Il est vital de préserver les ressources naturelles, et des rapports tels que celui remis par l'IPBES(1) début mai sur l'évaluation mondiale de la biodiversité ne peuvent laisser indifférent. À l'échelle de la planète, l'agriculture contribue, avec d'autres acteurs, à la perte de biodiversité. C'est aussi elle qui nourrit les hommes. Peut-on alimenter une population mondiale croissante sans affecter les sols et en se passant de produits phyto ? Trois chercheurs de l'université catholique de Louvain apportent des éléments de réponse dans une étude publiée en février, intitulée « Farming without plant protection products ». Il y est question de sécurité alimentaire, de perte de rendement sans protection des cultures, d'augmentation de l'usage des terres sans rendement, mais aussi d'évolution des produits (toxicité, sélectivité, efficacité...), d'agriculture de précision, d'évaluation des risques... Pour les auteurs, il est difficile de se passer de produits phyto, mais leur réduction est possible. Parmi les stratégies, ils citent la combinaison des traitements avec des mesures culturales (fertilisation, rotation, couverts végétaux...), technologiques (OAD, géolocalisation...) et la sélection végétale. Confrontée à la diminution effective des substances actives disponibles et à des bioagresseurs contournant les quelques solutions restantes, y compris les variétés résistantes, la filière colza teste et met en oeuvre ces leviers (voir notre dossier), avec plus ou moins de succès.
(1) Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques.