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Lutte raisonnée contre le campagnol terrestre

GEOFFROY COUVAL*,**, DENIS TRUCHETET***, MICHAËL COEURDASSIER****, YVES MICHELIN*** **, MARION JACQUOT****, PATRICK GIRAUDOUX****,*** ***, PHILIPPE BERNY**** ***, ANOUK DECORS**** ****, SHANTALA MORLANS*** **, THOMAS QUINTAINE **** ****, RÉGIS RENAUDE *** - Phytoma - n°664 - mai 2013 - page 33

Approche systémique, boîte à outil, étude agro-anthropologique... De quoi s'agit-il ? On va l'expliquer. Et montrer leur utilité.
Taupinières en 2013 à Montbéliardot (Doubs).      > Lutter contre les taupes est un des outils de prévention des pullulations de campagnols. ph. G. Couval

Taupinières en 2013 à Montbéliardot (Doubs). > Lutter contre les taupes est un des outils de prévention des pullulations de campagnols. ph. G. Couval

Face aux campagnols et leurs dégâts si on n'agit pas, mais aussi face au risque pour la faune sauvage selon la façon dont on agit, que faire ? Choisir une approche systémique pour une lutte raisonnée. Et utiliser une boîte à outils en fonction de situations diverses au plan technique « agronomique », mais aussi humain « anthropologique ».

Mise en place de la lutte raisonnée

Une approche systémique

Dès la fin des années 1980, les équipes de recherche (INRA et Université de Franche-Comté, établissements d'enseignement supérieur agricole) et d'application (DRAF/SRPV puis DRAAF/SRAl, FREDON...), ont privilégié une approche « systémique » de la problématique du campagnol terrestre. Dans cette approche, on analyse de façon hiérarchisée (spatialement et temporellement) les interactions entre les campagnols, leur habitat (paysage, prédateurs...) et les pratiques agricoles.

Cette approche vise d'une part à identifier un maximum de facteurs de contrôle des pullulations sur lesquels il est possible d'agir et, d'autre part, à déterminer l'échelle à laquelle ces actions sont pertinentes.

Tryptique testé en Franche-Comté

Ces études ont permis d'initier une stratégie de lutte raisonnée, expérimentée avec succès, notamment en Franche-Comté. Elle privilégie la lutte fondée sur le triptyque « Observation - Engagement collectif - Emploi de méthodes combinées et préventives ».

Observation, réseau et BSV

L'observation vise à connaître l'état des populations de ce campagnol afin de repérer l'apparition des tout premiers foyers, trop discrets pour être trouvés si on ne les cherche pas. Cela permet de mettre en œuvre les luttes dès l'apparition de ces foyers et prévenir ainsi les pullulations.

Chaque région confrontée à cette problématique dispose d'un réseau régional d'épidémiosurveillance composé d'agriculteurs volontaires et de techniciens qui alimente un Bulletin de santé du végétal (BSV) spécifique diffusé au plus grand nombre. Ainsi, en Franche-Comté, Auvergne et Limousin, le BSV Prairie fait régulièrement l'analyse spatiale et temporelle du risque de pullulation de campagnol terrestre.

Engagement collectif, les GDON

L'engagement collectif est rendu nécessaire par la dimension spatiale du phénomène de pullulation. Celui-ci peut couvrir de grandes surfaces avec des animaux mobiles, pouvant ré-infester rapidement les zones traitées à partir de celles qui ne le sont pas.

Cet engagement repose, historiquement, sur l'organisation des groupements de défense contre les organismes nuisibles (GDON) à l'échelle communale et cantonale, et leurs fédérations départementales et régionales.

Méthodes, la boîte à outils

L'emploi de méthodes combinées et préventives est proposé dans une « boîte à outils » (Figure 1). Ces méthodes de lutte combinent des méthodes de lutte directe (piégeage et lutte chimique dès l'apparition des premiers terriers) et indirecte (actions sur l'habitat des rongeurs et sur les causes de leurs pullulations).

Elles peuvent être mises en œuvre à différentes échelles spatiales (parcelles, îlots, communes) par les agriculteurs adhérents des GDON en fonction des contraintes liées à l'exploitation agricole (taille des parcelles, morcellement, temps de travail, importance du troupeau, spéculations agricoles...).

Les outils de la boîte

Lutte directe

Le piégeage. Les pièges doivent être posés au terrier de façon à capturer l'ensemble des occupants. Cette méthode traditionnelle n'est efficace sans mobiliser des moyens humains très importants que si elle est employée à très basse densité de rongeurs.

La lutte chimique. Elle se réalise au terrier en employant de petites quantités d'appâts à la bromadiolone (quelques dizaines de grammes par terrier) et selon un cadre réglementaire défini et en évolution (voir, p. 31, l'encadré de l'article précédent).

Lutte indirecte : gêner les rongeurs

La lutte contre la taupe est rendue nécessaire par l'influence des réseaux de taupe sur la vitesse de colonisation des parcelles par les campagnols terrestres (Delattre et al., 2006). Elle peut être opérée par piégeage ou par l'utilisation de générateurs de phosphure d'hydrogène. Elle doit être mise en œuvre par des applicateurs agréés.

Des modifications d'itinéraires techniques peuvent être effectuées en vue de gêner l'installation ou la réinstallation de ces rongeurs et de diminuer la proportion d'habitats favorables :

– le travail du sol par passage d'outils superficiels (ex. herse) ou profonds (labour) peut se décliner à plusieurs échelles. à l'échelle parcellaire, il permet de supprimer les anciennes galeries et de faciliter le repérage des nouveaux terriers. à une plus large échelle et allié à une rotation des cultures et une organisation spatiale de l'assolement, il contribue à diminuer le ratio STH/SAU donc à freiner le développement des rongeurs,

– l'alternance fauche/pâture par le piétinement du bétail dans les prairies permanentes, ou tout système mécanique la reproduisant (ex. rouleau à plot) et provoquant l'effondrement des galeries souterraines,

– la gestion de la flore, autrement dit du couvert végétal dans les parcelles et aux abords – l'enlèvement des résidus de récoltes, le broyage des refus, la conduite en gazon court, le passage d'outils de scarification/décompactage – va réduire les abris et les sources de nourriture des campagnols et favoriser leur prédation.

Lutte indirecte : favoriser les prédateurs

On peut protéger les prédateurs par des mesures techniques et réglementaires :

– L'implantation de réseaux de haies et de bosquets permet de fragmenter les habitats favorables aux campagnols et d'aménager des habitats favorables aux prédateurs généralistes se nourrissant de campagnols (prédateurs terrestres, rapaces diurnes et nocturnes). Ces mesures peuvent être complétées par l'implantation de perchoirs et nichoirs, la réouverture des clochers et l'entretien des abris (murgers...)

– On peut définir des mesures de protection spécifiques des prédateurs au sein des conseils départementaux de la chasse et de la faune sauvage.

Contrat de cinq ans avec les agriculteurs

La FREDON Franche-Comté a regroupé cette « boîte à outils » de la lutte raisonnée en proposant, à partir de 2004, un contrat de lutte raisonnée auquel les agriculteurs volontaires souscrivent pour 5 ans.

Les résultats sont encourageants. Ainsi, pour une exploitation laitière type en AOP, Schouwey et al. (2012) ont montré que la mise en place de la lutte raisonnée entraîne des augmentations d'excédent brut d'exploitation (EBE) de 80 € à plus 5 000 € (valorisation de céréales) par unité de maind'œuvre sur toute la durée d'un cycle avec une autonomie fourragère préservée.

Appropriation du concept : le volet « agro » d'une étude agro-anthropologique

Des fermes plus ou moins touchées selon leur système d'exploitation

La lutte raisonnée implique d'agir sur l'environnement du campagnol en modifiant les structures paysagères et en adaptant les pratiques de gestion de l'herbe et du pâturage. Toutes les exploitations n'ont pas forcément les mêmes capacités techniques pour sa mise en œuvre, d'autant que les pullulations interfèrent avec toutes les composantes du système d'exploitation.

Des enquêtes menées auprès d'agriculteurs d'Auvergne, de Franche-Comté et de l'Ain de 2008 à 2011 (Michelin et Morlans, 2012) ont permis de montrer qu'à niveau de pullulation équivalent, tous les systèmes ne sont pas touchés de la même façon.

Plus les exploitations sont intensives et chargées, plus la pullulation a un impact fort. Les systèmes à base d'ensilage d'herbe sont très sensibles à cause de la terre. Mais ils résistent mieux en cas de sécheresse estivale combinée à la pullulation car, la première coupe étant réalisée plus tôt, il peut y avoir une repousse d'herbe.

En outre, à niveau de production équivalent, tous les systèmes n'ont pas les mêmes marges de manœuvre technique.

Quatre grands modèles de fermes laitières

Quatre grands modèles de systèmes de production laitière ont été identifiés vis-à-vis de l'impact des pullulations : C1 = Maîtrise de la charge de travail et autonomie fourragère, C2 = Parcellaire « idéal » et production hivernale, C3 = Priorité au pâturage, faible autonomie fourragère, C4 = Système traditionnel au parcellaire de petite taille (Tableau 1).

Ainsi, les exploitations au parcellaire éclaté dans différentes unités paysagères ont des chances de ne pas être touchées en totalité par le pic de pullulation. Elles auront cependant plus de difficultés à adapter leurs pratiques de gestion de l'herbe et de la pâture ou à mobiliser les techniques de lutte directe que si leur parcellaire était regroupé. Le niveau d'autonomie fourragère est aussi un facteur limitant, les exploitations juste à l'équilibre ou souffrant de déficit chronique n'auront pas la capacité à faire des stocks en basse densité pour encaisser les pics de pullulation.

