Travail réalisé
Les analyses ont été faites dans 29 pays : les 27 dans l'Union en 2012 (l'entrée de la Croatie n'a été effective qu'en 2013), plus l'Islande et la Norvège. Près de 79 000 échantillons ont été analysés.
D'une part, un programme coordonné a contrôlé 205 pesticides dans les mêmes douze produits alimentaires dans tous les pays.
D'autre part, chaque pays organisait son programme de surveillance national. Plus de 700 denrées différentes ont été analysées avec recherche de près de 800 substances différentes (pesticides appliqués et leurs métabolites). Chaque pays pouvait analyser des échantillons originaires de son territoire, d'autres États membres ou de pays tiers.
Évolution encourageante
Bilan : dans le programme coordonné, le taux de dépassement de LMR (limites maximales de résidus) était de 0,9 % ; 99,1 % des échantillons ne dépassaient pas les LMR, dont 60 % ne contenant aucun résidu décelable.
Les programmes nationaux ont montré 2,9 % de dépassement de LMR, soit 97,1 % d'échantillons conformes. L'ensemble totalisé, le taux de dépassements arrive à 1,7 %, soit 98,3 % d'échantillons conformes.
Au fait, pourquoi ces résultats différents entre le programme coordonné et les programmes nationaux ? Parce que ces derniers ciblent les denrées à risque. Ils ne sont donc pas représentatifs de la situation mais en donnent une vision aggravée.
Cependant, comme les programmes nationaux des années précédentes ciblaient déjà les denrées à risque, l'évolution des résultats, elle, reflète bien celle de la réalité.
Or, dans le bilan 2011 dévoilé en mai 2014, le taux de dépassement était de 2,5 %. Et ce taux était de 2,8 % en 2010, après avoir tourné autour de 5 % de 2002 à 2006. C'est donc une évolution encourageante.
Quelques taux en détail
Les programmes nationaux montrent que le taux de conformité de denrées originaires des 29 pays européens est meilleur que celui de denrées issues de pays tiers.
En 2012, le taux de dépassements de LMR s'élève à 1,4 % pour les produits issus des 29 pays contre 7,5 % pour les produits originaires de pays tiers.
Ensuite, les pesticides responsables de dépassements sont d'abord des insecticides : en tête, le chlorpyriphos, le diméthoate, l'acétamipride et le méthidathion dépassent les LMR dans 193 à 172 échantillons chacun. La majorité de ces échantillons provenaient de pays tiers, et même la quasi-totalité pour le méthidathion. Logique, son usage est interdit dans l'Union européenne. Suivent un fongicide, le carbendazime (133 échantillons dont 102 de pays tiers), et les autres substances, avec pour chacune un dépassement dans moins de 100 échantillons.
Enfin, dans les programmes nationaux, les denrées issues de l'agriculture biologique (4 576 échantillons, soit 5,8 % du total) ont moins de dépassements de LMR que les autres : 0,8 % contre 3,1 %.
Indépendamment des LMR, les quatre substances les plus fréquentes y sont le cuivre, autorisé en agriculture biologique, puis deux substances interdites : l'ion bromure qui peut venir de composés naturels et, moins fréquent, l'hexachlorobenzène qui, très persistant, peut provenir d'anciennes contaminations du sol et/ou d'usages non phytos, et enfin le spinosad, autorisé en agriculture biologique.
<p>(1) Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments (European food safety agency).</p>