Formulation innovante pour multiplier l'efficacité de l'association boscalid-époxiconazole

Bell Star est une nouvelle formulation de Bell, fongicide céréales à base de boscalid et d'époxiconazole. Lancé en 2006, Bell, premier fongicide contenant une substance active de la famille des SDHI(1) (le boscalid), est utilisé chaque année sur environ deux millions d'hectares de blés et orges. Bell Star, grâce à sa formulation innovante de type « stick & stay », voit multipliée l'activité de chacune de ses substances actives. Nouveau standard d'efficacité et de rendement boscalid, elle est capable de rivaliser voire de surpasser les associations de Bell avec du prochloraze ou des strobilurines actuellement pratiquées.

De quoi est-il fait ?

Bell Star (AMM n° 2110194) contient 140 g/l de boscalid et 50 g/l d'époxiconazole présentés dans une formulation liquide.

Le boscalid

Le boscalid appartient au groupe C2 de la classification FRAC (Fungicide Resistance Action Committee), celui des SDHI (1), et à la famille chimique des pyridines-carboxamides.

Il agit spécifiquement sur la succinate déshydrogénase (ou complexe II), enzyme-clé de la chaîne respiratoire mitochondriale située au carrefour de deux voies métaboliques essentielles aux cellules fongiques. L'inhibition de la SDH par le boscalid affecte la production d'énergie (ATP) par la chaîne respiratoire et aussi la production d'acides aminés, de lipides et d'acides gras (indispensables au fonctionnement cellulaire) au niveau du cycle de Krebs.

Le boscalid présente une mobilité translaminaire avec transport à l'intérieur des tissus foliaires de type acropétale. Il est actif, avant tout, lorsqu'il est appliqué en préventif. Il inhibe la germination des spores, la croissance du tube germinatif et bloque la formation des appressoria. Sur certains champignons, il a aussi un effet sur la croissance mycélienne et la différenciation des spores.

L'époxiconazole

L'époxiconazole quant à lui appartient au groupe G1 de la classification FRAC ; c'est un IDM (2) de la famille des triazoles.

Il inhibe la 14á-déméthylase (CYP51), enzyme indispensable à la voie de biosynthèse d'un des constituants majeurs des membranes fongiques : l'ergostérol. L'époxiconazole perturbe la formation des parois cellulaires. Il en résulte une altération de l'élongation des hyphes mycéliens déjà formés au sein des tissus végétaux (activité curative), d'où la mort du champignon.

L'époxiconazole a un large spectre d'action et une mobilité systémique dans la plante.

La formulation

Bell Star associe deux modes d'action différents et agit sur trois processus : biosynthèse des stérols et processus respiratoire et de production d'énergie. Sa composition est proche de celle de Bell mais il s'en différencie par :

– le renforcement de la dose d'époxiconazole,

– l'optimisation de la formulation sous forme OD (Oil Dispersible – Dispersion huileuse).

Comment agit-il ?

Les modes d'action du boscalid et de l'époxiconazole sont différents et complémentaires : le premier inhibe la succinate déshydrogénase (SDHI) et le second la biosynthèse de l'ergostérol (triazole). Par ailleurs, le boscalid agit préventivement par rapport au développement de la maladie, et l'époxiconazole est capable d'une certaine curativité au delà de ses propriétés préventives (Figure 1). L'association permet ainsi la gestion durable des modes d'action lorsqu'elle est utilisée aux doses recommandées.

Son originalité réside dans sa formulation innovante « stick & stay » de type OD (oil dispersible).

Le boscalid est dispersé dans la phase huileuse ce qui lui assure :

• une excellente rétention/étalement sur les feuilles,

• une distribution homogène,

• une résistance au lessivage remarquable,

• une protection préventive optimale.

L'époxiconazole est complètement dissous dans la phase huileuse ce qui lui assure :

• une absorption élevée,

• une curativité accrue.

Comme en témoignent les photos de l'expérimentation ci-dessus, prises avec un colorant noir pour visualiser l'impact de la formulation, la couverture végétale est bien supérieure avec la formulation « stick & stay ». Cette optimisation se traduit par des performances augmentées et des bénéfices pour le rendement supérieurs.

Quelles sont ses performances ?

Sur blés, mieux que les meilleures références

Testés en application dite de T2 d'un programme, les bénéfices par rapport aux solutions de références actuellement disponibles sont notables sur les deux maladies prépondérantes.

En effet dès la dose de 1,7 l/ha, on observe une efficacité sur septoriose supérieure de 7 à 10 %. Sur rouille brune, tous les fongicides comparés présentent de bonnes efficacités mais Bell Star montre, comme l'association Bell+Comet, les meilleurs résultats. Ces performances sur les pathogènes conduisent à des bénéfices rendements significativement supérieurs à la référence 10 (Figure 2).

Il s'agit donc d'un produit prêt à l'emploi particulièrement intéressant pour la lutte contre la septoriose et la rouille brune. Il est également efficace sur rouille jaune et piétin-verse.

Sur orges, un produit complet

En 2010 et 2011, le nouveau produit a été évalué en simple application par rapport à une référence reconnue à base de strobilurine.

Sur helminthosporiose, les performances de notre produit sont au moins équivalentes à celles de la référence aux deux doses testées. Face aux problématiques ramulariose et grillures, le niveau de protection est remarquable. Les résultats de rendement confirment ces très bonnes performances (Figure 3).

Par ailleurs une étude comparative en 2009 (non présentée) avait mis en évidence un net avantage de Bell Star sur Bell, sur helminthosporiose, rouille naine et ramulariose/grillures...

Ainsi cette nouvelle spécialité permet de bénéficier encore plus des performances du boscalid dans la lutte contre les maladies des orges.

Comment l'utiliser ?

• Sur blés : au stade 1-2 nœuds pour protéger les pieds et lutter contre les maladies précoces, ou au stade dernière feuille étalée (DFE) pour lutter contre les maladies foliaires des étages supérieurs.

• Sur orges : de la montaison à l'épiaison mais de préférence au stade sortie des barbes dans le cadre de programme à deux traitements.

• Sur autres céréales : dès l'apparition des symptômes, de la montaison à fin gonflement.

La dose variera entre 1,5 l/ha et 2 l/ha dans la plupart des cas, à raisonner en fonction de :

– la sensibilité variétale et la date de semis,

– le niveau de performance recherché,

– les conditions de l'année.

<p>* Basf Agro. antoine.sanyas@basf.com laurence.giroud-duval@basf.com</p>