Ci-dessus, fientes d'étourneaux. Cela nuit à l'hygiène des élevages. > Ci-contre, étourneaux disputant leur alimentation au bétail. Cela entraîne des pertes directes (ingestion par les oiseaux) mais aussi la souillure de la ration, d'où baisse de consommation par le bétail qui refuse l'aliment souillé.
> Exemple de « rideau sur silo », en fait un grillage, méthode physique de protection anti-oiseaux à la ferme. ph. FDGDON BN
> Nuage ? Non, vol d'étourneaux. L'étourneau sansonnet est un passereau, mais ses déprédations n'ont rien de bucolique. C'est une des six espèces d'oiseaux sujets de cet article. Ils sont, avec les rongeurs aquatiques, la cible du colloque des 28 et 29 mai. ph. FDGDON 44
Ces derniers temps, on parle de recrudescence de dégâts d'oiseaux dans les cultures et sur les exploitations. Quels oiseaux ? Et que faire face à ces déprédateurs ? Le programme GEDUVER (encadré 1) donne des réponses à ces questions.
Les oiseaux concernés
Six espèces déprédatrices agricoles
Concernant les oiseaux, six espèces ont retenu l'attention du fait des dégâts qu'elles occasionnent au niveau agricole : l'étourneau sansonnet, le pigeon ramier et le pigeon domestique, ainsi que trois corvidés : la corneille noire, le corbeau freux et une espèce protégée, le choucas des tours.
Contre quoi veut-on se prémunir en se protégeant de ces oiseaux parfois nuisibles ? En premier lieu de la destruction des cultures, commune à chacun d'entre eux. Les prélèvements d'aliments dans les élevages ou les lieux de stockage sont aussi considérables.
Enfin, la présence de fortes densités de certains de ces oiseaux dans les bâtiments d'élevage soulève régulièrement la question de leur impact sanitaire.
L'étourneau, razzieur et salisseur en bande
S'il est connu de tous pour ses razzias sur les petits fruits rouges en été, l'étourneau sansonnet l'est bien davantage des agriculteurs du Grand Ouest pour les dégâts parfois conséquents que les populations hivernantes peuvent infliger aux semis de blé de novembre-décembre.
La pression de ce passereau pèse encore plus fort sur les secteurs de polyculture élevage. Il fait bombance des ensilages de maïs surtout quand les sols sont gelés ou couverts de neige, ce qui lui interdit toute autre ressource alimentaire.
On n'a jamais pu mesurer le volume de semence de céréale et d'ensilage que peuvent prélever les millions d'étourneaux migrateurs présents durant l'hiver sur le Grand Ouest. Mais on sait que chaque individu mange de 40 à 50 g de graines molles et de petits insectes du sol (quand ils sont accessibles) par jour...
Ces grammes se transforment en milliers de tonnes à l'échelle des régions.
Outre ces prélèvements alimentaires, la visite d'un élevage bovin fréquenté par des milliers d'étourneaux se vidant les intestins à chaque envol offre rapidement une vision hitchcockienne des écuries d'Augias.
On peut comprendre aisément que les vaches rechignent à ingurgiter des aliments souillés à ce point. Ainsi, à l'occasion d'une étude effectuée sur les élevages du département de la Manche et rapportée lors du colloque GEDUVER des 28 et 29 mai (« Avifaune sauvage... », voir encadré 2 p. 22), la moitié des 102 éleveurs ayant accepté de participer ont rapporté des refus d'alimentation liés aux souillures des rations par des oiseaux.
Les corvidés, friands de semis
Les corvidés ont quant à eux une prédilection pour les semis de maïs et de tournesol au printemps. Ils sont aussi gourmands de semences de féverole quelle que soit leur date de semis. Enfin, ils ne délaissent pas les semis de blé à l'automne. Des milliers d'hectares de ces cultures sont ainsi re-semés tous les ans. On retrouvera ces mêmes oiseaux sur les céréales avant la récolte et, plus localement, sur les jeunes plantations de légumes.
