuée que pour les départs.

Pour le premier vol, les trois zones montrent des dates de pic de vol significativement différentes, et la zone intermédiaire présente une date comprise entre celle du secteur précoce (zone SO) et celle du secteur tardif (zone NE).

Cette tendance (« patron temporel ») se retrouve pour les quatre années de suivi avec des écarts entre les zones plus ou moins marqués selon les années (10 jours entre les zones précoce et tardive en 2011 contre 16 jours en 2010). Cette spatialisation du jour de pic de vol se conserve également pour le second vol. La différence de dates de pic de vol entre la zone précoce et la zone tardive est très marquée : de 8 à 16 jours selon les années.

Relation dynamique temporelle/intensité, oui pour les seconds vols

Les décalages temporels des vols d'Eudémis ont des effets variables sur les effectifs piégés.

Le cumul des captures d'Eudémis lors du premier vol ne montre aucune tendance pour les quatre années : le secteur précoce n'est pas toujours celui où le plus de papillons sont piégés (Figure 5).

En revanche, concernant les cumuls des captures lors du second vol, il y a une nette opposition entre zones précoce et tardive. La zone sud-ouest, la plus précoce au niveau de la dynamique de vol, est aussi celle où les captures sont les plus nombreuses donc les vols vraisemblablement les plus intenses, et ce pour les quatre années étudiées (Figure 6).

Dynamique spatio-temporelle et température, du travail à faire

Le climat, surtout la température, est logiquement le principal facteur pouvant expliquer ces différences temporelles. Les données du réseau de stations météorologiques montrent bien un gradient de température : la zone sud-ouest, précoce, présente des températures plus élevées que la zone nord-est, tardive.

Selon Roerich et al. (1989), les vols des papillons mâles débutent à partir du seuil de 560 °C/jour (cumul des températures moyennes journalières au-dessus de 0 °C calculé à partir du 1er février) en Gironde. L'analyse menée sur notre réseau met en évidence de fortes variations entre années (départ moyen des vols à 619 °C/jour en 2009, 736 °C/jour en 2010 et 635 °C/jour en 2011).

En travaillant en somme de degrés jour pour s'affranchir de l'effet de la température (Figure non montrée, disponible auprès des auteurs), nos résultats divergent selon l'année. En 2009 et 2010, la zone tardive présente un départ de vol pour une somme de degrés jour supérieure à celle de la zone précoce. Au contraire, en 2011, les départs de vol débutent à des sommes de degrés jour comparables.

Ces résultats opposés ne permettent pas de quantifier le rôle de la température dans le déroulement des départs de vol.

Le petit nombre de données de stations météorologiques à notre disposition est probablement à l'origine de la faible pertinence de notre analyse. Pour y remédier, un projet de l'UMR EGFV (Écophysiologie et génomique fonctionnelle de la vigne) en partenariat avec le CIVB (Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux) et le GDON du Libournais débutera en 2012. Il étudiera la température à l'échelle du secteur du GDON du Libournais avec l'installation de 80 capteurs météorologiques. Ces données supplémentaires devraient mettre en évidence l'influence de la température dans les décalages temporels observés.

D'autres facteurs pourraient intervenir dans les différences observées : date de sortie de diapause variable entre populations, conditions météorologiques locales (températures extrêmes, vent, pluies…), caractéristiques parcellaires (vigueur), facteurs paysagers... Ils devraient faire l'objet d'études plus approfondies.

Conséquences pratiques pour les vignerons et leurs conseillers

Les décalages temporels constatés entre les zones précoces et tardives sont de l'ordre de 10 jours au départ de vol (G1, G2, cf. Figures 3 et 4) et d'environ 15 jours aux pics de vol. Ils se répercutent très concrètement sur plusieurs aspects de la gestion intégrée de L. botrana.

Pour la confusion sexuelle

Les capsules phéromonales doivent être placées au vignoble avant le début des premiers vols (soit fin mars en Gironde). Des problèmes d'organisation internes (décision tardive de mise en œuvre, difficultés d'approvisionnements, temps de mise en place) rendent parfois difficile la pose des capsules dans les temps impartis.

