« La langue est la meilleure et la pire des choses », est une très ancienne maxime (1). Dans le domaine de la santé végétale, on peut en dire autant du mot « résistance ».
La meilleure des choses ? Voici la résistance des plantes à certains bioagresseurs. Les articles en p. 14, p. 20 et p. 25 évoquent celles qui permettent de cultiver du colza en le protégeant contre certaines de ses maladies sans avoir à investir dans des fongicides.
La pire ? Il y a la résistance de bioagresseurs à des produits phytopharmaceutiques. Elle est l'objet de deux des « notes communes » des p. 4 et 5, des rencontres évoquées p. 10 et de l'analyse de référence p. 37. Quand elle commence à se manifester, elle peut prendre les agriculteurs par surprise et faire perdre une partie de la récolte ou affecter sa qualité après des traitements devenus moins efficaces. Elle occasionne des traitements supplémentaires « de rattrapage » et peut aboutir à des impasses techniques. Sujet autrefois parfois un brin tabou, cette résistance-là est devenue un objet d'études prioritaire. Face à elle, il est possible de recourir à des méthodes alternatives, voir p. 5 et p. 29 à propos du désherbage. Elle est prise en compte dans le développement de nouveaux produits, voir p. 34.
Résistance encouragée, résistance combattue... Le même mot désigne deux réalités opposées !
(1) Mémoire rafraîchie grâce à « oncle Google », l'auteur en serait Esope, fabuliste du monde grec du VIIe ou VIe siècle avant Jésus-Christ qui inspira de Jean de La Fontaine au XVIIe siècle de notre ère. Il visait la langue pour sa fonction « parolière ».