Les pigeons, voleurs volants
Les pigeons ramiers et domestiques affectionnent également les semis de printemps et les jeunes plants de maïs, de tournesol, de colza. Les choux et les salades jusqu'à un stade avancé font leur régal.
On trouve également les pigeons domestiques joliment rebaptisés « pigeons de ferme » dans les élevages où ils vont venir nicher au chaud et s'alimenter aux dépens du bétail.
Quand en plus on connaît leur réputation de « rat volant », la question sanitaire aussi bien à propos des animaux d'élevage que des exploitants est latente dès la présence de quelques couples nicheurs à l'année dans les bâtiments d'élevage. Alors quand il y en a plusieurs dizaines... De fait, GEDUVER a mis en évidence que l'installation à long terme des colombidés sur les élevages n'était pas sans incidence sanitaire.
Inventorier les techniques de protection contre les oiseaux déprédateurs
Geduver l'a fait
Avant de se pencher sur des nouvelles voies de lutte, GEDUVER a été l'occasion d'inventorier toutes les techniques de protection contre ces oiseaux déprédateurs.
Elles ont en grande majorité été développées au sein des réseaux des FDGDON du Grand Ouest ou, en tout cas, avec leur concours, depuis de nombreuses années maintenant.
Éviter et effaroucher
Les stratégies à utiliser pour assurer une protection efficiente vont dépendre de l'endroit où l'on constate les déprédations. Un exploitant agricole peut être amené à protéger son site d'exploitation ou ses parcelles.
Pour autant toutes les actions vont tendre vers trois objectifs : ôter le gite, ôter le couvert, rendre le site inhospitalier.
On va donc développer des stratégies préventives d'évitement, de protection par des méthodes physiques, pour empêcher l'installation des populations. Par ailleurs, si nécessaire, on aura recours à des stratégies curatives pour les chasser ; on parle alors d'effarouchement.
Protection de l'exploitation : ni gîte ni couvert
Supprimer l'accès aux aliments
La première mesure va être de supprimer l'accès aux aliments des étourneaux et pigeons.
Ces derniers s'attaquant plutôt aux grains et aux concentrés, on protégera les stocks en rendant leur accès impossible aux oiseaux par des aménagements : grillager les trappes, bande de rideaux semi rigide aux accès courants, etc.
La petite taille des étourneaux et leur culot rendent la protection des aliments contre eux plus délicate que vis-à-vis des pigeons.
Deux techniques ont fait leur preuve dans le réseau des FDGDON.
Le rideau sur silo
Il s'agit de mettre en place un rideau (plastique ou grillage) qui protège la nourriture au front d'attaque du silo. Il est composé :
– soit de lanières en plastique de 30 cm de large, transparentes et fixées côte à côte, pour une distribution en libre service,
– soit de grillage, pour une distribution sur table d'alimentation (photo en haut de cette page).
Le cadre peut être mobile, équipé de roues, ou fixe, avec un support adapté pour la pince du tracteur. La fabrication « maison » du cadre est possible, sur plan et conseils disponibles au sein du réseau des FDGDON.
Le fil sur la table
Un fil de protection de la table d'alimentation vient balayer l'ensilage distribué au sol et empêche les étourneaux de se poser pour venir prélever leur pitance. L'ondulation du ruban gêne physiquement la pose des oiseaux et génère en plus un stress provoquant l'effarouchement. Pour des raisons obscures, ce dispositif n'est pas partout pleinement efficace. En revanche, sa facilité de construction par l'exploitant et sa simplicité d'utilisation (photo dans l'encadré ci-dessus) en font une technique à tester.
L'utilisation simultanée d'une méthode d'effarouchement sonore prévient les échecs et les risques d'accoutumance.
