DOSSIER - Qualité sanitaire des grains

Lutter contre les rongeurs dans les silos tout au long de l'année

DAMIEN BARRAU, responsable technique et développement pour Liphatech. - Phytoma - n°706 - août 2017 - page 39

Protéger les grains des rongeurs - à l'aide de rodenticides ou de moyens alternatifs (pièges, glu...) - dépend de l'espèce visée, mais aussi de la saison.
1. Les rongeurs sont responsables d'importants dégâts sur les matériaux isolants. Photo : Liphatech

1. Les rongeurs sont responsables d'importants dégâts sur les matériaux isolants. Photo : Liphatech

2 Photo : Liphatech

2 Photo : Liphatech

3. Poste d'appâtage sécurisé Aegis Mini RS, permettant d'éviter le contact entre l'appât et la denrée stockée. Photo : Liphatech

3. Poste d'appâtage sécurisé Aegis Mini RS, permettant d'éviter le contact entre l'appât et la denrée stockée. Photo : Liphatech

4. Piège fermé avec indicateur d'amorce. Photo : Liphatech

4. Piège fermé avec indicateur d'amorce. Photo : Liphatech

Tableau 1 : exemples de zoonoses

Tableau 1 : exemples de zoonoses

Tableau 2 : mentions légales des produits rodenticides cités

Tableau 2 : mentions légales des produits rodenticides cités

Du fait de leur régime alimentaire, les rongeurs sont nuisibles à la production céréalière, et il convient donc d'en contrôler les populations. De plus, les programmes de dératisation doivent être adaptés aux différentes espèces, aux contextes et aux saisons.

Pourquoi lutter contre les rongeurs ?

Protéger les denrées et les biens

Les céréales et les produits transformés qui en sont issus servent à l'alimentation du bétail, l'alimentation humaine et la production d'énergie. Ils sont au centre d'enjeux mondiaux, avec la croissance de la population et des échanges internationaux toujours grandissants. Ils représentent donc un marché sensible dont la protection est impérative.

La perte due à la consommation par les rongeurs est estimée à 1 % de la production mondiale de céréales, des cas allant jusqu'à 5 % ayant été observés sur des sites très infestés (source : Brooks et Fiedler Vertebrate Pests : Damage on Stored Foods).

À la consommation directe, s'ajoutent les souillures occasionnées par le passage des rongeurs (fèces, urines). Le total des dommages dus à ces animaux est estimé de 10 à 15 % de la production mondiale. Et ce, sans compter les dégâts causés dans les bâtiments de stockage et d'élevage (installations électriques, isolation, murs, charpentes...) (voir photo 2).

Prévenir les risques sanitaires

De plus, les rongeurs sont impliqués dans le portage et la dissémination de zoonoses (= maladies d'origine animale transmissibles à l'homme type leptospirose, etc., voir le Tableau 1 page suivante) peu évoquées par les médias. Environ quarante maladies dangereuses, dont plusieurs mortelles, sont transmissibles des rongeurs à l'homme. Selon l'OMS, elles touchent près de 100 millions de personnes dans le monde.

Ainsi, l'objectif de protéger les denrées stockées ou en transformation est double : préservation économique et action indispensable pour la santé publique.

Analyse de la situation

Il est important d'analyser la situation avant de mettre en place un traitement. Ainsi, les contraintes liées aux normes qualité, aux objectifs des propriétaires, à la saison et aux espèces permettront de faire le choix tant au niveau du couple formulation/substance active qu'au niveau du type de lutte : conventionnelle/alternative. La première étape dans le choix d'un traitement est l'adaptation à l'espèce présente sur le site.

Les trois espèces principales dans les installations de stockage sont :

- le rat noir (Rattus rattus, rat des greniers) ;

- le rat brun (Rattus norvegicus, rat d'égout, également appelé surmulot) ;

- la souris grise (Mus musculus, souris domestique).

