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Maladies du bois de la vigne

Jacques Grosman* et Bruno Doublet** - Phytoma - n°651 - février 2012 - page 31

Synthèse des dispositifs d'observation au vignoble, de l'observatoire 2003-2008 au réseau d'épidémiosurveillance actuel
 Esca, 2007 (ph. J. Grosman)

Esca, 2007 (ph. J. Grosman)

Les maladies du bois de la vigne constituent actuellement une très grave préoccupation en matière de protection du vignoble. Cela tient surtout à la mortalité qui leur est généralement associée et à la pénurie d'outils disponibles pour leur contrôle. Le 9 décembre 2011, dans les locaux du ministère chargé de l'agriculture, un colloque a fait le point sur les évolutions récentes en matière de recherche sur les maladies du bois de la vigne. À cette occasion, un état des lieux de la situation au vignoble a été présenté sur la base des données de l'Observatoire national des maladies du bois entre 2003 et 2008 et de données plus récentes issues de divers réseaux d'observations. En voici une synthèse.

Suite à l'interdiction de l'emploi de l'arsénite de soude en novembre 2001, un observatoire national pluriannuel des maladies du bois de la vigne a été mis en place en 2003 par un groupe de travail national sous l'égide de l'ONIVINS (actuellement FranceAgriMer) : le dispositif était constitué de plus de 700 parcelles réparties sur l'ensemble des vignobles français, avec 27 cépages représentés (Tableau 1 p. 32).

Les dispositifs d'observation des maladies du bois

Observatoire 2003-2008 : choix des vignes

L'Observatoire des maladies du bois de la vigne constituait un dispositif unique par sa taille et le nombre de structures impliquées. Il répondait à deux objectifs : d'une part établir un état des lieux de la situation des maladies du bois en observant de façon objective leur évolution, d'autre part identifier les critères parcellaires influant sur les expressions de ces maladies.

Un important travail statistique a été mis en œuvre en 2006 (voir ci-après).

Dans chaque région, les cépages ont été choisis en fonction de leur représentativité et de leur sensibilité présumée aux maladies du bois. Si plus d'un cépage était suivi, il en fallait un connu pour sensible et un autre moins sensible.

Le nombre de parcelles suivies est de 15 à 40 par région, en fonction des cépages et régions (Tableau 1 p. 32). Les parcelles ont été choisies de façon aléatoire, à partir des réseaux d'observation et de lutte raisonnée existant sur le vignoble, suivis par des organismes participant à l'observatoire (chambres d'agriculture, FREDON, GDV, IFV, interprofessions, syndicats viticole, distributeurs...), de préférence selon une procédure de tirage au sort des viticulteurs et des parcelles. Les parcelles devaient pouvoir être suivies de façon pluriannuelle.

Les autres caractéristiques parcellaires telles que l'âge, le mode de conduite, l'historique des traitements à l'arsénite de soude n'entraient pas dans les critères de sélection.

Partenaires et actions

Le dispositif était coordonné dans les différentes régions par les DRAAF-SRAL (à l'époque DRAF-SRPV). Les partenaires techniques locaux (FREDON, Chambres d'agriculture, stations IFV, coopératives, syndicats, distributeurs, etc.) effectuaient les observations.

Jusqu'en 2008, dans chaque région, un comité régional de pilotage de l'Observatoire réunissait la DRAF-SRPV et tous les partenaires techniques participant au dispositif. Il avait pour mission la mise en place et l'organisation générale de l'observatoire dans chaque région, notamment la mise en commun des réseaux d'observation et le choix des parcelles à suivre.

Les DRAF-SRPV collectaient, par vignoble, les observations réalisées au cours de la campagne écoulée par les différents partenaires régionaux. Elles transmettaient au chef de projet du ministère chargé de l'agriculture le fichier de synthèse des observations.

Elles présentaient une synthèse des observations régionales aux partenaires de l'Observatoire réunis dans le comité de pilotage. Le chef de projet du ministère chargé de l'agriculture réalisait annuellement une synthèse issuedes données régionales de l'Observatoire.