On sait désormais que les vignobles en zone tardive disposent d'un laps de temps supplémentaire pour effectuer cette tâche.

Une connaissance précise, voire une anticipation des dates de départs de vol sur des vignobles géographiquement proches faciliterait la mise en œuvre de la lutte par confusion sexuelle et donc son efficacité.

Sur les méthodes d'observation

L'observation d'œufs ou de larves est un pré-requis nécessaire pour définir la pertinence d'un traitement phytosanitaire. Pour éviter toute sous-évaluation du risque, ces observations doivent être faites quand les populations sont maximales (pour les chenilles : 3 à 4 semaines après le pic de vol). Les décalages dans les dates de pics de vol indiquent que les comptages ne doivent pas être réalisés au même moment sur l'ensemble de notre territoire, au risque de proposer une préconisation erronée.

Conséquences sur l'efficacité des traitements

La durée de rémanence d'un bio-insecticide (Bt, spinosad) est de 8 à 12 jours.

Pulvérisé 10 jours après le départ de vol de la zone précoce, un même traitement sera parfaitement positionné sur les vignes de cette zone, alors qu'il sera inefficace sur les parcelles situées en zone tardive. Le positionnement de l'insecticide doit donc être adapté au zonage temporel pour maximiser son efficacité et éviter de nouvelles interventions sur les générations suivantes.

Apport du projet pour les réseaux d'épidémio-surveillance

Les variations spatio-temporelles de vol d'Eudémis à l'échelle étudiée sont assez significatives pour justifier des préconisations différenciées par zone. Pour conduire à la limitation des intrants recherchée dans le cadre du Plan écophyto 2018, les réseaux d'épidémio-surveillance (type BSV, Bulletin de santé du végétal) doivent proposer un maillage d'observation adapté à la variabilité des phénomènes biologiques étudiés.

Dans le cas de L. botrana, le réseau de pièges de ce vignoble apporte un niveau de précision supplémentaire à une échelle locale, complétant les informations issues du réseau BSV Aquitaine. La démarche s'avère pertinente dans la mesure où elle peut se traduire par une amélioration des pratiques de préconisations. Son extension à d'autres terroirs girondins permettrait d'acquérir des données sur une échelle spatiale intermédiaire entre celle de notre étude et celle utilisée dans le cadre du réseau BSV, et ainsi étudier l'évolution des dynamiques de vol de l'échelle locale à l'échelle régionale.

Développer des modèles prédictifs : possibilités et difficultés

À la découverte du krigeage

Le krigeage est une méthode d'interpolation spatiale qui prévoit la valeur d'un phénomène dans des sites non échantillonnés (ici, les parcelles sans pièges) en prenant en compte :

– les données adjacentes (issues des pièges),

– la structure de dépendance spatiale du phénomène étudié, déduite par analyse variographique (= représentation graphique des variations).

La structuration spatiale du vol et sa stabilité au cours des années permettent d'utiliser cette méthode pour prédire les périodes clés du vol sur les parcelles environnant nos points d'observation.

La figure 7 propose une représentation spatialisée des dates de pic de vol selon cette méthode.

Et ses résultats

La technique de krigeage révèle une forte structuration spatiale dans le déroulement des vols. La perte d'information liée à l'assimilation des dates de vol d'un secteur aux pièges les plus proches est donc très faible.

Toutefois ces analyses statistiques sont menées a posteriori : le déroulement des vols (départ, durée) et l'importance des décalages temporels restent pour le moment difficile à prévoir.

La détermination et la quantification de chaque paramètre influant sur le cycle de développement de l'Eudémis à l'échelle étudiée est indispensable pour déboucher sur un modèle prédictif. Le but est de déduire le déroulement des cycles sur toute la zone dès les premières captures enregistrées sur la zone précoce.

Conclusion

Cette étude, menée sur les données collectées sur quatre campagnes sur le réseau du GDON du Libournais, est un point de départ pour dégager des tendances en termes de répartition spatiale et d'évolution temporelle. À l'échelle de ce réseau, nous avons mis en évidence d'importants décalages temporels des vols d'Eudémis. Ces décalages sont spatialement organisés : nette opposition entre une zone sud-ouest précoce et une zone nord-est tardive.