Contrer les nids
Si les étourneaux hivernants n'élisent pas domicile dans les bâtiments d'élevage, les pigeons (et de plus en plus les tourterelles) en font quelquefois un lieu privilégié. Si le retrait de leur nid est une tâche difficile en fonction du type de construction, il faudra coûte que coûte veiller à la régulation de ces populations.
Protection de l'exploitation : effaroucher
Déstabiliser dans tous les cas
Une fois balayées les techniques ôtant le gite et le couvert de nos oiseaux déprédateurs, il faut leur rendre les exploitations inhospitalières. L'effarouchement, en créant un sentiment d'insécurité et de stress, renforcera les mesures déjà décrites.
Plusieurs méthodes existent.
L'effarouchement sonore est basé sur des détonations ou des sons (cris d'oiseau enregistrés ou sons de synthèse).
L'effarouchement visuel fonctionne sur le stress induit par la vision de formes ou de mouvements simulant les prédateurs.
L'efficacité et la durabilité des effarouchements sont amplifiées par l'association des stress, sonores et visuels. Il conviendra donc d'utiliser du matériel polyvalent ou avoir recours simultanément à des méthodes combinant plusieurs dispositifs.
Les diffuseurs sonores
Il existe deux types de sons produits.
– les sons biologiquement compréhensibles : cris de geais, cris de détresse d'étourneaux ou cris de rapaces,
– les sons non biologiquement compréhensibles : cris ou sons synthétisés qui empêchent les oiseaux de communiquer entre eux.
Suivant le lieu d'utilisation et le mode d'action à entreprendre, des appareils portatifs ou fixes peuvent être privilégiés.
Pour limiter l'accoutumance des oiseaux, il est conseillé de couper la diffusion puis de la relancer, de manière aléatoire. Certains matériels sont capables de diffuser des séquences aléatoires associant les deux types de sons et les plages de silence.
L'utilisation d'amplificateur et de plusieurs haut-parleurs permet de protéger les grands bâtiments et leurs abords immédiats.
Les canons
Il convient de différencier les canons simples, qui ne font que détonner, des dispositifs pyro-optiques qui associent un effarouchement visuel à la détonation. Ces derniers sont redoutablement plus efficaces, surtout en termes de durabilité de l'effarouchement, car ils associent des stress sonores et visuels.
La projection d'un leurre par la détonation et sa descente flottante le long d'un mât vertical mime l'envol soudain d'un oiseau (d'un congénère ?) et la descente d'un rapace. Là encore, l'efficacité se trouve renforcée avec les matériels proposant des rythmes aléatoires.
Ces équipements pyro-optiques doivent être disposés judicieusement à proximité des bâtiments. Le conseil des techniciens des FDGDON est à cet égard essentiel.
Les canons simples, très bruyants, sont plutôt à réserver à la protection de zones isolées des habitations. Ils devront être associés à des méthodes d'effarouchement visuel.
Ballons et cerfs-volants, pour mimer les rapaces
Il existe aussi des dispositifs visuels, notamment les cerfs-volants et les ballons à yeux de rapace.
Les cerfs-volants sont des toiles en forme de rapace souvent ornées de gros yeux, attachées par une cordelette à un mât déporté de 4 à 6 m. Le cerf-volant progresse en vol chaloupé autour du mât au gré du vent. Il permet une certaine protection des silos de stockage ou de libre service (photo).
Les ballons doivent avoir de 0,5 m à 1 m de diamètre. Sur leur surface sont dessinés des yeux imitant ceux des rapaces (photo en médaillon) ou simplement des cercles qui réfléchissent la lumière du soleil. Le ballon est fixé par une corde au bout d'un mât déporté ou encore sous la charpente en bâtiment (photo).
L'efficacité des ballons et des cerfs-volants est toujours augmentée s'ils sont utilisés en association avec une méthode d'effarouchement sonore dans les bâtiments.