La connaissance du cycle de ces rongeurs commensaux permet d'adopter la stratégie optimale de dératisation. Les trois espèces sont très invasives du fait :

- de leur cycle de reproduction très rapide ;

- de leur capacité à s'adapter à leur environnement en variant leur régime alimentaire (grains, déchets domestiques, viande) ;

- de divers pics d'activité en cours de saison.

Le programme de dératisation se doit :

- d'anticiper le cycle de développement des populations de rongeurs afin de limiter le risque d'infestation ;

- de choisir les substances actives adaptées au niveau d'infestation et à l'environnement du site...

- ... et les produits adaptés à la durée du traitement, l'environnement ou l'historique ;

- d'être proactif dès les premiers signes d'apparition d'une population.

Identifier la ou les espèces à l'origine de dégâts constatés n'est pas toujours aisé. En effet, la nature discrète des rongeurs les rend difficiles à observer directement. Il faut apprendre à reconnaître les indices de leur activité dans leur environnement proche.

Par ailleurs, des mesures prophylactiques sont obligatoires pour limiter autant que possible la compétition alimentaire entre les appâts et d'autres aliments, notamment pour réduire le temps mis par les rongeurs à consommer les appâts du fait de leur comportement néophobe. Dans des contextes difficiles, il peut être nécessaire de devoir effectuer des traitements prolongés.

Programme de dératisation adapté aux saisons

Si l'adaptation des programmes de lutte à l'espèce de rongeurs est majeure, l'adaptation aux différentes périodes de l'année l'est tout autant. Travailler sur un programme de lutte raisonnée demande de s'adapter à la saisonnalité et à l'infestation du site.

Au printemps : surveiller

Le printemps coïncide avec la reprise d'activité des rongeurs. Comme tout mammifère, ils sont sensibles à la variation de température et de photopériode (les jours rallongent...). Les premières portées commencent à émerger. Si le printemps n'est pas trop humide, on constate les premiers dégâts avec le développement des terriers et la recherche de nourriture.

La surveillance est la clé à cette période de l'année. Les actions à mener sont :

- détecter les traces de passage et les nouvelles coulées ;

- identifier les dégâts récents (câbles rongés, excréments et déjections frais, odeurs d'urine) ;

- à titre préventif, limiter les réserves de nourriture potentiellement disponibles.

Il faut installer des produits de monitoring de type placebo (appât sans rodenticide). La formulation doit être adaptée au climat et à l'environnement. Ainsi on privilégiera des pâtes, qui maximisent l'appétence, donc la consommation rapide, si le printemps est clément, et des blocs (Placebo Bloc), qui résistent mieux à l'humidité, en conditions humides et fraîches.

Il est obligatoire d'appliquer ces placebos en poste d'appâtage afin d'habituer les rongeurs à venir consommer dans les boîtes, et d'effectuer une visite de contrôle deux mois maximum suivant la mise en place.

En cas de consommation nulle, on regarnira les postes à l'aide de placebos « frais ». En cas de consommation modérée, on les remplacera par des produits à base de bromadiolone (Biagro Bloc BRO).

Si la consommation des placebos dépasse 60 %, il faut passer au traitement de choc :

- doubler la quantité de postes d'appâtage ;

- utiliser des appâts contenant de la diféthialone qui procure un effet choc (gamme Biagro) pour garnir les nouveaux postes et remplacer les appâts des anciens ;

- éventuellement réorganiser le plan de dératisation (emplacement des postes d'appâtage) pour se rapprocher des zones de passage et de consommation.

Lors des visites de contrôle, on regarnira les postes avec des appâts à la diféthialone jusqu'à l'arrêt de consommation. Une fois la consommation arrêtée, il faut remplacer les appâts avec rodenticide par du placebo.

