dossier - Bonnes pratiques, commencer très tôt

Outils des bonnes pratiques, des matériels mobiles

MARIANNE DECOIN* - Phytoma - n°663 - avril 2013 - page 32

De la taille d'un bouchon à celle d'un pulvérisateur, des matériels mobiles sont des outils des bonnes pratiques. À condition d'être bien utilisés.
1- Vue générale de l'Arbojet, de Tecnoma, seul pulvérisateur pour vergers officiellement reconnu pour réduire la dérive. On en voit un détail en couverture du numéro. ph. Callenger

1- Vue générale de l'Arbojet, de Tecnoma, seul pulvérisateur pour vergers officiellement reconnu pour réduire la dérive. On en voit un détail en couverture du numéro. ph. Callenger

2- Cabine Pinnacle View, d'Agco-Challenger, pour la protection des chauffeurs pendant le traitement. On y entre après avoir enlevé les EPI utilisés pour préparer la bouillie. ph. Tecnoma

2- Cabine Pinnacle View, d'Agco-Challenger, pour la protection des chauffeurs pendant le traitement. On y entre après avoir enlevé les EPI utilisés pour préparer la bouillie. ph. Tecnoma

Nettoyant à air comprimé Air Buse et brosse à buses, d'Axe Environnement. Et puis l'un des coup de cœur de l'espace Bonnes pratiques au SIMA 2013, le spray rinsing, d'Agrotop. Photos : Axe Environnement - ph. Agrotop

Nettoyant à air comprimé Air Buse et brosse à buses, d'Axe Environnement. Et puis l'un des coup de cœur de l'espace Bonnes pratiques au SIMA 2013, le spray rinsing, d'Agrotop. Photos : Axe Environnement - ph. Agrotop

Kit Kleenjet, de Godé, pour l'épandage du fond de cuve. Ci-dessus, avant la pose. Photos : Godé

Kit Kleenjet, de Godé, pour l'épandage du fond de cuve. Ci-dessus, avant la pose. Photos : Godé

Ci-contre gros plan sur le dispositif en place.

Ci-contre gros plan sur le dispositif en place.

Après les outils virtuels des pages prédédentes, et avant les équipements fixes de stations phytos des suivantes, parlons d'outils matériels et mobiles. Cela va des emballages aux équipements de lavage embarqués, en passant par les équipements de protection individuelle (EPI) et cabines, les pulvérisateurs et buses anti-dérive... Inventaire.

Emballages, voilà la quatrième gamme

Bayer et Smartline

Commençons par les emballages. L'an dernier, trois sociétés proposaient des emballages sécurisés, et nous nous demandions qui allait « faire le quatrième ». La réponse est : c'est Bayer CropScience.

La gamme se nomme Smartline. Il s'agit de bidons « plus stables et faciles à manipuler », expliquent les documents de la société. Ils ont une poignée ergonomique et un fond strié (donc stabilisant) côté externe avec, toujours et comme avant, des parois lisses sans angles vifs côté interne. Leur goulot large et en forme d'entonnoir permet de verser « sans à-coups ni éclaboussures ». Et, comme il se doit désormais, leurs bouchons sont sans opercules.

De plus, ces bidons sont pro-traçabilité et anti-fraude : bague d'inviolabilité et logo Bayer en relief (côté extérieur). Face au fléau de la contrefaçon, c'est important.

Ils conditionnent déjà 90 % des produits proposés en bidon de la gamme de Bayer.

Avec un rince-bouchon associé

Autre nouveauté : le rinçage des bouchons. En effet, du fait de l'absence d'opercule, leur face interne est en contact avec du produit. Si on ne les rince pas, ils sont assimilables à des PPNU (produits phytos non utilisables), et contaminants si on les manipule ensuite. Si on les rince au plus près, à la buse de rinçage de la trémie d'incorporation du pulvérisateur( 1), ou encore au jet d'arrivée d'eau, on risque d'éclabousser plus que ses gants... Bayer fournit un kit de rinçage avec un mode d'emploi simple (ci-contre). Les bouchons peuvent alors être stockés et collectés avec les EVPP (emballages vides de produits phytos) car ils sont rincés comme eux.

