1. Première promotion des étudiants Plant Health (2016-2018) avec une partie des responsables : 1. Alberto Pozzebon (représentant de Padoue lors de ce premier accueil). 2. Suzanne Weigand (Göttigen). 3. Josep Armengol (Valence). 4. Marie-Stéphane Tixier (SupAgro, représentante de la France lors de ce premier accueil). Photo : Inmaculada Lazaro - PlantHealth Valencia
2. Représentants du consortium européen de Plant Health. De gauche à droite : Manuel Plantegenest (Agrocampus-Ouest) et Serge Kreiter, (Montpellier SupAgro), représentant tous deux la France lors d'une réunion en avril 2016. Suzanne Weigand, (Göttigen), Carlo Duso (Padoue), Josep Armengol (Valence) et Andreas Tiedemann (Göttigen). Photo : Inmaculada Lazaro - PlantHealth Valencia
L'élaboration de méthodes innovantes de protection des cultures satisfaisant les exigences actuelles impose la formation de professionnels hautement qualifiés, pour la mise en place concrète d'une agriculture durable. Et ceci à l'échelle européenne. C'est la mission du master européen Erasmus + Plant Health.
Le master européen Erasmus + Plant Health
Objectifs de la formation
La production agricole est de nos jours de plus en plus menacée par la mondialisation croissante et le changement climatique qui favorisent l'émergence de nouvelles maladies et ravageurs. Dans ce contexte, la protection des plantes joue un rôle primordial pour la sécurité des aliments et la préservation de l'environnement.
Plant Health offre une réelle innovation dans son approche interdisciplinaire (matières enseignées pluridisciplinaires mais aussi approche pédagogique réellement interdisciplinaire). L'accent est mis sur la gestion de la protection des plantes, avec une formation fortement appuyée sur la recherche, l'agriculture numérique et l'innovation pédagogique.
Ce master européen offre aux étudiants un programme leur permettant de développer leur capacité d'appréhender la santé des plantes dans un contexte élargi, axé sur la durabilité. Ceci se concrétise d'une part en tenant compte de tous les facteurs agronomiques pertinents (variétés végétales, nutrition des plantes, biologie et travail du sol, rotation des cultures, etc.), et d'autre part, en analysant les conséquences sur la biodiversité et l'environnement.
Les étudiants formés acquièrent des compétences et des connaissances très avancées en mycologie, virologie, entomologie et écologie des adventices, afin d'analyser et diagnostiquer efficacement les contraintes biotiques et abiotiques dans la productivité des systèmes de culture durables.
Le master Plant Health fédère quatre groupes d'universités : celle de Valence en Espagne, coordonnateur du projet, de Göttingen en Allemagne, de Padoue en Italie et pour la France, un groupe de trois universités (ex-écoles d'ingénieurs agronomes) : Montpellier Sup-Agro - coordonnateur français -, Agrocampus-Ouest et AgroParisTech.
Une formation récente avec des étudiants internationaux
Le projet de master européen Erasmus + Plant Health a été déposé et accepté en août 2015 et la formation a démarré en septembre 2016. Les vingt et un étudiants intégrant la première année (voir photo 1) ont été accueillis à Valence fin septembre 2016 lors d'une « orientation week ».
Lors de cette semaine d'intégration, outre l'accueil des étudiants, le fonctionnement des deux M1 et des quatre M2 leur est explicité, les responsables présentant eux-mêmes d'une part leur université et d'autre part la formation. De plus, des membres du consortium proposent des conférences introductives générales.
Dix-huit étudiants (2016-2018) sont boursiers européens tandis que trois sont auto-financés ou financés par des bourses nationales ou par des entreprises (self paying students). Les étudiants 2016-2018 proviennent de treize nations : Brésil, Espagne, Éthiopie, Grèce, Inde, Indonésie, Lituanie, Népal, Niger, Pakistan, Philippines, Serbie et Vietnam.
Les vingt étudiants de la deuxième promotion (2017-2019) sont issus de seize nations : Allemagne, Bangladesh, Bostwana, Brésil, Chine, Espagne, Éthiopie, Géorgie, Inde, Macédoine, Mexique, Nigéria, Pakistan, Philippines, Tunisie et Vietnam.
La troisième promotion (2018-2020) sera recrutée en mars 2018, après ouverture de l'appel à candidature et candidature en ligne sur le site de l'université polytechnique de Valence entre fin octobre 2017 et fin janvier 2018.
Cette diversité d'origine des étudiants est nécessaire pour un master européen qui se veut obligatoirement ouvert à l'international. Quelques représentants des partenaires porteurs de cette formation se sont joints à cette « orientation week » en septembre 2016. Ils sont présents au centre de la photo 1 parmi les étudiants.