Protection des parcelles : méthodes physiques
Filets en vigne, vergers
Au vu des surfaces mises en jeu, la protection physique de grandes parcelles n'est pas envisageable.
Cependant, sur de petites parcelles en vigne ou en arboriculture, voire en maraîchage, on peut envisager d'utiliser des filets de protection.
Blé, les semis profonds
Par ailleurs, une expérimentation présentée au colloque GEDUVER ( « Les méthodes agronomiques... » voir encadré 2) a prouvé que les parcelles de blé qualifiées « à risque étourneaux » – semi tardif, ligne à haute tension, haie bocagère, couplé à un historique de dégâts – pouvaient être protégées par un semis profond.
En effet, au-delà de 3-4 cm de profondeur, la semence n'est plus accessible pour les étourneaux qui délaissent alors rapidement leur quête.
De plus, deux années d'essais n'ont pas mis en évidence de baisse de rendement des parcelles en semi profond (+ de 4 cm) sur plusieurs variétés. Mais deux années seulement. Pour l'instant, il est prudent de réserver ce traitement aux parcelles où les dégâts systématiques par les voliers d'étourneaux obligent un re-semis partiel ou complet.
Protection des parcelles : effarouchement
Canons pyro-optiques
Reste l'effarouchement. Le matériel est le même que pour la protection des exploitations mais on privilégiera les méthodes autonomes en énergie et efficaces sur de grandes surfaces.
La méthode la plus efficace est certainement l'effaroucheur pyro-optique. Il permet de couvrir jusqu'à 5 ha de façon satisfaisante contre tous les oiseaux. Il impose en effet deux stress avec des modes de fonctionnement en séquences aléatoires.
Les parcelles en zone bocagère sont plus faciles à protéger qu'en plaine, encore que la pression y soit souvent importante.
L'utilisation de canon simple est à coupler avec des méthodes d'effarouchement visuel (ballon, cerf-volant, etc.). Attention, les détonations de ces canons ne sont pas toujours compatibles avec la proximité des habitations...
Diffuseurs sonores et dispositifs visuels
Si certains matériels équipés de panneaux solaires ont résolu le problème d'autonomie énergétique, le potentiel d'effarouchement lié à la diffusion du son décroît rapidement avec la distance. Il ne permet pas la même couverture que celle des canons (simples ou pyro-optiques) dans les parcelles. Ces diffuseurs devront systématiquement être couplés à des dispositifs visuels.
Les ballons effaroucheurs montrent une certaine efficacité, tout comme les cerfsvolants. Cependant, on les utilisera en complément de techniques d'effarouchement sonore (diffuseur, canon) ou alors sur de petites surfaces de maraîchage dans lesquelles la présence humaine est régulière. Il peut être aussi judicieux d'associer entre eux les ballons et les cerfs-volants.
Conclusion, viser la durée pour réussir
La protection des exploitations et des parcelles est un travail de longue haleine. Beaucoup de systèmes ont été testés, développés et le sont encore. Peu ont franchi l'épreuve du terrain.
Les solutions répertoriées durant l'étude GEDUVER sont régulièrement utilisées et montrent une efficacité certaine. Mais, pour l'effarouchement, les limites de l'efficacité peuvent être rapidement atteintes quand la nécessité de s'alimenter l'emporte sur le stress et la peur.
Ainsi même les matériels les plus efficaces comme les effaroucheurs pyro-optiques peuvent se révéler insuffisants pour protéger des exploitations contre les étourneaux que le gel intense ou la neige empêchent d'accéder aux insectes du sol, base de leur alimentation.
De plus, ces techniques de protection ne font que repousser le problème chez le voisin... Elles sont le passage obligé du maintien du potentiel de production agricole à court terme en offrant une réponse immédiate à une problématique localisée. Mais elles doivent être accompagnées de mesures à moyen et long termes permettant la gestion durable des populations d'oiseaux déprédateurs.