Les conséquences en termes de préconisation pour les viticulteurs concernent le positionnement des observations mais surtout des traitements contre les vers de grappe.

Pour la gestion de l'Eudémis, il faut s'appuyer sur un réseau de surveillance à une échelle locale afin de construire au mieux sa préconisation tant pour les traitements appliqués que pour leur positionnement. Il convient de s'interroger sur la représentativité du maillage du réseau afin d'améliorer son efficacité.

La validation scientifique de ce type de démarche implique de poursuivre l'étude de la représentativité des observations et donc de leur qualité. Cette étape est indispensable pour proposer des améliorations techniques et optimiser la lutte contre cet insecte ravageur.

<p>* Groupement de défense contre les organismes nuisibles (GDON) du Libournais. gdoncfd@yahoo.fr</p> <p>** Bordeaux Sciences Agro (ex-ENITAB, École nationale d'ingénieurs des travaux agricoles de Bordeaux )/ISVV.</p> <p>*** INRA, Biogeco, UMR 1202, 33610 Cestas</p> <p>**** Univ. Bordeaux, Biogeco, UMR 1202, 33400 Talence.</p>

Lutte contre l'Eudémis actuellement

Dans la lutte contre l'Eudémis, les matières actives privilégiées depuis quelques années appartenaient à la famille des RCI. Ces insecticides chimiques sont caractérisés par une rémanence assez longue. Le retrait de certaines molécules de cette famille va probablement marquer un retour de l'utilisation d'insecticides chimiques neurotoxiques et un intérêt accru pour les « bioinsecticides » : redéveloppement du Bacillus thuringiensis, développement récent du spinosad.

Ces derniers produits possèdent un mode d'action spécifique en agissant par ingestion, mais leur durée de rémanence est plus faible que celle des RCI. Ceci rehausse l'importance de la date de positionnement des traitements pour l'optimisation de la lutte et la limitation des traitements.

Ce positionnement est déterminé à partir du jour de départ de vol, en général constaté à l'aide de pièges et signalé dans plusieurs bulletins techniques, BSV notamment.

Figure 1 - Les 240 pièges du Libournais.

Carte de la répartition des pièges Eudémis du réseau GDON du Libournais en 2010 sur les trois zones délimitées pour l'étude (Sud-Ouest, intermédiaire, Nord-Est).

Méthodes d'analyse des données de piégeages d'Eudémis

Figure 2 - Aspect temporel. Méthodologie utilisée lors de l'analyse des résultats.

Figure 2 - Aspect temporel. Méthodologie utilisée lors de l'analyse des résultats.

Aspect temporel

La variabilité temporelle des vols a été étudiée à partir des courbes de proportion de vol effectué afin de s'affranchir des différences liées à l'intensité des vols (standardisation de tous les pièges entre 0 et 1).

Pour chaque courbe de vol, une fonction logarithmique de type 4 a été ajustée par la méthode des moindres carrés. Ceci permet d'affiner les prédictions sur la temporalité des vols au jour près et pas uniquement à la semaine (les données de piégeage étant hebdomadaires) (Figure 2).

Le jour où 10 % du vol a été effectué a été déduit de cette courbe ajustée et est utilisé dans nos analyses comme indicateur de départ du vol.

Le jour du pic de vol a également été calculé en déterminant la date où le taux d'accroissement de la courbe est maximal.

Aspect spatial

Au préalable, toutes nos analyses spatiales ont été effectuées sur les variables continues (analyse variographique). Mais, afin de clarifier et de synthétiser la lecture de nos résultats, les données ont été transformées en variables catégorielles par découpage en trois zones géographiques : une zone sud-ouest (SO), une zone intermédiaire (inter) et une zone nord-est (NE) (Figure 1 ci-dessus).

Les dates de départ des premier et second vols ainsi que le cumul des piégeages d'Eudémis (également en premier et second vols) ont été comparées entre les 3 zones à l'aide d'une ANOVA implémentée sous le logiciel R.

Figure 3 - Dates de départ du premier vol.