Ce kit a deux atouts supplémentaires. D'abord il s'adapte aux deux tailles de bouchons de Bayer mais aussi d'autres marques, ces tailles étant les plus courantes du marché. Ensuite, il peut aussi servir pour déboucher les bidons !

Il s'utilise avec la buse de la trémie d'incorporation du pulvérisateur, que celle-ci soit intégrée à l'appareil ou annexe (Lav'Box, Rinçotop…) Il ne convient donc pas pour ceux, de plus en plus rares, qui n'ont pas une telle trémie. Il peut être commandé sur le site de Bayer (voir « Pour en savoir plus »).

Et les trois autres ?

Par ailleurs, que deviennent les trois sociétés qui avaient déjà lancé des gammes d'emballages comparables, avec formes améliorées, bouchons sans opercules, etc. ?

Le pionnier, Syngenta et sa gamme S-pac lancée en 2008, y conditionne tous ses produits liquides. Et aussi, depuis fin 2011, tous ses produits solides en bidon plastique.

À noter que ces derniers sont tous, désormais, des granulés dispersables (ou WG). Ce type de formulation évite les problèmes de poussières générés par les ancestrales poudres mouillables (WP), beaucoup plus exposantes au produit.

Pour sa part Basf Agro, qui a lancé sa gamme Ecopack fin 2010, y propose 90 % de ses produits liquides en 2013 et compte frôler les 100 % en 2014 (seuls certains « twin packs », produits en deux bidons accolés, ne pourront pas en profiter). Quant aux produits solides, eux aussi tous en formulation WG, certains sont en Ecopack d'autres encore en bidons classiques et quelques uns (soufre, anti-mildious de contact, gamme curzate) en sacs polyéthylène.

Enfin Makhteshim Agan, qui avait annoncé fin 2011 le lancement de sa gamme d'emballage SLC (Seal Less Cap) et signalait il y a un an que 5 % de ses produits étaient conditionnés dans ces emballages, a prévu que, le 30 juin prochain, ce sera le cas pour tous les produits sortant de ses usines (sauf ceux à base de pendiméthaline pour raisons techniques). Au fait, le nom de la gamme a changé, c'est FLC (Foil Less Cap).

De la cour au champ et retour, des EPI utiles sous condition

Exemple : pas de gants sans hygiène

Avant de parler de nouveautés en matière d'EPI, équipements de protection individuelle, radotons un peu…

Autrement dit, rappelons une vérité déjà lue dans Phytoma. C'est qu'aucun EPI n'est la panacée universelle en matière de sécurité des applicateurs : « Équipement n'est pas talisman », écrivions-nous en 2010(2).

D'abord, ils ne servent à rien s'ils ne sont pas bien utilisés.

Par exemple les gants, qui sont, à bon droit, des EPI généralement conseillés et souvent utilisés, ne protègent bien que des mains propres. Si l'on met des gants sur des mains souillées de produits phytos ou autres (produit vétérinaire, carburant, solvant, etc.), on confine ces produits sur la peau et on augmente leur pénétration !

Il est donc conseillé de se laver les mains, bien les rincer, puis les sécher avec un tissu propre(3) avant d'enfiler ses gants.

De plus, radotons résolument ce que nous avons déjà écrit et ré-écrit(4), il faut laver ses gants après toute utilisation, en les rinçant AVANT de les enlever. Faute de quoi on risque de salir la main qu'on a dégantée la première en s'en servant pour enlever le deuxième gant… Puis les deux en manipulant les gants souillés.

Et tout cela ne dispense pas de se laver les mains à l'eau et au savon une fois le travail fini. Associée aux gants, l'hygiène est un excellent EPI.

Tabliers, lunettes de protection, selon les circonstances

Par ailleurs, radotons toujours, certains EPI conviennent mieux à certaines activités qu'à d'autres. Par exemple les tabliers de préparation de la bouillie se portent pour préparer celle-ci et laver le pulvérisateur sur l'aire de lavage, mais pas pour aller traiter.

De même les lunettes de protection et écrans faciaux se portent pour préparer la bouillie et laver l'appareil, et pour des traitements à pied sous serre ou sur cultures hautes en l'absence de cabine ; mais pas pour des traitements sur cultures basses, ou sur cultures hautes depuis un appareil à cabine.

Et là, ne radotons plus ! Savez-vous que les EPI peuvent être utilisés aussi pour d'autres activités que phytosanitaires ?

