ÉDITORIAL

LE CONTENU ET LES ÉCHOS

PAR MARIANNE DECOIN, RÉDACTRICE EN CHEF - Phytoma - n°691 - février 2016 - page 3

Au lendemain d'une émission télévisée sur les pesticides, il est notable, mais pas surprenant, de constater la différence entre le contenu diffusé et les échos qui en sont faits.

Le contenu ? Une charge contre les pesticides jugés à risque durant l'émission, dont nous ne commenterons pas ici le fond (critères pour classer les produits notamment) ni la forme. Les échos ? À l'exception des communiqués de l'UIPP(1) et de Bayer (inaudibles pour le grand public dont la réaction est : « ils défendent leur business, donc ça n'a aucune valeur »), c'est une quasi-unanimité pour flétrir tous les produits phytopharmaceutiques assimilés aux pesticides chimiques(2), et pas seulement ceux dits les plus dangereux. Ne jugeons pas ici, ni pour le glorifier ni pour le blâmer, le salarié de Bayer déclarant à visage flouté souhaiter que sa société arrête de commercialiser certains de ses produits ; demandons-nous seulement s'il n'est pas un brin instrumentalisé... Et parions que les retombées de cette émission ne seront pas l'interdiction ciblée de produits(3) ou une évolution des pratiques, mais la méfiance accrue du citoyen français envers son agriculture... Et la joie de France 2 d'avoir « fait 13,2 % » d'audience pour un documentaire !

(1) Union des industries de la protection des plantes, représentant les fabricants de produits phyto (phytopharmaceutiques). (2) Rappel : tous les produits phyto ne sont pas des pesticides chimiques (certains sont des pesticides naturels et/ou ne sont pas des pesticides), et certains autres produits, notamment biocides, vétérinaires et pharmaceutiques, contiennent des pesticides. (3) Parmi les substances citées, l'atrazine est déjà interdite, et pour le chlorpyrifos (que le documentaire ne différencie pas du chlorpyrifos-méthyl), l'Europe va en décider.

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