La suite depuis 2009

Depuis 2009, le réseau de parcelles de l'Observatoire national continue, en partie, à faire l'objet d'observations de la part de structures professionnelles qui ont pu reprendre l'animation du dispositif. Les symptômes des trois maladies (eutypiose, esca et black dead arm) sont notés en deux passages successifs en cours de campagne (juin et août-septembre) :

– premier passage fin mai-début juin pour noter les symptômes d'eutypiose et d'éventuel black dead arm (ou esca), ainsi que les ceps morts, manquants, complants et jeunes plants (1-5 ans) ;

– deuxième passage après véraison (à partir de fin août) pour noter en priorité l'esca.

Données recueillies

Dès 2004, il a été décidé de ne pas différencier les symptômes d'esca et ceux du black dead arm vu la difficile distinction entre les deux.

Sur chaque parcelle, les notations portent sur 300 ceps, répartis de façon aléatoire en 10 placettes de 30 ceps repérées de façon précise. Chaque placette est constituée de 2 fois 15 ceps contiguës situés de part et d'autre du rang. Tous les ans, les observations se font sur les mêmes ceps.

Les notations suivent une grille d'appréciation en trois classes : absence de symptômes caractéristiques de la maladie, symptômes foliaires uniquement (ne mettant pas en cause la survie du cep) et symptômes totaux (un ou plusieurs bras morts pour l'eutypiose, forme apoplectique pour l'esca et le black dead arm). Les observations sont reportées sur une fiche et saisies sur des classeurs excel.

En complément, dans chaque région et pour chaque cépage, il a été demandé de réaliser un suivi cep à cep dans quelques-unes des parcelles suivies sur toute la durée de l'observatoire.

Par ailleurs, les caractéristiques agronomiques de chaque parcelle sont notées à partir d'un questionnaire donné au viticulteur : type de sol, âge de la vigne, type de taille, date de la taille, mode de conduite, devenir des sarments, mesures prophylactiques, nombre de traitements à l'arsénite de soude les 3 années avant interdiction (1999 à 2001).

Depuis 2009, la réorganisation des réseaux d'épidémiosurveillance permet d'inscrire le suivi des maladies du bois dans les protocoles nationaux harmonisés d'observation qui prévoient une notation obligatoire pour l'esca-black dead arm et facultative pour l'eutypiose. Les premières observations ont débuté en 2010 ; elles permettent de disposer d'informations pour tous les vignobles, même ceux non couverts par l'observatoire. La situation globale présentée ici résulte de la synthèse des données actuelles issues de ces différents réseaux. Ces résultats doivent être relativisés compte tenu de l'extrême diversité des situations. S'ils doivent donc être considérés avec précaution, ils permettent néanmoins de dégager des tendances.

Principaux résultats

Les résultats donnés ici reprennent principalement ceux de 2008, plus une mise en perspective avec ceux obtenus en 2011. Les résultats nationaux indiqués correspondent à une moyenne pondérée par rapport à la contribution des cépages retenus vis-à-vis de leur représentativité en terme de surface. La contribution de chaque région à cette moyenne est donnée en figure 1. Ces chiffres ont permis de pondérer le poids des régions dans les calculs de moyennes de fréquences de parcelles touchées ou de prévalence.

Eutypiose : fluctuante et sans progression globale

En 2008, l'eutypiose (Figure 2) touchait une parcelle sur 3, avec une prévalence (1) de 2,5 % environ. Les fluctuations sont relativement importantes. Les conditions climatiques printanières (températures et pluies) peuvent être à l'origine de ces variations. Sur six années, l'eutypiose ne semble pas progresser dans le vignoble.

La situation de 2011 est difficile à établir car la maladie est très peu recherchée dans la plupart des vignobles où l'intérêt se porte principalement sur l'esca et le black dead arm. Néanmoins les données issues du vignoble charentais et portant sur le même réseau de parcelles depuis 2003 montrent que la prévalence de l'eutypiose continue à diminuer alors que celle de l'escablack dead arm progresse (Figure 3).

Net effet cépage

Concernant la sensibilité des cépages (Figure 4), l'Ugni blanc était le cépage le plus touché (près de 18 % en 2008). Le Cabernet-Sauvignon, le Sauvignon et le Chenin sont touchés avec des valeurs comprises entre 2 et 8 %. Les 17 autres cépages étudiés sont en dessous des 2 %. à noter : le Melon est le seul cépage à ne jamais présenter des symptômes d'eutypiose.

