Le dossier de ce mois, pages 13 à 40, est consacré aux bioagresseurs souterrains. On pense bien sûr aux larves de taupins, à l'image de celle qui plastronne en couverture de ce numéro. Mais ce terme recouvre aussi d'autres insectes et d'autres invertébrés, comme les limaces, sans compter des vertébrés tout aussi telluriques, à commencer par les campagnols, et encore diverses maladies dites elles aussi telluriques. Tous ces bioagresseurs attaquent les cultures par leurs organes souterrains, et leurs dégâts sont souvent invisibles, jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Impossible de les combattre « à vue » comme on le fait face à certains insectes attaquant les parties aériennes. Le préventif reste et restera nécessaire, qu'il s'agisse de mesures agronomiques, de méthodes culturales ou d'utilisation de produits phyto(1), dont certains commencent à être de biocontrôle. Seuls des moyens de diagnostic performant et des outils d'aide à la décision (OAD) à visée prédictive peuvent permettre d'éviter les actions inutiles, labour mal venu ou traitement d'assurance injustifié. Reste que ces bioagresseurs invisibles sont particulièrement difficiles à prévoir... À côté du développement du biocontrôle (voir p. 18, p. 30, p. 45), de l'amélioration du matériel d'application et des mesures de protection des riverains (voir p. 9), une aide à la réalisation d'OAD efficace (voir p. 22) ne serait pas de trop dans « Écophyto 2 + »... Mais sera-t-elle suffisamment payante sur le plan médiatique ?
(1) Phyto = phytopharmaceutique.