1- GEDUVER, présentation
GEDUVER, pour « Gestion durable des vertébrés déprédateurs en milieu rural », est un programme d'études qui a commencé en 2010, face aux nuisances et dommages croissants causés par les vertébrés nuisibles à l'agriculture, et aussi vu leur fort impact en termes de santé publique, de biodiversité et d'habitat.
Ce programme de recherche appliquée a été piloté et mis en œuvre par le réseau des FREDON et FDGDON(1) des régions Basse-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire.
Le colloque national des 28 et 29 mai 2013, organisé sur le site de Terra Botanica à Angers, présente les résultats de GEDUVER... Comme le fait cet article !
(1) Fédérations régionales et départementales de défense contre les organismes nuisibles.
2 - GEDUVER, communications sur les oiseaux au colloque de mai 2013
Le réseau des Fredon et Fdgdon organise un Colloque national sur la gestion durable des vertébrés déprédateurs (GE - DUVER ) les 28 et 29 de ce mois de mai à Angers.
Les interventions sur les oiseaux sont :
– Problématique des oiseaux en France ;
– Historique des luttes collectives contre les oiseaux menées par le réseau FREDON -FDGDON Basse-Normandie, Bretagne et Pays-de-la-Loire ;
– Statut des espèces, bases juridiques ;
– Oiseaux et santé publique ;
– Avifaune sauvage et avortements à salmonelles dans les élevages bovins : enquête cas-témoin dans le département de la Manche ;
– Méthode IKa Corvidés et Photointerprétation pour les corvidés ;
– Méthodes de lutte et de protection pour les oiseaux ;
– Lutte collective contre les corvidés ;
– Méthodes agronomiques de protection des cultures : la profondeur de semis, technique éprouvée contre les attaques d'étourneaux sansonnets.
Voir « Pour en savoir plus » p. 24.
3- - Répulsifs semences - NDLR
NDLR, Note de la rédaction. Il n'existe guère de répulsif utilisable en traitement des semences qui soit véritablement efficace à 100 % contre les oiseaux.
Certes, sur céréales et maïs, on trouve des traitements de semences qui contiennent, entre autres, du thirame et ont un effet répulsif. Mais c'est en situation de choix. En clair, s'il y a des ressources alimentaires attractives près du champ où ont été semées les semences traitées, les corbeaux bouderont ces dernières. Mais ce n'est pas suffisant.
À noter, un répulsif à base de zirame vient tout juste d'être autorisé sur maïs (voir Phytoma n° 663, p. 8 – et e-phy).
Et les oléoprotéagineux ? Il n'existe aucun répulsif autorisé en traitement de semences du pois : ni protéagineux, ni de conserve, ni d'hiver, ni de printemps. Il n'y a pas non plus de répulsif autorisé en traitement des semences du colza ou d'autres crucifères oléagineuses.
Ni du tournesol.
4- Enquête Cetiom, (NDLR)
Le Cetiom(1) a mené une enquête sur les dégâts dûs à des oiseaux sur tournesol au printemps 2012 et sur colza à l'automne 2012.
Des questionnaires ont été envoyés à plus de 9 000 agriculteurs, soit un échantillon représentatif des producteurs des régions productrices de tournesol.
Le dépouillement était en cours au 20 avril 2013, le seul chiffre disponible étant le taux de retour des questionnaires. Il y a plus de 2 500 réponses, soit un taux de l'ordre de 30 %. Cela fait supposer l'existence de dégâts dans au moins autant d'exploitations (a priori ce sont surtout les agriculteurs touchés qui répondent, et encore pas tous).
(1) Cetiom : Centre technique interprofessionnel des oléagineux et du chanvre (ex. Centre technique interprofessionnel des oléagineux métropolitains). C'est l'institut technique des filières colza et tournesol notamment, plus le chanvre désormais. En revanche le pois protéagineux est du ressort d'Arvalis et le pois de conserve de celui du Ctifl.