Le tableau 1 donne des exemples d'utilisation. Il est en grande partie copié du document titré « Gants, combinaison, masque, … comment choisir ? » élaboré par la MSA en janvier 2011 et évoqué p. 21.

Les casques s'allègent

Autre tendance, les « appareils de protection respiratoires » s'allègent. Y compris les casques filtrants adaptés aux produits phytos, même si on n'arrive pas à en trouver qui pèsent moins d'un kilo (il existe des « casquettes ventilées » aussi légères, mais elles ne filtrent que les poussières).

Ceci dit, soyons réalistes : on aura beau seriner à longueur de pages qu'un masque filtrant c'est l'idéal, beaucoup continueront à les trouver inconfortables et à réserver aux produits problématiques par inhalation.

Et si on est opposé à l'idée du port d'un tel masque, ou convaincu que ses salariés vont enlever leur masque dès qu'on aura le dos tourné ? Il ne reste qu'une solution : ne jamais utiliser de produit classé T+ R26 ni T R23 (alias H 330 ou H331), de toute façon, il y en a très peu d'autorisés(5), et éviter le plus possible les Xn R 20 (alias H332).

Rappelons, c'est détaillé en p. 20, que ces informations sont sur les étiquettes des produits mais aussi, pour savoir avant d'acheter, sur la base e-phy consultable gratuitement et dans l'Index phytosanitaire.

EPI, les nouveautés

Vêtements, tablier nouvellement reconnu

Concernant les vêtements de protection chimique, il y a du nouveau du côté des tabliers de préparation de la bouillie.

L'an dernier, deux étaient reconnus comme de « catégorie III type PB3 ». C'étaient le S-protec, de Syngenta, fabriqué par Manulatex et le Microchem 4000, de Microgard, promu par Bayer. Un troisième les a rejoints, c'est la blouse de préparation phytosanitaire vendue par Axe Environnement et fabriquée par DuPont.

Bottes ou sur-bottes, pour le pied

Par ailleurs, on oublie souvent la nécessité de protéger ses pieds, et Phytoma même en a peu parlé dans ses précédents dossiers Bonnes pratiques.

Certes, jambes et pieds sont beaucoup moins exposés que les mains et bien moins contaminants que les voies respiratoires.

Moins exposés que les mains, notamment lors de la préparation de la bouillie et des débouchages de buses et autres gestions d'incidents.

Moins contaminants que les voies respiratoires durant les phases de manipulation du produit et de son épandage, en particulier sur cultures hautes et en milieu fermé.

Mais, quand même, ils peuvent être source de contamination s'ils ne sont pas ou peu couverts, ou si les chaussures sont perméables aux produits (toile mais aussi cuir, etc.) Notamment lors de la préparation de la bouillie en cas d'incident, du traitement à l'aide d'un appareil à dos, de la descente dans la parcelle en cas d'incident, du nettoyage des appareils et également de toute marche dans les parcelles traitées.

À côté des bottes de protection, dites « bottes chimiques » pour « bottes anti-produits chimiques », il y a aussi les sur-bottes. Axe Environnement en propose en Tychem F, le matériau de Du Pont dans lequel est fabriqué sa blouse de préparation, avec semelle antidérapante incorporée.

Équipements pour le champ, pendant le traitement

Côté sécurité, la question des cabines : leur choix

Restent les équipements qui s'utilisent spécifiquement au champ.

Commençons par le plus visible : les cabines de tracteur. Peuvent-elles être des outils de sécurité vis-à-vis des produits phytos ? Cela dépend d'abord de leur choix, et ensuite de la façon de les utiliser.

Leur choix : si elles ne sont que vitrées, elles ne protègent pas des vapeurs et aérosols et pas forcément de tout embrun et poussière. Pour leur part, les cabines dites filtrantes sont censées protéger des embruns et poussières mais aussi vapeurs et aérosols, grâce à leur structure étanche (on parle de « confinement »), à la filtration de l'air entrant et une surpression à l'intérieur de la cabine. Attention, il faut que le renouvellement d'air soit au moins de 30 m3/h et que la surpression soit de 20Pa, ceci vérifiable grâce à un indicateur de pression.

