Les espaces verts, Jérôme Lez connaît. Son père étant à la tête d'une entreprise d'aménagement en la matière, il y baigne depuis tout petit. Mais, plutôt que de reprendre l'entreprise familiale, il a créé une autre société pour proposer des prestations de protection des plantes en zones non agricoles, espaces verts compris. « Il y a 25 ans, il y avait peu de compétences dans ce domaine », se rappelle-t-il.
Sa formation, un BTS protection des végétaux puis un diplôme d'ingénieur, se fera dans cette optique. Divers postes occupés durant cinq ans lui permettront d'acquérir les compétences techniques, commerciales et marketing indispensables à ses yeux. Parallèlement à sa dernière mission (technicien de négoce), il peaufine son projet.
L'environnement, au coeur de l'action
En avril 1995, Jérôme Lez vole de ses propres ailes en lançant PEV, comme « Protège l'environnement » à Véron, berceau familial... et clin d'oeil à Paulémile Victor, explorateur pionnier de l'écologie.
Il propose dès le départ trois types de prestations : la protection des plantes contre les ravageurs et maladies, le désherbage (massifs, gazons, allées, voiries, cimetières, usines, entrepôts...) et la lutte anti-nuisibles (blattes, rats, oiseaux, taupes, lapins, pigeons...). Ses clients ? En majorité des collectivités. Au bout de six mois, l'affaire se développe et il embauche son premier salarié.
En 2009, il ouvre une deuxième agence à Nevers pour couvrir le sud-Bourgogne. La même année, il crée Defi Environnement, spécialisée dans la gestion de l'environnement et des milieux aquatiques, pour compléter les prestations de PEV et fournir une solution globale. Aujourd'hui, il est à la tête d'une entreprise de quatorze collaborateurs auxquels s'ajoutent une dizaine d'autres... particuliers : des furets, pour chasser les lapins nuisibles aussi en ZNA !
Diagnostiquer
« Mon choix, c'est d'être acteur, et pas spectateur, pour créer un cadre de vie harmonieux, favoriser l'épanouissement des hommes et préserver les milieux et ressources naturels », explique Jérôme Lez avec passion. Pour y parvenir, sa démarche en quatre étapes, trois prestations, est la même que celle « d'un médecin envers son patient ».
D'abord, réaliser un diagnostic complet de l'arbre malade, des zones à désherber ou des nuisibles à éliminer. Pour le désherbage, les différentes zones sont qualifiées en zones non traitées, à risque, perméables, imperméables et leur surface calculée. Côté ravageurs, la détermination des insectes peut se faire à la loupe binoculaire si besoin. J. Lez a mis en place un réseau d'épidémiosurveillance de la processionnaire du pin. Les populations de papillons sont suivies à l'aide de pièges à phéromones disposés sur une trentaine de sites. Le pic de vol permet de déterminer les dates optimales de traitement.
Préconiser sur mesure
Deuxième étape : établir un traitement adapté au problème identifié, efficace et le moins impactant possible pour l'environnement, la biosphère et les ressources naturelles. Tout un programme !
« Dans notre caisse à outils, nous disposons de moyens chimiques, biologiques, mécaniques, thermiques, prophylactiques et culturaux. Il n'y a pas de bonnes ou mauvaises méthodes », prévient J. Lez, ni pro ni antiphytos, « seulement des bonnes ou mauvaises utilisations. Et, au contraire des idées reçues, les méthodes alternatives aux traitements chimiques ne sont pas forcément toujours les plus écologiques. »
En désherbage, pour chaque zone identifiée au préalable, il détermine la méthode la plus adéquate, avec planning d'interventions. Ce plan de désherbage est présenté sous forme d'un tableau clair, concis, facile à utiliser par les employés des collectivités, avec le plan de la commune et ses diverses zones.
« Cela permet d'encadrer l'emploi des produits phytos par les collectivités, pas toujours formées pour cela. Pour limiter l'usage des produits, il faut aussi réfléchir en amont. On peut proposer de modifier le système de voiries, préconiser le paillage, les cultures couvre-sol, les jachères fleuries... »
Traiter et contrôler le résultat
La mission de J. Lez peut s'arrêter là si la collectivité veut mettre en oeuvre elle-même la lutte préconisée. Mais elle peut aussi se poursuivre par la réalisation du traitement. C'est la troisième étape.
Dernière pierre à l'édifice : le service après-vente. J. Lez met un point d'honneur à contrôler le résultat, réaliser un bilan (toujours écrit) et donner des conseils pour l'avenir.
Et l'avenir, justement, c'est quoi pour PEV ?
« D'abord le développement du désherbage aquatique (plans d'eau, rivières...). Avec Défi Environnement, nous avons une réelle compétence dans ce domaine pour répondre à la demande des collectivités », souligne J. Lez.
Agréé pour l'application phyto selon la loi de 1992 et en cours de certification/agrément selon la nouvelle législation (« Nos salariés sont titulaires du certiphyto : certains avaient le DAPA et les autres ont suivi la formation ou fait reconnaître leur diplôme »), il souhaite obtenir la certification Iso 14001 pour les deux sites.
Quant à sa zone d'activité, étendue progressivement pour atteindre aujourd'hui vingt à vingt-cinq départements, il ne cherche pas à l'élargir.
« Je préfère plutôt développer des points de chute sur ce territoire pour assurer un service de proximité à nos clients. »
Cadre de vie harmonieux, épanouissement des hommes, préservation du milieu naturels, ces valeurs guideront encore longtemps notre médecin des zones non agricoles !