De même, selon que l'éleveur privilégie l'herbe sur pied ou les fourrages récoltés, il ne pourra pas engager les mêmes méthodes. Certaines exploitations sont plus aptes à s'adapter que d'autres, elles ont plus ou moins de capacités à engager certaines méthodes de lutte proposées dans la boîte à outils (Tableau 1).

Des exemples

Par exemple en Franche-Comté, la maîtrise de la charge de travail et l'autonomie fourragère laissent la possibilité à la classe C1 de mettre en œuvre tous les moyens possibles de lutte (14).

En revanche, les systèmes à forte charge de travail (C2 et C3) ne peuvent guère appliquer des méthodes chronophages comme le piégeage. Ils peuvent envisager les méthodes préventives liées à la gestion des surfaces : travail du sol pour implanter des céréales et/ou des prairies temporaires. Les difficultés rencontrées par les éleveurs de la classe C3 pour atteindre l'autonomie fourragère leur interdisent de modérer la fertilisation mais il leur reste de multiples possibilités (11/14).

Pourtant, malgré l'éventail assez large de solutions possibles, les exploitations n'engagent pas forcément toutes les réponses adéquates vu les possibilités et contraintes de leur système (Tableau 1). Pourquoi ?

Le volet anthropologique de l'étude

Des entretiens pour comprendre

Une approche anthropologique, basée sur des entretiens longs auprès d'agriculteurs d'Auvergne et de Franche-Comté, a permis de mieux comprendre comment le campagnol, animal fouisseur peu visible, était identifié et construit selon les personnes. Or, ceci a des conséquences sur la façon dont les pullulations sont gérées.

Trois façons de penser le campagnol

Les trois façons de le penser peuvent être résumées par les mots « en surface », « en profondeur » et « en dynamique ».

• En surface : le campagnol est perçu au travers des mottes de terre qu'il produit, qui ne « font pas propre » et nuisent à la qualité des fourrages et du lait. L'important est de faire disparaître la terre. Qu'il reste quelques individus n'est pas un problème s'ils ne font pas de dégâts.

Du coup, en période de basse densité, ces agriculteurs n'envisagent pas de mener d'actions, alors que c'est à ce moment-là qu'elles sont le plus efficace.

• En profondeur, il est vu en tant qu'animal, avec ses comportements spécifiques mais aussi souvent une symbolique forte : « Il y a des rats sous ma prairie qui sont même venus me bouffer les bottes quand j'étais dans mon champ l'autre fois. »

Certains agriculteurs vont ainsi lutter jusqu'au dernier animal même si ce n'est pas nécessaire.

• En dynamique, il est vu en tant que population, susceptible de pulluler et d'envahir un espace de production.

Les actions menées intègrent alors l'ensemble du cycle avec des interventions en basse densité pour empêcher ou au moins freiner le démarrage des pullulations. Pour cela, les tenants de cette posture ont développé un savoir empirique de diagnostic des niveaux de population qui les aide à anticiper les événements.

La décision d'action fait suite à l'idée qu'on s'en fait, et chacun tient compte de ses valeurs

Ainsi, le fait qu'un agriculteur lutte ou pas dépend bien sûr de l'impact technique ou économique de la pullulation sur le système de production, mais aussi de l'idée qu'il s'en fait : certains surévaluent les dégâts quand d'autres, préoccupés par d'autres problèmes n'y prêtent que peu d'attention.

La décision d'agir s'appuie d'abord sur ce que l'agriculteur observe sur ses parcelles et sur les conséquences qu'il en tire concernant l'impact sur sa production future. Or tous n'ont pas la même acuité du regard ni la même connaissance des moyens de lutte possibles.

De plus et surtout, ils n'attribuent pas les mêmes valeurs (techniques, morales, éthiques) aux actions à mener, en particulier à la lutte chimique.

La relation avec « les autres »

Enfin, d'autres facteurs jouent un rôle important, comme l'image que chaque agriculteur entend donner de son travail et de lui-même aux yeux des autres. Ceci pousse certains à lutter activement pour « faire propre » car « on n'est pas des cochons », et d'autres à refuser tout emploi de produits chimiques car « on ne veut pas passer pour ceux qui sèment la mort dans la nature ».

La structure du collectif est aussi essentielle. Selon que les agriculteurs ont l'habitude de discuter et de travailler ensemble ou qu'ils sont très isolés, il sera plus ou moins facile d'engager une démarche collective.

Enfin, les autres acteurs tels que les chasseurs et les naturalistes peuvent encourager certaines méthodes (ex. : systématiser le piégeage en zone Natura 2000) ou aller vers la confrontation.

