ÉDITORIAL

TOUT SUR TERRE APPARTIENT AUX PRINCES...

PAR MARIANNE DECOIN, RÉDACTRICE EN CHEF - Phytoma - n°696 - août 2016 - page 3

À propos de la catastrophique moisson 2016 et des intempéries survenues au vignoble avec une vendange prévue en baisse, un collègue citait « Tout sur terre appartient aux princes, hors le vent »... Renseignements pris, c'est le dernier vers d'un poème(1).

Nous en faisons, des plans, des modèles, des réglementations, en princes de l'univers ! Un mois de juin pourri nous ramène au réel. Certes, les mauvaises récoltes sont en France et un peu en Allemagne, et le monde déborde de blé, ce qui, du reste, aggrave notre situation, vu les prix bas. Mais quand même.

Au-delà des drames humains qui doivent être pris en compte en production végétale (et en élevage mais, là, outre la dérégulation des marchés, l'avidité des « princes » d'aujourd'hui est à incriminer), il est bon de se souvenir de la force de la nature... Quelles que soient la responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique et l'intensité de ce réchauffement, et même s'il s'annihilait, l'agriculture doit composer avec le climat. À moins de passer en tours hydroponiques, ce comble de l'artificiel qui rôde sous les rubans verts de l'agriculture urbaine et qu'il faudrait, au fait, préserver des typhons, séismes et tsunamis ! Puis il faut protéger la qualité des récoltes, pour sauver ce qui reste. C'est l'objet de notre dossier.

(1) Merci Oncle Google ! Il s'agit de « La Rose de l'infante » de Victor Hugo. Une princesse de cinq ans, devant qui tout le monde s'incline, rêve dans un jardin près d'une pièce d'eau, une rose à la main. Un coup de vent subit arrache de la rose ses pétales, qui tombent et coulent dans l'eau comme des navires sous la tempête. À l'infante surprise de l'insolence du vent, la duègne qui la garde prononce la phrase citée plus haut.

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