Organisation et fonctionnement
Le master est donc piloté par un consortium de quatre pays européens partenaires. Plant Health fait l'objet de réunions régulières entre les membres du consortium. Il s'agit, outre l'occasion de se rencontrer, de dresser des bilans (pédagogie, sélection des étudiants, communication...). Les personnes impliquées et membres sont visibles en photo 2.
Partenariats
Plant Health est soutenu par des partenaires publics internationaux (au nombre de vingt-sept) mais également par des partenaires privés (au nombre de sept). Ce partenariat évolutif peut s'étoffer au cours de la période d'habilitation du master (2016-2020). Il suffit d'en faire la demande auprès des personnes ressources mentionnées page suivante (voir contacts dans « Pour en savoir plus »).
Elles pourront également expliquer quels sont les tenants et aboutissants de la nécessité de soutenabilité du master : le nombre de bourses européennes va diminuant et une nécessité d'auto-financement est donc en ligne de mire sur un délai assez court.
Admissibilité et choix des M1 et M2 par les étudiants
Les étudiants candidats à la formation sont soumis à une sélection très sévère sur des critères académiques et linguistiques et sur leurs expériences (stages, emplois, connaissance du milieu de la protection des plantes). Il leur est demandé de posséder un « bachelor of science degree » en agronomie ou en sciences de l'agriculture, en ayant si possible suivi des enseignements en protection des plantes (au moins un module, ce critère étant facultatif mais considéré comme un plus).
Un niveau minimal d'anglais (B2) validé par un certificat « Common European Framework of Reference for Languages (CEFR) » fait partie des critères de sélection.
En effet, la totalité des enseignements en première année (M1) et la majorité des enseignements en deuxième année (M2), quels que soient les sites sauf en France, se déroulent dans cette langue.
Plant Health débute chaque année à Valence au mois de septembre par des journées d'accueil des étudiants comme évoqué plus haut (« orientation week »), avant que ces derniers rejoignent leurs sites d'enseignements qui sont, pour le M1, soit à Valence, soit à Göttingen.
La formation se décline sur deux ans comme décrit dans la Figure 1 page précédente. Les étudiants qui vont intégrer le M1 à Valence ont la possibilité de suivre leur M2 en Allemagne à Göttingen, ou en France à Montpellier SupAgro (MSA)/Agrocampus-Ouest (ACO)/AgroParisTech (APT) ou à Padoue pour l'Italie. Ceux d'entre eux intégrant le M1 à Göttingen intégreront le M2 soit en France, soit à Padoue, soit à Valence.
La première année est créditée de 60 ECTS (= European Credits Transfer System) pour une validation totale, ce qui est une condition sine qua non pour l'accessibilité au M2.
Les étudiants choisissent donc dès le départ leur lieu de M1 et leur lieu de M2 et, dans la mesure du possible, leurs choix sont respectés.
Les enseignements généraux en M1 portent sur :
- la botanique agricole ;
- la biologie et la gestion des adventices ;
- la malherbologie appliquée ;
- l'entomologie agricole ;
- la pathologie végétale ;
- les interactions plantes-bioagresseurs ;
- l'application de pesticides pour la gestion de la santé des plantes ;
- la nutrition des plantes et leur santé ;
- les systèmes agricoles durables ;
- l'acquisition de données, les analyses et les méthodes scientifiques ;
- la conservation de la biodiversité ;
- l'adaptation des agroécosystèmes au changement climatique ;
- la génétique des populations ;
- les réponses physiologiques des plantes face aux bioagresseurs ;
- les techniques moléculaires de la protection des plantes.
Master 2 Plant Health en France
Spécialisation sur les cultures tropicales et les cultures tempérées
Cette formation est organisée en français par Montpellier SupAgro, Agrocampus-Ouest et AgroParisTech. Ces trois établissements portent déjà en commun une spécialisation d'ingénieurs agronomes en « Protection des plantes et environnement (PPE) » et un parcours intitulé « Santé des plantes (SdP) » du master « Sciences et technologies de l'agriculture, de l'alimentation et de l'environnement ».
Les étudiants du master Plant Health sont associés aux étudiants ingénieurs agronomes français de PPE ainsi qu'aux étudiants étrangers du parcours SdP. Ceci implique, comme pour PPE et SdP, leur mobilité géographique nationale dès leur rentrée (mi-septembre) jusqu'à la fin des enseignements théoriques (mi-mars).