De ce fait, la question du choix se pose aussi entre elles. Car toutes les cabines filtrantes n'ont pas les mêmes performances en la matière.

Ainsi, le travail méthodologique mené par l'Irstea de 2009 à 2012 (Encadré) révèle que les cabines ne sont pas équivalentes. Toutes ne sont pas classées en « catégorie 4 » comme assez efficaces. Les premiers tests de routine réalisés l'ont confirmé.

L'Irstea ne donne pas de noms ! Mais il fait partie des organismes participant à l'Espace des bonnes pratiques du Sima 2013…

Lequel a récompensé d'un de ses « coups de cœurs » la cabine « Pinnacle View » de la société Agco-Challenger comme répondant à cette norme actuelle « catégorie 4 » protégeant les chauffeurs lors des traitements. Elle est montée de série sur les pulvérisateurs automoteurs de chez Challenger.

La façon de les utiliser

Ensuite, la meilleure cabine ne sert à rien sans de bonnes pratiques d'utilisation et d'entretien.

L'utilisation ? Il y a le bon sens évident : si on travaille cabine ouverte, le filtre ne sert plus à rien…

Moins évident, si on monte dans la cabine avec des vêtements souillés, on la contamine. Alors, c'est sûr, il faut préparer sa bouillie avec des EPI (gants et tablier de préparation notamment) qu'on enlèvera (radotons ! après avoir rincé ses gants…) avant de monter en cabine.

L'entretien ? Il faut, notamment, que les filtres soient fonctionnels, donc les changer régulièrement. Et même avant la date prévue si on sent la moindre odeur extérieure. Si elle persiste, c'est l'indice d'un défaut d'étanchéité de la cabine elle-même.

Côté environnement, nouveau pulvé anti-dérive

Mais les bonnes pratiques, ce n'est pas seulement la sécurité des applicateurs. Il y a aussi la préservation de l'environnement. En particulier, la diminution de la dérive de pulvérisation hors de la parcelle cultivée. Depuis l'an dernier, de nouveaux équipements ont été officiellement reconnus par une note ministérielle publiée en octobre. Comme tout équipement reconnu, ils garantissent après tests la division par au moins trois de la dérive hors de la parcelle.

Le premier équipement est de belle taille : c'est un pulvérisateur complet destiné à l'arboriculture fruitière. En fait, ce qui est reconnu, c'est tout le système associant le pulvérisateur, les buses (deux modèles spécifiques de la marque Albuz) et les consignes sur la façon de l'utiliser.

Le pulvérisateur se nomme Vectis Arbojet/ Turbocoll et il est fabriqué par Tecnoma. Les buses, ce sont les Albuz TVI 80 01 et TVI 80 015 (on a le choix). Les consignes sont : « traiter face par face avec des hauteurs et positions de travail (…) ajustées en fonction du stade végétatif et du type de traitement. »

Des buses anti-dérive aussi

D'autres équipements ont été reconnus en même temps. Il s'agit plus classiquement de buses pour le traitement des cultures basses et le désherbage des cultures hautes. En fait ce sont précisément des couples buses/conditions d'utilisation (pression surtout). Ils sont 32 en tout, s'ajoutant aux 141 couples déjà reconnus.

La marque John Deere, avec 13 couples reconnus, rejoint les neuf marques déjà présentes. Celles-ci se nomment Hardi, Hypro EU, Lechler et Nozal (toutes quatre ayant eu de nouvelles reconnaissances en octobre dernier), ainsi qu'Agrotop, Air Bubble Jet, Albuz, ASJ rt Teejet. Pour la liste complète, voir « Pour en savoir plus ».

Gérer le débouchage des buses

Pour rester autour des buses mais revenir à la sécurité des applicateurs, un petit matériel se déniche dans un coin des 76 pages d'équipements de sécurité du catalogue d'Axe Environnement.

Cet appareil nettoyant à air comprimé, nommé Air Buse, tient dans une main. Il permet de déboucher les buses sans être tenté de souffler dedans... Sécurité pour les voies digestives et respiratoires (en clair, la bouche et les poumons).

Toujours au champ, après le traitement

Pour le rinçage du fond de cuve avant pulvérisation au champ

La loi, précisément l'arrêté du 12 septembre 2006, autorise certaines opérations de gestion des effluents phytos au champ (voir l'encadré 1 p. 39 dans l'article p. 38 à 43). Des équipements adjoints au pulvérisateur peuvent y aider.

