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Quel rapport entre ce cliché et du gazon ? Il s'agit de rhizomes et stolons de Cynodon dactylon, l'herbe des Bermudes de plus en plus utilisée comme graminée à gazon car elle supporte la sécheresse. Avec Paspalum vaginatum, elle est évoquée à Toulouse dans une communication.
Les gazons font l'objet d'une session, le mercredi 16 de ce mois d'octobre, lors de la 3e conférence sur l'entretien des zones non agricoles (ZNA) de Toulouse organisée par l'afpp. Aperçu des six communications.
Gazons en ZNA
Une filière particulière
Alors que la culture de semences de gazon est une activité agricole, il y a une filière « non agricole » des gazons de graminées. Elle regroupe des gestionnaires de gazons en place dont le travail dépend d'un suivi parcellaire, et des producteurs de gazon de placage soumis à des seuils de tolérance plus ou moins faibles pour ce qui concerne la qualité sanitaire.
Pratiques, elles aussi particulières
Traditionnellement, la gestion des agresseurs d'origine biotique ou abiotique que l'on rencontre sur gazons, du semis à la graminée installée, nécessite des pratiques et des conceptions de la protection raisonnée provenant de la juxtaposition de savoirs, mais aussi par assimilation de techniques culturales très particulières.
Deux sujets précis
Nouvelles espèces de gazon
La première intervention répond à une question sur l'implantation relativement récente en France de graminées à gazon d'origines tropicales. Il s'agit précisément de :
– Paspalum vaginatum, très tolérant à la chaleur et supportant des sols lourds, humides et une certaine salinité (c'est, à l'origine, une espèce de bord de mer), donc l'arrosage avec une eau relativement salée,
– Cynodon dactylon (herbe des Bermudes) et les hybrides C. Dactylon x C. Transvalensis, adaptés aux sols pauvres et à la sécheresse. Ces gazons répondent bien aux nouvelles exigences environnementales : économie d'eau, adaptation au réchauffement climatique, résistance à certaines maladies...
L'anthracnose, problème sportif
Une communication traite de la gestion d'un agent pathogène, l'anthracnose. En effet, l'incidence de cette maladie semble s'amplifier en France, notamment sur gazons à vocation sportive étant donné le stress de plus en plus permanent dû à l'intensification de la charge exigée au gazon.
Elle se gère de façon raisonnée : fertilisation en début de printemps puis bien positionnée, de même que l'arrosage d'été et les tontes (pas trop rases si possible), etc. Et les fongicides ? Les unisites sont à « utiliser très judicieusement » pour cause de résistance, et on parle des phosphonates, mais en préventif et pas seuls.
Raisonner global
Toujours sportif, à Lyon
De fait, l'entretien des gazons à vocation sportive nécessite une démarche qualité avec un suivi des opérations d'entretien et d'indicateurs dans un contexte de développement durable.
C'est le cas de la gestion durable des gazons sportifs mise en place et présentée par la Ville de Lyon (direction des sports).
Choix de semences adaptées, fertilisation et arrosage raisonnés, surveillance et application d'herbicides et fongicides seulement si dépassement de seuils d'intervention, substitution par des produits naturels, gestion de la hauteur de tonte, etc. : retour d'expérience.
Épidémiosurveillance nationale
À l'échelle nationale, le réseau d'épidémiosurveillance gazon fonctionne depuis trois ans. Il apporte un plus indéniable en terme écologique, mais dépend de la bonne volonté de ses acteurs : 83 référents, la grande majorité issus du secteur du golf, coordonnés par l'institut Ecoumène Golf & Environnement.
De plus, la démarche exige une certaine acceptation de nuisibilité des parasites des gazons par les utilisateurs.
Face au cadre réglementaire
Méthodes alternatives
L'intégration de méthodes alternatives permet de réduire les IFT(1), un des objectifs d'Ecophyto. Elle a fait l'objet d'une communication spécifique :
– utilisation des nématodes entomopathogènes contre certains ravageurs des gazons (tipules, hannetons, noctuelles),
– champignons (ex. : Trichoderma harzianum souche T22) antagonistes des maladies comme le dollar spot (photo de la têtière en haut de la page 36) et les fusarioses.
Et les délais de rentrée ?
La dernière communication est motivée par problème réglementaire. Les délais de rentrée(2) imposés à la filière sont quasi inapplicables sur le terrain.
Est-ce qu'un arrosage calibré, appliqué après traitement dans un délai adapté, pourrait permettre ensuite d'ouvrir les lieux ? Pour le savoir il faut évaluer scientifiquement l'effet de cet arrosage. La communication présente le projet de cette étude.
Cet apport scientifique spécifique pourra contribuer à faire évoluer les bonnes pratiques et faire connaître à la filière et aux décideurs les nécessités de gestion.
<p>(1) L'IFT est l'indice de fréquence de traitement. C'est un indicateur d'utilisation de produits phytos (= phytopharmaceutiques, notion souvent confondue avec celle de pesticides chimiques) utilisé dans le cadre du plan Ecophyto.</p> <p>(2) Le délai de rentrée est le délai, commençant à la fin d'un traitement à l'aide de produit phyto, durant lequel la surface ou le lieu traité est interdit au public. Imposé par l'arrêté du 12 septembre 2006, il varie de 6 à 48 h selon le produit.</p>