Cela pousse indirectement certains agriculteurs à arrêter la lutte chimique même à basse densité suite à des empoisonnements de rapaces ou de gibier.

L'agriculteur a toujours (ses) raison(s)

Ainsi l'éleveur a toujours des raisons de faire ce qu'il fait ou de refuser d'engager certaines techniques, même si ces décisions ne sont pas toujours comprises par les autres.

Pour favoriser la diffusion des méthodes de lutte raisonnée, il est donc essentiel de bien connaître en quoi le campagnol perturbe le fonctionnement du système de production et de comprendre comment l'agriculteur réagit et sur quelles bases. C'est nécessaire pour pouvoir trouver avec lui les modalités les mieux adaptées aux contraintes de son système et à sa façon de traiter le problème.

Conclusion

Agir avant de voir

La pullulation de campagnols est d'abord un problème de concurrence pour la ressource en herbe entre éleveur et rongeurs(1).

Mais, comme il s'agit d'une espèce fouisseuse discrète, on ne la voit que quand les populations ont déjà atteint un niveau tel qu'on ne peut plus faire grand chose.

Alors que quand on ne la voit pas encore, il est difficile de mobiliser les agriculteurs pour engager des pratiques consommatrices de temps et parfois coûteuses.

Connaissances et diagnostic pour éviter des situations anxiogènes

Le phénomène « campagnols » est donc anxiogène. Souvent, il se surajoute à d'autres facteurs que l'agriculteur ne maîtrise pas : augmentation du prix des céréales, baisse du prix du lait, sécheresse...

Pourtant, les éleveurs pourraient mieux tirer parti des connaissances scientifiques acquises. Cela passe par l'acquisition des connaissances nécessaires sur la biologie et l'écologie des populations de campagnols, par des observations régulières pour diagnostiquer le démarrage des pullulations et par des expérimentations contrôlées pour valider les solutions, ainsi qu'une adaptation du conseil agricole.

Tout mettre en œuvre pour mieux répondre aux besoins des éleveurs

Le tableau 2 résume ce que l'on pourrait envisager pour faciliter le développement d'une lutte intégrée efficace techniquement, portée par les agriculteurs et soutenue par les autres acteurs et gestionnaires de l'espace qui sont aussi concernés.

<p>(1) Ou <i>« concurrence pour la récolte entre agriculteur et rongeurs... »</i> dans le cas de pullulations, pour l'instant plus rares, dans des cultures assolées menées en non-travail du sol, ou encore <i>« dégâts aux végétaux causés par les rongeurs »</i> dans des cultures pérennes (ex. vergers).</p>

Fig. 1 : Concept de boîte à outils et effets de son utilisation.

Si la population est laissée à ellemême, elle vivra sa croissance et sa pullulation (courbe noire). Si on met en œuvre les méthodes de lutte raisonnée, on la maintient à basse densité (courbe grise).

RÉSUMÉ

- CONTEXTE : Pour limiter les dégâts causés par le campagnol terrestre, la lutte chimique en phase de pullulation est dangereuse pour la faune non cible (voir article précédent) et est trop tardive pour empêcher les déprédations. Une lutte dans le cadre d'une approche systémique avec des actions en périodes de basse densité de population est une possibilité pour contrôler le campagnol de façon raisonnée.

- PRINCIPES : Cette lutte raisonnée est basée sur l'association de l'observation des populations (réseau d'épidémiosurveillance, BSV), de l'engagement collectif pour la lutte (GDON) et de l'emploi de méthodes combinées et préventives par rapport aux pullulations.

- OUTILS : Il existe une « boîte à outils » de méthodes :

– directes (piégeage, lutte chimique basse densité) ;

– indirectes (lutte contre la taupe, itinéraires techniques agricoles gênant le campagnol, aménagements favorisant leurs prédateurs).

En Franche-Comté, des contrats de lutte raisonnée avec des agriculteurs volontaires ont été efficaces.

- CONDITIONS : Les conditions d'adoption sont :

– l'adaptation aux réalités agronomiques, différentes selon le type d'exploitation ; l'exemple de quatre systèmes laitiers montre que chacun peut utiliser tout ou partie des outils de la « boîte » ;

– le facteur humain ; en Auvergne et en Franche-Comté, une étude agro-anthropologique (longs entretiens) a montré que l'adoption des techniques dépend aussi du regard :

• de l'agriculteur sur le rongeur ;

• de l'entourage sur l'agriculteur.

- MOTS-CLÉS : vertébrés déprédateurs, campagnol terrestre Arvicola terrestris, approche systémique, lutte raisonnée, épidémiosurveillance, GDON, boîte à outils, contrat de lutte raisonnée, étude agro-anthropologique.

POUR EN SAVOIR PLUS

AUTEURS : Voir le « Pour en savoir plus » de la p. 32.

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