Comparaison des dates estimées de départ du premier vol d'Eudémis dans les trois zones géographiques du GDON du Libournais sur les 4 années de suivi. Les erreurs standard sont représentées pour chaque point à l'aide de barres d'erreur. Des lettres différentes indiquent une différence significative de moyennes entre zones au seuil de 5 %, séparément pour chaque année (Comparaisons post-hoc de Tukey).

Figure 4 - Dates de départ du second vol.

Comparaison des dates estimées de départ du second vol d'Eudémis dans les trois zones géographiques du GDON du Libournais sur les quatre années de suivi. Les erreurs standard sont représentées pour chaque point à l'aide de barres d'erreur. Des lettres différentes indiquent une différence significative de moyennes entre zones au seuil de 5 %, séparément pour chaque année (Comparaisons post-hoc de Tukey).

Figure 5 - Intensité des premiers vols

Comparaison des cumuls d'Eudémis piégés suite au premier vol dans les trois zones géographiques du GDON du Libournais sur les 4 années de suivi. Les erreurs standard sont représentées pour chaque barre d'histogramme à l'aide de barres d'erreur. Des lettres différentes indiquent une différence significative de moyennes entre zones au seuil de 5 %, séparément pour chaque année (Comparaisons post-hoc de Tukey).

Figure 6 - Intensité des seconds vols

Comparaison des cumuls d'Eudémis piégés suite au deuxième vol dans les trois zones géographiques du GDON du Libournais sur les 4 années de suivi. Les erreurs standard sont représentées pour chaque barre d'histogramme à l'aide de barres d'erreur. Des lettres différentes indiquent une différence significative de moyennes entre zones au seuil de 5 %, séparément pour chaque année (Comparaisons post-hoc de Tukey).

Figure 7 - Cartographie réalisée par la méthode de krigeage.

Krigeage du délai entre le premier jour du vol et le jour du pic de vol d'Eudémis sur les pièges du réseau en 2010, premier vol. (J=1 correspond au jour de la première capture sur le réseau).

Bibliographie

• Roehrich R., Schmid A., 1979 - Colloque OILB, 8 au 12 octobre, Tordeuses de la grappe : évaluation du risque, détermination des périodes d'intervention et recherche des méthodes de lutte biologique.

• Roehrich R., Carles J.P., Stoeckl J., 1989 - Plant protection problems and prospects of integrated control in viticulture 724-729. Essai de la prévision de la pose des pièges sexuels pour le 1er vol de L. botrana et extension pour les premières éclosions.

• Thiéry D., 2006 - Les vers de la grappe. Les connaître pour s'en protéger. Guides techniques, Vignes et vins international publications, Bordeaux, France.

Résumé

Une étude de la variabilité spatio-temporelle des vols d'Eudémis a été réalisée dans le vignoble du Libournais (Gironde) à partir des relevés de 240 pièges du réseau du GDON du Libournais, de 2008 à 2011 inclus, et de 8 stations météorologiques.

Elle montre la variabilité spatio-temporelle des vols d'Eudémis à « méso-échelle » (celle du Libournais, moins de 20 km de diamètre). On peut identifier trois zones spatiales (sud-ouest, nord-est et intermédiaire) où les départs et les pics des premier et second vols présentent plus ou moins de différences temporelles (respectivement précoce, tardive et intermédiaire). Des études complémentaires auront lieu en 2012 avec davantage de stations météo pour analyser l'effet des températures.

Les conséquences pratiques pour les vignerons (organisation des luttes par confusion sexuelle, bio-insecticides et insecticides chimiques) et les possibilités et difficultés de développer des modèles prédictifs sont évoquées.

Mots-clés : cultures spécialisées, vigne, Eudémis Lobesia botrana, vols, surveillance, piégeage, évolution spatio-temporelle, mésoéchelle, variabilité, modélisation.

Remerciements

Le GDON du Libournais remercie les partenaires financiers de la démarche : le Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), le Conseil général de Gironde, l'Agence de l'eau Adour Garonne, le Service régional de l'alimentation (SRAL) Aquitaine et le Fonds européen de développement régional (FEDER) : l'Europe s'engage dans le Libournais avec le FEDER.

L'essentiel de l'offre

Phytoma - GFA 8, cité Paradis, 75493 Paris cedex 10 - Tél : 01 40 22 79 85