Les enseignements théoriques durent huit semaines dans chaque établissement (Montpellier SupAgro, puis Agrocampus-Ouest, puis AgroParisTech). Ceci permet aux étudiants de bénéficier de l'expertise de chaque établissement et de découvrir trois contextes différents (Figure 2).
Plant Health est donc en grande partie adossé à PPE et SdP. Les enseignements sont abordés sous forme de modules comme décrit dans le tableau.
Les enseignements dispensés en master 2 relatifs aux relations agriculture et société, les conséquences environnementales et sur la santé de la protection des plantes, la réglementation, les innovations à favoriser pour la santé des végétaux, etc. sont associés à des connaissances de base solides sur la biologie des bioagresseurs, l'agroécologie et le biocontrôle.
Les enseignants de Plant Health s'attachent à traiter des dernières avancées scientifiques dans les domaines abordés. Une large place est laissée aux échanges entre les intervenants et les étudiants de manière à instaurer un débat et une réflexion argumentée sur les sujets traités.
Les intervenants professionnels sont issus de tous horizons : recherche (Inra, Cirad, IRD, USDA...), industrie (Syngenta, Bayer, IBMA...), instituts techniques (IFV, Arvalis, Acta...), chambres d'agriculture, producteurs. Les enseignements sont ponctués par de nombreuses visites, diversifiées, organisées dans les régions des trois sites. Ce contact rapproché avec le monde professionnel donne aux étudiants de Plant Health une vision très complète du secteur dans lequel ils pourront exercer en France ou à l'étranger.
Un comité de pilotage gérant à la fois PPE, SdP et PH se réunit trois fois par an et permet l'animation nationale du master Plant Health. Il compte plusieurs professionnels parmi ses membres permanents mais aussi bon nombre d'enseignants chercheurs des trois sites (quinze enseignants chercheurs pour dix-sept professionnels).
Le stage de six mois qui conclut cette formation constitue un véritable tremplin vers l'emploi. Les étudiants bénéficient tôt dans l'année d'une offre de stages très large (près de deux cents propositions de stages reçues par an pour trente à trente-cinq étudiants). Ils ont ainsi la chance de choisir un stage en phase avec leur projet professionnel personnel. Les travaux de groupe et la participation à des congrès sont autant de mises en situation professionnelle bénéfiques aux étudiants.
Une formation qui revêt de nombreux atouts
Le master 2 européen Erasmus+ Plant Health porté par MSA, ACO et APT est :
- adossé en grande partie aux formations PPE et SdP ;
- synonyme de mixité d'étudiants constituants la promotion « PPE-SdP-PH » ;
- riche d'enseignements autour de la thématique des enjeux de la protection des plantes ;
- en lien étroit avec le monde professionnel intervenant dans la formation ou faisant partie de son comité de pilotage, notamment avec le secteur de la recherche ;
- en lien étroit avec un réseau d'anciens étudiants de la formation qui recrute et/ou propose des stages ;
- une véritable opportunité d'insertion professionnelle, préparée à partir de projets professionnels tout au long de l'année, assortis d'un stage de fin d'étude de six mois ;
- un vivier de recrutement et une opportunité d'employer des selfs paying students.
Des métiers et une employabilité immédiate dès la fin de la formation
Les étudiants seront, à l'issue de leur master 2 (mi-septembre 2018 pour la première promotion recrutée en 2016 et ayant été formée de septembre 2016 à septembre 2018), des cadres supérieurs en santé des plantes. Les étudiants qui le souhaitent pourront toutefois continuer en thèse.
Recrutement de self-paying students par les entreprises
Les élèves étudient et sont immédiatement intégrés dans leur société d'accueil
Les étudiants doivent payer des frais de scolarité et des frais de vie pour pouvoir suivre le master européen. Ces derniers peuvent être pris en charge, soit directement par eux (sur leurs fonds propres ou bien grâce à des bourses autres qu'européennes qui leur sont attribuées) ou bien par un organisme « parrain ».
Les partenaires de droit privé peuvent financer les frais de scolarité et de vie des étudiants. Les avantages et les intérêts pour les entreprises :
- choisir des étudiants performants, dans un pays-cible pour l'entreprise, dans lequel celle-ci souhaite développer ses activités ; étudiants repérés par l'entreprise ou sélectionnés par l'équipe dans les pays ad hoc ;
- un vivier de recrutement de cadres hautement qualifiés après le master 2, dans un pays ciblé par l'entreprise.
Fig. 1 : Déroulement type des deux années de master, 1 et 2, du master européen Plant Health
M1 = 60 ECTS (European Credits Transfer System, unité validant les acquis). M2 = 30 ECTS (cours), + 30 ECTS (stage de fin d'étude).