La note commune Anses-Inra-Terres Inovia de février 2017 « Gestion durable de la résistance aux fongicides utilisés contre la sclérotiniose du colza (Sclerotinia sclerotiorum) » est parue en février (celle de 2016 datait de mars). La résistance du pathogène aux fongicides SDHI, qui ne cessait de progresser depuis sa détection en 2011, tend à se stabiliser. Sur 64 sites prospectés en 2016, « autour de 35 % présentant au moins un sclérote résistant au boscalid » sont répartis dans quatorze départements. Parmi les 870 sclérotes analysés, 9 % sont résistants (ils étaient 16 % en 2014 et 2015). Toutes les souches résistantes le sont par mutation de cible, avec une résistance croisée entre le boscalid, le bixafen et le fluopyram. Neuf génotypes résistants ont été identifiés contre sept en 2015. Les recommandations évoluent sur un point : dans les parcelles à résistance avérée, il faut désormais « faire l'impasse SDHI une année ». Les autres conseils ne changent pas.
De façon générale :
- pratiquer la prophylaxie (allonger la rotation sans cultures sensibles au sclérotinia, y compris les Cipan, cultures intermédiaires pièges à nitrates, et appliquer le biofongicide Contans WG) ;
- pas plus d'un SDHI/an ;
- pas de boscalid seul ;
- éviter les doubles traitements, sauf en présence d'autres maladies (Alternaria, Mycosphaerella, oïdium).
En situation de risque faible à modéré, on peut utiliser les SDHI, triazoles et strobilurines (y compris la picoxystrobine associée au Bacillus pumilus).
En situation de risque fort et en zone concernée par la résistance, il est nécessaire :
- de faire l'impasse au moins une année sur les SDHI ;
- d'éviter les associations SDHI/QoI et les solutions dont l'efficacité repose sur un QoI.