Actus - Courrier

À PROPOS DE SACCAGES...

Phytoma - n°675 - juin 2014 - page 4

Une lectrice du Sud-Ouest nous écrit : « Au secours Diderot, d'Alembert ! On vous assassine... »

« Au printemps, ça pousse. En principe... En France ça arrache, ça détruit. Cette année, plusieurs essais ou cultures sont saccagés.

Joli mois de mai : destruction d'un site d'essais du Cetiom – y compris des associations colzas/couverts de légumineuses pour tester des solutions limitant le recours aux pesticides – au motif que des colzas obtenus par mutagénèse y étaient testés... ils couvraient 3 % de la surface (Savarit, Charente-Maritime).

Le mois précédent, une autre plateforme du Cetiom testant le même type de colza avait été détruite... y compris ses essais de désherbage mécanique (Fontenoy-sur-Moselle, Meurthe-et-Moselle).

Et puis le 15 juin à Ox (Haute-Garonne), neuf parcelles de colzas issus de mutagénèse ont été détruites sur une plate-forme d'expérimentation Cetiom/Chambre d'agriculture de Haute-Garonne. Tout cela au prétexte que ces variétés, légales et inscrites au catalogue, seraient des « OGM cachés » ! Et il y a eu d'autres saccages : parcelles de maïs ou pommiers du limousin(1)...

Pourquoi cette multiplication de destructions diverses au nom d'idéologies discutables ? Les auteurs de ces exactions (certaines revendiquées par les « faucheurs volontaires » ou Greenpeace et d'autres non revendiquées) se sentent-ils à l'abri de poursuites judiciaires à la suite du jugement de la cour d'appel de Colmar du 14 mai dernier qui dispense de peine les auteurs de la destruction de l'essai vigne de l'Inra de Colmar en 2010 ?

Que des voix autorisées, celle de l'Académie d'agriculture de France ainsi que celle de douze hauts responsables d'organismes publics de recherche et d'universités, s'expriment sur le jugement de Colmar pour réaffirmer ce droit à l'expérimentation permettra-t-il de faire entendre la voix de la raison ?

Il m'apparaît important de rappeler, dans les colonnes de ma revue favorite Phytoma, le droit à la recherche, à l'expérimentation en champ, à l'innovation pour faire progresser l'agriculture, et aussi de souligner le libre choix des agriculteurs de cultiver des variétés inscrites au catalogue comme la loi leur en donne le droit. Mais dans quel État de droit vivons-nous ? »

<p>(1) Note de la rédaction : la destruction de 1 700 pommiers (dont 1 600 jeunes plants tolérants à la tavelure) chez un arboriculteur du Limousin a été réalisée nuitamment par un <i>« groupe actions anti polution »</i> (orthographe de panneaux trouvés sur place) <i>pesticides agricole</i> (sans s) » dont personne n'avait entendu parler... Existe-t-il ? Allasac ONGF, branche locale de Générations futures, a condamné cette action dans un communiqué. Selon l'APL, Association pomme du Limousin, chacun des 1 700 plants à acheter pour remplacement coûte 6 euros. Soit une dépense de plus de 10 000 euros pour l'arboriculteur, et ce n'est pas la seule : il y a aussi les coûts liés au temps de travail pour nettoyer et replanter, le manque à gagner sur la centaine d'arbres en production qui ont été détruits, avec la difficulté à les remplacer et les dommages au matériel d'irrigation...</p>

POUR EN SAVOIR PLUS

– Communiqué de l'Académie d'agriculture, accessible dès la page d'accueil de : http://www.academie-agriculture.fr/

Lien direct : http://www.academie-agriculture.fr/publications/info-presse/communiquede-laaf-sur-le-jugement-colmar

Déclaration de responsables d'organismes publics de recherche et d'universités sur le site « presse-inserm » de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale.

Lien direct : http://presse-inserm.fr/relaxe-des-faucheurs-dogm-de-colmar-declaration-deresponsables-dorganismes-publics-de-recherche-et-duniversites/12579/

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