D'abord, pour la dilution du fond de cuve avant pulvérisation au champ, il y a la cuve de rinçage embarquée. Elle fait désormais partie des équipements de base des nouveaux appareils, et on peut toujours en équiper les anciens.

Un équipement pour améliorer l'efficacité de ce rinçage par rapport au simple flux d'eau a été un des « coups de cœur » de l'espace des bonnes pratiques au SI MA 2013. C'est le Sprayer Rinsing, d'Agrotop, par ailleurs une des sociétés fabricante de buses antidérive reconnues citées plus haut.

Ce système de rinçage intérieur de la cuve du pulvérisateur optimise le nettoyage, notamment pour décoller les éventuels dépôts. Un de ses atouts est qu'on peut le monter sur tous les modèles du parc français.

Pour celle du volume mort

On peut aussi arriver à pulvériser le volume mort de fond de cuve restant (plus la rampe si elle est à circulation continue) avec le dispositif Kleenjet de la société Godé. Il prend le relais de la pompe de pulvérisateur, récupère l'effluent dilué et continue à le pulvériser sur 6 mètres de large à partir d'une buse. Celle-ci est située à l'arrière de l'appareil, et le point d'aspiration est placé au plus bas de la cuve : tout le volume mort est ainsi épandu.

On peut (et il faut, sinon ce n'est plus de l'épandage autorisé) faire avancer le pulvérisateur car le tout se commande depuis la cabine du tracteur. On épand ainsi la totalité du volume mort.

L'appareil est éligible au PVE, et adaptable sur tout type de pulvérisateur. Ses ventes ont décollé en 2012 : 400 exemplaires vendus, contre 400 de 2009 à 2011 inclus.

Pour la vidange

On a aussi le droit de vidanger à la parcelle, mais pas partout, voir p. 39, et à condition que l'effluent ait été dilué au 100e. Ce qu'on ne peut faire qu'en « rinçage séquentiel » (explications p. 39) si on ne veut pas transporter 100 fois le volume de son fond de cuve dans une cuve de rinçage géante…

Des équipements comme l'Autonet, de Tecnoma, permettent de réaliser son rinçage séquentiel depuis la cabine du tracteur. Bon pour la sécurité de l'applicateur, puisque ce système évite de devoir descendre dans la parcelle tout juste traitée.

Pour le rinçage extérieur

La troisième opération de gestion des effluents au champ est le rinçage extérieur du pulvérisateur. L'an dernier(6), nous avions présenté un système de lavage embarqué nommé Lavotop Pulvé qui permet de réaliser l'opération sans y consacrer trop d'eau. Attention, pour ce faire, ce matériel conçu par la Chambre d'Agriculture du Gard applique l'eau sous pression, ce qui a tendance à la faire rebondir. Il faut donc se protéger pour l'utiliser. On revient aux EPI !

<p>(1) Ces systèmes de rinçage sont pensés pour que leur buse et l'eau qu'elle envoie soient « sous-clochées » par le bidon que l'on rince. Mais les bouchons sont trop petits.</p> <p>(2) Traiter en sécurité, les EPI en question. <i>Phytoma</i> n° 634, mai 2010, p. 32-36.</p> <p>(3) Le poste de lavage des mains ne doit donc pas être dans le local de stockage des produits phytos (le linge pourrait être contaminé... même la serviette jetable bien souvent à moitié sortie de son contenant...) mais à l'extérieur (ex. dans le vestiaire où l'on range aussi les EPI).</p> <p>(4) Outre « Traiter en sécurité… » de mai 2010, voir « Les OFDI, mais… » (<i>Phytoma</i> n° 644 mai 2011, p. 27-31 et « Outils de sécurité… » (<i>Phytoma</i> n° 653, avril 2012, p. 26-29).</p> <p>(5) Un produit est classé T+ R26, c'est le fongicide verger <i>Carbazinc Flash</i> (et l'identique <i>Thionic autodispersible</i>), à base de zirame. L'autre produit T+ R26 cité en 2011, le nématicide <i>Vydate L</i>, à base d'oxamyl, a été remplacé par le <i>Vydate</i> 10 G qui est T R23.</p> <p>Nous avons repéré trois autres produits (+ les identiques) classés TR23 :</p> <p>un nouveau traitement des semences le <i>Korit 420 FS</i>, à base de zirame, autorisé suite à la flambée de dégâts de corbeaux depuis l'interdiction de l'anthraquinone,</p> <p>l'herbicide <i>Réglone 2</i>, à base de diquat (+ identiques),</p> <p>le fumigant <i>Profume</i>, à base de fluorure de sulfuryle. Par ailleurs le <i>Dicarzol 200</i>, à base de formétanate, cité en mai 2011 comme classé T R23 est, comme prévu, interdit d'utilisation depuis fin 2011.</p> <p>(6) Laver le pulvérisateur, c'est possible au champ. <i>Phytoma</i> n° 644, mai 2011, p. 33-34.</p> <p></p>