Esca BDA : progression globale

L'esca-black dead arm touche 4 parcelles sur 5. La prévalence est de 3,2 % en 2008.

On observe une progression brutale entre 2003 et 2004 (+ 1,54 %). Plusieurs hypothèses ont été avancées pour l'expliquer : influence de l'arrêt de l'utilisation de l'arsénite de soude en 2001, particularités de 2003 (canicule et sécheresse) ayant soit atténué les sorties de symptômes en 2003, soit affaibli les souches (d'où les symptômes en 2004). L'absence d'observations avant 2003 ne permet pas d'appuyer ces hypothèses.

Ont suivi trois ans de stabilité (2004 à 2006), puis l'esca-bda a progressé en 2007 (+ 0,76 %). Les conditions climatiques peuvent l'expliquer : printemps 2007 et 2008 humides (Figure 5). En 2011, sur une base de calcul équivalente, la prévalence de l'esca-black dead arm serait de l'ordre de 5 %, donc aurait continué à augmenter. Mais, vu l'origine en grande partie différente des données d'observations, il est difficile de les comparer entre 2008 et 2011.

Variabilité

Par ailleurs, on note une grande variabilité interrégionale, mais aussi intra-régionale c'est-àdire à l'intérieur de chaque région (Figure 6). Au sein de chaque région, cette variabilité apparaît comme d'autant plus importante que la prévalence moyenne est élevée.

Pour l'esca-bda (comme pour l'eutypiose du reste), on constate de fortes disparités entre les parcelles pour un même cépage ou entre cépages dans un vignoble.

Effet cépage

Concernant la sensibilité des cépages, un même cépage présent dans deux régions peut être touché de façon très différente (Figures 7 et 8). D'autre part, pratiquement la moitié des cépages observés (26 en 2008 et 34 en 2011) dépassent un niveau d'attaque de 5 %.

Malgré les réserves liées aux différentes origines des données en 2008 et 2011, on constate que la répartition en terme de sensibilité des cépages ne varie guère entre les deux années. Les plus touchés restent les cépages jurassiens Trousseau et Savagnin pour lesquels la situation de 2011 découle en partie de la modifi cation partielle du dispositif orienté vers un choix de parcelles plus sensibles. Les autres cépages particulièrement touchés (> 8 %) sont le Chenin, le Sauvignon, le Cabernet-Sauvignon dans le Sud-Est, le Gewürztraminer, l'Ugni blanc (Charentes) et le Colombard (Gers).

Symptômes foliaires et proportion de ceps contaminés

L'expression des symptômes foliaires ne reflète pas la contamination des ceps de vigne par les champignons responsables des syndromes de l'esca et du BDA. Les notations cep à cep permettent de suivre les pieds ayant exprimé au moins une fois la maladie.

Par exemple, le suivi d'une parcelle en Bourgogne sur Chardonnay montre que si la prévalence, en terme d'expression des symptômes foliaires, reste relativement stable avec 3,4 % en moyenne sur 10 ans, on note que, au bout de ces 10 années, 21 % des ceps auront exprimé au moins une fois la maladie puis vécu une rémission (Figure 9).

Impacts des maladies du bois sur le vignoble

L'observatoire national est susceptible de donner une appréciation de l'impact global des maladies du bois sur le vignoble en additionnant le pourcentage de ceps morts, absents, recépés, les complants, ainsi que ceux fortement atteints par les deux maladies.

La superficie concernée atteignait 11,3 % en 2008 pour l'ensemble du vignoble français (Figure non montrée, disponible auprès des auteurs).

Études statistiques « parcelles et expression des maladies »

Deux études successives

Une étude a débuté en 2005 à la DRAAF-SRAL Alsace (à l'époque DRAF-SRPV) et s'est poursuivie en 2006 en collaboration avec l'Université Louis-Pasteur de Strasbourg et l'INRA de Bordeaux. Elle a donné lieu à un mémoire de Master II en statistiques appliquées encadré par la DRAAF-SRAL Alsace et à un article paru dans une revue scientifique (bibliographie).