Le choix de la formulation dépend de la source de compétition alimentaire et des contraintes du site. À l'intérieur des bâtiments, on privilégiera la diféthialone en pâte (Biagro Pâte) vu sa faible dispersibilité. Les grains imprégnés de diféthialone (Biagro Blé Tech, à base de blé, ou Biagro Multi Mix sur support de flocon d'avoine, tournesol et maïs concassé) sont conseillés dans la ceinture autour des bâtiments.

Il est important que la formulation se rapproche de la source alimentaire en place ou des contraintes du site :

- bloc en environnement humide ou si le site l'exige (égouts, industries...) ;

- grains imprégnés si l'environnement manipule des céréales ou en situation rurale ;

- pâtes si la compétition alimentaire est variée et/ou si l'appât ne doit pas être dispersible.

Il est nécessaire, répétons-le, de nettoyer le site au maximum afin de limiter les sources de compétition alimentaire, et d'effectuer un suivi après l'application :

- si la consommation est totale, doubler la quantité d'appâts (si le maximum autorisé par poste est atteint, augmenter le nombre de postes) ;

- si la consommation est partielle, remplir à nouveau les postes d'appâtage ;

- changer les appâts à chaque visite car les rongeurs consomment peu les appâts s'ils sont souillés.

En été : rester vigilant

Du fait des conditions climatiques adéquates et de la disponibilité de nourriture en extérieur, l'été est une saison favorable pour les rongeurs. Les nuisances sont de ce fait plus réduites qu'au printemps, mais il convient néanmoins de rester vigilant concernant les risques d'infestation.

Si un traitement efficace a été effectué au printemps (ou si la surveillance n'a pas révélé de présence de rongeurs), la surveillance sera prolongée avec des placebos. Si le site présente des signes de réinfestation, il faudra recommencer un traitement à base de diféthialone (gamme Biagro).

Si aucun traitement n'a été effectué au printemps, il convient :

- d'appliquer une surveillance avec placebo ;

- dès les premiers signes d'infestation, d'appliquer des appâts à la diféthialone.

En automne : sécuriser les bâtiments

L'automne correspond au rafraîchissement des températures et à la réduction de la photopériode. Les rongeurs accumulent des réserves dans leur terrier à l'approche de l'hiver et cherchent également à trouver des conditions plus favorables pour passer la période froide ; ils se rapprochent donc des bâtiments de stockage.

La stratégie de contrôle en automne vise donc à privilégier la sécurité des bâtiments à l'approche de l'hiver :

- installer une ceinture de protection tout autour du bâtiment à l'aide de postes d'appâtage ;

- utiliser des produits à effet choc (diféthialone) si le site a présenté des signes d'infestation tout au long de la saison ;

- utiliser des produits à la bromadiolone si la pression était limitée durant la saison.

Il est impératif d'être proactif en limitant les voies d'entrée possibles : nettoyer le site, mettre des postes d'appâtage le long des murs et des voies d'aération, boucher les entrées au maximum...

On effectuera des visites de contrôle après la mise en place du plan de protection. Lors de ces visites, si la consommation est partielle, on remplira à nouveau les postes d'appâtage avec des appâts frais. Si la consommation est totale, il faut doubler la quantité d'appâts (en ajoutant des postes d'appâtage si besoin).

Les appâts (blocs ou pâtes) doivent être fixés dans les postes d'appâtage. Cela force les rongeurs à consommer sur place et évite le phénomène de stockage dans les terriers. On évitera ainsi les mauvaises interprétations (une denrée mise en réserve par un rongeur dans son gîte n'est pas consommée).

En hiver : protéger les sites

En conditions hivernales, le cycle de reproduction des rongeurs est ralenti compte tenu du climat défavorable au développement des jeunes. En revanche, les rongeurs vont à proximité des bâtiments chercher la sécurité et les ressources alimentaires. Il convient donc d'adopter une gestion du site afin de protéger les sites de stockage et de transformation alimentaire :

- on positionnera des points d'appâtage tout autour et à l'intérieur des bâtiments ;

- on préférera la diféthialone sur les lieux à infestation récurrente, et la bromadiolone sur les sites à infestation modérée ;

- de toute façon, on utilisera les formulations bloc en extérieur et pâte à l'intérieur.