Tableau 1 - À chaque EPI sa ou ses utilisations phytosanitaires − ou autres.

D'après le dépliant "Gants, combinaison, masque, … comment choisir ?" édité par la MSA en décembre 2011.

Quand l'Irstea teste les cabines, il met au point une méthode

L'Irstea (ex-Cemagref) a cherché à « valider les méthodes d'essais de qualification des cabines de tracteurs agricoles et de pulvérisateurs automoteurs (… d'après les exigences de…) la norme NF EN 15695 », explique cet institut dans un document édité en février 2013 pour le SIMA.

ll s'agissait d'abord de méthodologie. Trois ans de travaux ont été menés, financés par le MAAF et la CCMSA. Huit cabines différentes ont été testées, avec différents types de filtres : « Plus de 500 mesures réalisées. » Résultats, la méthode est au point, Irstea est « en capacité de qualifier l'efficacité de confinement des cabines de tracteur et d'automoteurs vis-à-vis des produits phytopharmceutiques ». Et a commencé à le faire en routine.

On a donc des résultats pour les cabines et les différents filtres testés.

RÉSUMÉ

- CONTEXTE : Parmi les outils des bonnes pratiques figurent des matériels mobiles utilisables autour du traitement phytosanitaire.

- EMBALLAGES : Une nouvelle gamme d'emballages sécurisés (notamment sans opercules), a été lancée. Le point est fait sur l'adoption de gammes similaires par les trois sociétés en ayant lancé avant.

- EPI : Un rappel est fait sur l'importance de bonnes conditions (bonnes pratiques) d'utilisation des EPI. Sont donnés les exemples des gants (hygiène), des tabliers et lunettes de protection (circonstances d'utilisation) et des casques (vu la toxicité de certains produits). Des nouveautés sont signalées : reconnaissance d'un tablier de préparation de la bouillie, surbottes de sécurité.

- CABINES : Les cabines de tracteur ou d'automoteur peuvent être des outils de protection sous réserve de bonnes pratiques d'utilisation (citées). Toutes ne se valent pas, selon une étude de l'Irstea.

- ANTI-DÉRIVE : De nouveaux matériels anti-dérive ont été officiellement reconnus : un pulvérisateur pour l'arboriculture et 32 buses.

- RINÇAGE AU CHAMP : Divers matériels facilitent la gestion au champ des déchets de traitement : améliorateur d'efficacité du rinçage interne, système de pulvérisation du volume mort, aide au rinçage séquentiel avant vidange, matériel de rinçage extérieur.

- MOTS-CLÉS : bonnes pratiques phytosanitaires, sécurité de l'applicateur, emballages, EPI équipements de protection individuelle, cabines filtrantes, environnement, dérive, pulvérisateur, buses antidérive, rinçage au champ, matériel embarqué, vidange, rinçage séquentiel.

POUR EN SAVOIR PLUS

AUTEUR : *M. DECOIN Phytoma.

CONTACT : m.decoin@gfa.fr

LIENS UTILES : - Liste des équipements anti-dérive reconnus : http://agriculture.gouv.fr/BO-no42-du-19-10-12. Note de service DGAL/SDQPV/N2012-8203 du 15/10/2012. Inscription au Bulletin officiel du ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt des moyens permettant de diminuer le risque de dérive des produits visés à l'article L. 253-1 du Code rural pour les milieux aquatiques. BO du MAAF du 19 octobre 2012.

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