ÉDITORIAL

GRANDS CLASSIQUES ET NOUVEAUX VENUS

PAR MARIANNE DECOIN, RÉDACTRICE EN CHEF - Phytoma - n°694 - mai 2016 - page 3

Dimanche soir 8 mai, un train de grande banlieue roule vers Paris. Début de ligne, cet omnibus tortillardesque est presque vide. Un couple de post-adolescents branchés profite de sa quasi-solitude pour se bécoter avec une fougue toute printanière au son des derniers hits à la mode. Assise trois banquettes plus loin, la dame mûre qui écrit ces lignes est partagée entre l'attendrissement (ah ! charmes de la jeunesse enfuie !) et l'agacement (ils sont un peu sans-gêne avec leur zinzin musical...). Et puis tout à coup résonne la voix de Georges Brassens : Le Gorille, chanson de 1952(1). Hélas, nos jeunes gens zappent avant le dernier couplet, incomparable couperet politique et humaniste(2). Une protestation amusée : « Oh ben non ! Fallait tout écouter ! » déclenche un amical échange de vues. Il en ressort que, pour le très jeune homme, Brassens est « le dernier grand chanteur français ». Pendant que, doucement, le train se rapproche de Paris en se remplissant au son de la musique(3), on se dit que les grands classiques peuvent remonter à la surface.

Au fond, c'est le cas dans le dossier du mois. Titré « Ravageurs du sol », il traite des plus classiques et ancestraux qui soient : les taupins et les limaces. Mais, ami lecteur, vous allez constater qu'ils sont d'une brûlante actualité...

Bien sûr, cela ne nous empêche pas d'évoquer aussi des nouveaux venus comme, p. 43, Xylella fastidiosa. Bonne lecture !

(1) Merci Uncle Google pour la fourniture de date. (2) Avis personnel et subjectif depuis 40 ans. (3) Entre un rap et une variété américaine, nous avons même eu droit à la Chanson pour l'Auvergnat du même Brassens, en entier.

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