L'objectif de cette étude était de préciser quels sont les facteurs parcellaires en cause dans l'expression des maladies du bois, sur la base des données de 2003 à 2005.

Une autre étude a utilisé l'ensemble des données de 2003 à 2008 et pris en compte également les données d'évolution des multiples paramètres (voir biblio). Pour mettre en relation les différentes variables, les analyses de correspondances multiples et les analyses en correspondance principales ont été utilisées.

Effet cépage, âge, prévalence et mortalité

Les résultats mettent essentiellement en évidence l'impact des facteurs cépage et âge dans le niveau d'expression des symptômes.

Concernant le cépage, une répartition provisoire par classe de sensibilité a été établie pour l'eutypiose et l'esca-BDA. Cette répartition est cohérente avec les chiffres évoqués plus haut. Pour l'âge, la prévalence est maximale entre 12 et 18 ans pour l'esca-bda et diminue progressivement jusqu'à 40 ans.

Les analyses multifactorielles montrent qu'un taux de mortalité élevé est associé à une forte prévalence des maladies. Elles montrent aussi que les prévalences élevées d'eutypiose sont associées à des vignes âgées de 25 à 40 ans alors que pour l'esca-black dead arm, les âges concernés vont de 15 à 25 ans.

Opposition entre eutypiose et esca-bda ?

Les prévalences des deux maladies semblent évoluer en sens contraire : un taux élevé d'esca est associé à un taux faible d'eutypiose et vice-versa. Ces premiers éléments pourraient orienter les recherches en termes d'étiologie et d'épidémiologie des maladies sur les cépages les plus sensibles et sur l'analyse des changements de pratiques culturales qui ont pu avoir lieu entre 20 et 30 ans.

Cela devrait aussi permettre de réorienter les enquêtes vers d'autres variables agronomiques.

Paramètres parcellaires

Ces tests statistiques avaient aussi pour but de mettre en relation les niveaux d'attaque avec des paramètres parcellaires tels que porte- greffe, prétaillage, devenir des sarments, enlèvement des bois morts, type de taille et utilisation de l'arsénite de soude entre 1999 et 2001.

Aucune relation nette n'a pu être mise en évidence entre les facteurs parcellaires et la prévalence des maladies, sans doute à cause de la prédominance des facteurs cépage et âge mentionnée ci-dessus.

Le brûlage des bois est associé à un niveau faible de maladies, mais la technique étant utilisée dans un nombre réduit de régions (Bourgogne), il est difficile de conclure.

Ces tests ont pu montrer que les porte-greffe 41B et 161-49 C étaient associés à une vulnérabilité vis-à-vis de l'eutypiose.

Apport de la régression logistique

Les modèles de régression logistique ont été utilisés pour préciser les relations décelées. Il est ainsi montré, avec une concordance probante, le lien entre l'augmentation de la prévalence de l'esca-black dead arm et l'augmentation de la mortalité, essentiellement dans un intervalle d'âge de 15 à 35-40 ans.

En ce qui concerne l'utilisation de l'arsénite de soude, ces tests ont permis de dégager des tendances : le fait d'avoir traité une parcelle avec de l'arsénite de soude n'empêche pas l'apparition de l'esca-bda. En revanche l'arsénite de soude a probablement limité la progression de la maladie : la probabilité d'avoir un niveau important d'esca-bda diminue lorsque la parcelle a été traitée. Mais on n'a pas pu établir de lien entre l'utilisation de l'arsénite de soude et la mortalité des souches.

Conclusion

L'ensemble des observations au vignoble donne un état des lieux qui met en évidence un impact sanitaire important des maladies du bois sur le vignoble.

L'extrême variabilité entre vignobles, entre cépages et entre parcelles pour un même cépage suggère qu'il existe une influence des caractéristiques parcellaires, notamment les pratiques culturales. Mais, si les tests statistiques utilisés sur les données de l'Observatoire national des maladies du bois ont permis de conforter le classement de sensibilité des cépages, l'influence de l'âge et l'association entre prévalence élevée et mortalité, il n'a pas été démontré de relation nette avec les pratiques culturales.

Malgré tout, dans ce contexte évolutif et face à la diversité des situations locales, le maintien d'un dispositif de surveillance des maladies du bois demeure indispensable. Il doit permettre en outre d'évaluer à terme les solutions pouvant être mises à la disposition des viticulteurs.