Des postes toute l'année

La présence permanente des postes d'appâtage sur le site est souhaitable car elle habitue les rongeurs aux postes et limite leur comportement spécifique néophobe lors d'une infestation. Ces postes seront remplis de placebo, ce qui permettra, lors d'un début d'infestation, une acceptation des appâts plus rapide.

La gestion des rongeurs est une étape nécessaire pour la protection des denrées stockées. Il convient d'apprendre à reconnaître les trois espèces principales pour pouvoir adapter la lutte de façon efficace, en prenant en compte la réglementation et les normes du site.

Les bonnes pratiques de contrôle des nuisibles

Éviter le contact avec les denrées

Quelle que soit la destination des denrées stockées, le professionnel ou l'exploitant doit faire en sorte que le produit de traitement ne soit pas en contact avec la denrée alimentaire. Ceci pour limiter le risque de contamination.

Les appâts seront donc placés dans des boîtes d'appâtage qui les protègent de la dispersion mais aussi les conservent à l'abri des poussières et de l'humidité (ex. : poste Aegis). Dans le même esprit, les appâts à base de céréales imprégnées étant dispersibles, on les positionnera à l'extérieur des zones de stockage de céréales ou autre aliment. À l'intérieur, les formulations pâtes ou les blocs seront privilégiés.

Dans le cadre de la méthode HACCP (voir la définition dans l'encadré ci-dessus), il faut veiller à la sécurisation des traitements. Ainsi on traitera les zones sensibles à l'aide de boîtes d'appâtage sécurisées (type Aegis Mini RS, voir photo 3) afin d'éviter le contact entre l'appât et la denrée stockée.

Moment et lieux du traitement

Cependant, en période de vide sanitaire avant récolte, mettre en place un plan de dératisation à l'intérieur des silos permettra d'avoir des silos sains avant la récolte.

D'autre part, si le site est régi par des normes spécifiques (IFS, AIB ou BRC, voir les définitions dans l'encadré), il est recommandé de ne pas placer d'appâts avec du rodenticide dans les zones de stockage et de transformation des denrées.

Il est préférable de mettre un cordon de traitement autour du bâtiment et sur la zone de terrier (en poste d'appâtage). L'intérieur des bâtiments sera traité par des méthodes mécaniques de type Aegis Trap ou plaque de glu, de façon à contrôler les populations sans utiliser la méthode chimique.

Il est possible d'adapter le plan de dératisation en combinant lutte chimique et lutte mécanique dans les zones où cela est possible (voir Figure 1 : plan de dératisation en site soumis à norme AIB).

L'Aegis Trap est un piège innovant qui permet d'allier :

- efficacité grâce à sa tapette très puissante ;

- sécurité pour l'utilisateur (armement et contrôle sans contact avec la tapette) ;

- vérification de l'état du piège (armé ou désarmé) avec témoin de capture pouvant se faire à distance ; ce dernier point rend plus confortable le travail du professionnel, par exemple si celui-ci a disposé ses pièges en hauteur pour contrôler une population de rats noirs.

Ainsi, ce piège peut être utilisé en préventif comme en curatif. Il nécessite tout de même d'aller vérifier son état régulièrement afin de le réarmer. Dans des sites en norme AIB où la densité des pièges peut être très importante, cela peut représenter une charge de travail considérable pour l'opérateur.

Conclusion

Des méthodes... sur la durée

Nous avons vu pourquoi il faut contrôler les populations de rongeurs à proximité des céréales et autres denrées stockées ou transformées. L'usage des substances anticoagulantes associées à des appâts à formulation appétante et en accord avec les contraintes ou la production du site est une méthode efficace et adaptée au contrôle des populations. Le positionnement des appâts doit se faire dans le respect de l'application du paquet Hygiène et de la méthode HACCP, en sécurisant les points d'appâtage avec des boîtes sécurisées type poste Aegis.