<p>* DRAAF-SRAL Rhône-Alpes, Expert référent national de la DGAL.</p> <p>** DRAAF-SRAL Champagne-Ardenne, personne ressource maladies du bois de la vigne.</p> <p>(1) Prévalence = pourcentage de ceps présentant des symptômes (ici ce sont uniquement les symptômes foliaires qui sont observés).</p>

Figure 1 - Observatoire des maladies du bois, où sont les parcelles ?

Pondération de chaque région pour le calcul des moyennes de fréquence de parcelles touchées ou de prévalence.

Figure 2 - Les fl uctuations de l'eutypiose de 2003 à 2008.

Fréquence de parcelles touchées par l'eutypiose (à gauche) et prévalence (à droite).

Figure 3 - Evolution et prévalence de l'eutypiose et de l'esca-black dead arm en Charentes.

Dans ce vignoble, la prévalence de l'eutypiose, la plus forte en 2003, tend à diminuer, alors que celle de l'esca-bda augmente (Source : Chambre régionale d'agriculture Poitou-Charentes).

Figure 4 - « Effet cépage » sur la sensibilité à l'eutypiose.

Prévalence de l'eutypiose en fonction des cépages en 2008. 21 cépages suivis (dont 3 dans 2 vignobles différents chacun).

Figure 5 - L'esca, une progression cahin-caha.

Fréquence de parcelles touchées par l'esca-bda (à gauche) et prévalence (à droite).

Figure 6 - Une expression variable dans l'espace.

Variabilité inter-régionale et intra-régionale de la prévalence de l'esca-black dead arm (tous cépages confondus) pour l'année 2011.

Figure 7 - Effet « cépage » sur l'expression de l'esca-bda.

Prévalence de l'esca-bda en fonction des cépages en 2008 à partir des données de l'observatoire (26 cépages différents suivis).

Figure 8 - Esca-bda, l'effet « cépage » confirmé.

Prévalence de l'esca-bda en fonction des cépages en 2011, évaluée à partir d'un choix de parcelles globalement plus sensibles que celles suivies en 2008 (33 cépages différents suivis).

Figure 9 - Contamination n'implique pas expression.

Prévalence annuelle de l'esca-black dead arm sur Chardonnay sur une parcelle de Meursault et pourcentage de ceps ayant exprimé au moins une fois les symptômes depuis 2002 (suivi pied à pied 852 ceps réalisation SRAL Bourgogne projet CASDAR).

Résumé

En décembre 2011, le point a été fait sur la situation épidémiologique du vignoble concernant les maladies du bois : eutypiose d'une part et d'autre part esca et black dead arm (confondus dans les observations). Ce bilan se base sur les données de l'Observatoire national des maladies du bois de 2003 à 2008 inclus, puis de réseaux d'observation partiels et du réseau d'épidémiosurveillance en 2010 et 2011.

L'observatoire a montré une stagnation globale de l'eutypiose avec fortes variations interannuelles. Parmi les 21 cépages suivis, l'Ugni blanc est le plus fortement touché, suivi (de loin) par le Chenin, puis le Sauvignon, puis le Cabernet-Sauvignon.

L'esca-black dead arm progresse globalement de 2003 à 2008, puis jusqu'en 2011. Parmi les 26 cépages suivis en 2008 et les 33 suivis en 2011, les plus touchés sont le Trousseau et le Savagnin, puis le Colombard, tant en 2008 qu'en 2011. Certains ceps pouvant exprimer des symptômes une année et pas la suivante (rémission), la contamination est plus large que l'expression des symptômes.

Globalement, l'impact des maladies du bois sur le vignoble va en croissant.

Des études statistiques confirment l'importance de l'effet du cépage et montrent celle du facteur âge. Elles lient prévalence (expression des symptômes foliaires) et mortalité des ceps. Les deux maladies sembleraient évoluer en sens contraire. Les autres facteurs sont plus difficiles à discriminer.

Mots-clés : vigne, maladies du bois, eutypiose, esca, black dead arm, observatoire des maladies du bois, épidémiosurveillance, mortalité, prévalence, cépage, âge, étude statistique.

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