Cependant, les substances chimiques ne sont pas les seules capables d'effectuer ce contrôle. En effet, si les normes en place sur le site interdisent leur usage, il est possible d'utiliser du piégeage avec l'Aegis Trap ou des plaques de glu qui permettent de sécuriser le site sur la durée, ou de simples nasses.

Enfin il est nécessaire d'appliquer des mesures prophylactiques pour prolonger l'action de contrôle en limitant les possibilités de réinfestation. Même si certaines sont contraignantes, elles se révèlent très efficaces : rendre si possible étanches les bas de porte, préférer le stockage en cellule plutôt qu'à plat, ramasser les grains épars, ne pas laisser de céréales à même le sol (en sac ou à l'air) et enfin réaliser un traitement avant l'entrée des denrées pour éviter une réinfestation. En conclusion, il faut réagir précocement plutôt que d'attendre d'être envahi !

DAMIEN BARRAU, responsable technique et développement pour Liphatech.

Normes principales rencontrées en IAA

Méthode HACCP (Hazard Analysis ans Critical Control Point). Définie par le Codex Alimentarius, elle étudie les dangers et définit des points critiques essentiels pour maîtriser la sécurité alimentaire d'un produit. Elle est réglementairement obligatoire pour toute entreprise agroalimentaire (incluant le stockage de denrées) depuis janvier 2006. Elle doit être appliquée sur l'ensemble de la chaîne agroalimentaire, du stockage à la transformation.

Référentiel IFS (International Food Standard), méthode volontaire (référentiel de normalisation). Elle est dédiée aux industriels agroalimentaires à la production destinée aux marques de distributeurs, garantissant les exigences essentielles de sécurité alimentaire. Standard actuellement reconnu en France et en Allemagne.

Référentiel BRC (British Retail Consortium), méthode volontaire (référentiel de normalisation). Dédié aux industries agroalimentaires dont la production est destinée aux distributeurs anglais.

Norme ISO 9001, management de la qualité sur le site. Norme qualité relative au système de management de la qualité, non spécifique au secteur agroalimentaire.

Basée sur l'amélioration continue, l'ISO 9001 remplace la norme ISO 9002 depuis 2000. Elle certifie le fonctionnement global de l'entreprise.

Référentiel AIB (American Institute of Baking), référentiel d'audit pour l'industrie de la boulangerie. Elle est appliquée sur l'ensemble de la chaîne de fabrication et de stockage.

Fig. 1 : Exemple de plan de dératisation

Site agroalimentaire avec bâtiment classé AIB. Surface > 10 ha.

RÉSUMÉ

CONTEXTE - La protection des grains stockés contre les rongeurs doit s'adapter aux sites, aux espèces en présence et à la saison.

CONSEILS - Préventivement, il est nécessaire :

- de placer des postes d'appâtage pour surveiller les populations : postes placebo (sans rodenticide) ;

- d'éviter la compétition alimentaire entre les appâts et d'autres sources alimentaires (nettoyage des locaux, etc.).

En cas de détection de présence (il est nécessaire d'agir avant de voir les rongeurs eux-mêmes, lesquels ne sont visibles que si l'infestation est déjà forte), les conseils (modification du plan de dératisation, choix de l'outil : rodenticide à base de bromadiolone ou diféthialone dans différentes formulations ou piège sans rodenticide) varient selon :

- la saison concernée ;

- le type d'installation ;

- l'espèce présente.

MOTS-CLÉS - Qualité sanitaire des grains, rongeurs, rat brun, rat noir, souris, rodenticides, diféthialone, bromadiolone, chlorophacinone, poste d'appâtage, piégeage, plan de dératisation.

POUR EN SAVOIR PLUS

CONTACT : barraud@liphatech.fr

LIENS UTILES : www.biagro.fr

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