DOSSIER

De nouveaux moyens pour faire face aux pucerons et viroses

LAURENT RUCK*, EMMANUEL JACQUOT** ET ARNAUD VAN BOXSOM*** *Terres Inovia - Châlons-en-Champagne. **Inra, Montpellier SupAgro, Cirad, UMR BGPI - Montpellier. ***Terres Inovia - Saint-Pierre-d'Amilly. - Phytoma - n°724 - mai 2019 - page 14

La résistance variétale et un nouvel insecticide efficace contre le puceron vert doivent permettre de lutter contre la jaunisse virale du colza.
 Dégâts directs de pucerons. Observations réalisées sur parcelle de colza, en octobre 2009, à Rozerieulles (Moselle).

Dégâts directs de pucerons. Observations réalisées sur parcelle de colza, en octobre 2009, à Rozerieulles (Moselle).

 Photos : L. Jung - Terres Inovia

Photos : L. Jung - Terres Inovia

Fig. 1 : Fréquence de parcelles avec présence de puceron vert Myzus persicae de 2010 à 2019       *Sauf Pays de la Loire (2014-2019) et Alsace, Franche Comté (2018-2019). Source : RSBT-Vigicultures et VGObs.

Fig. 1 : Fréquence de parcelles avec présence de puceron vert Myzus persicae de 2010 à 2019 *Sauf Pays de la Loire (2014-2019) et Alsace, Franche Comté (2018-2019). Source : RSBT-Vigicultures et VGObs.

Fig. 2 : Nombre d'essais par classe de pourcentage de plantes (témoin de sensibilité) infectées par le virus TuYV      Synthèse sur 52 essais évalués en 2018. En moyenne, sur l'ensemble des essais post-inscription, le pourcentage de plantes infectées est de 85 %.

Fig. 2 : Nombre d'essais par classe de pourcentage de plantes (témoin de sensibilité) infectées par le virus TuYV Synthèse sur 52 essais évalués en 2018. En moyenne, sur l'ensemble des essais post-inscription, le pourcentage de plantes infectées est de 85 %.

 Colza soumis à une forte pression pucerons verts, le 6 novembre 2018 à Vatimont (Moselle), stade B8.  Photos : L. Jung - Terres Inovia

Colza soumis à une forte pression pucerons verts, le 6 novembre 2018 à Vatimont (Moselle), stade B8. Photos : L. Jung - Terres Inovia

Colza d'automne.

Colza d'automne.

Fig. 3 : Pourcentage de plantes infectées (A) et charge virale moyenne (B) à l'automne pour la variété résistante 'Architect' et la référence sensible      La significativité du test de Dunnet est indiquée dans le tableau page suivante.

Fig. 3 : Pourcentage de plantes infectées (A) et charge virale moyenne (B) à l'automne pour la variété résistante 'Architect' et la référence sensible La significativité du test de Dunnet est indiquée dans le tableau page suivante.

Fig. 4 : Pourcentage de plantes avec pucerons verts (A) et nombre de pucerons verts par plante (B)      Synthèse de sept essais Terres Inovia entre 2013 et 2018 (test de Tukey à 5 % et moyennes ajustées).

Fig. 4 : Pourcentage de plantes avec pucerons verts (A) et nombre de pucerons verts par plante (B) Synthèse de sept essais Terres Inovia entre 2013 et 2018 (test de Tukey à 5 % et moyennes ajustées).

Fig. 5 : Charge virale de la jaunisse mesurée à l'automne et au printemps pour 'Architect' et la référence sensible dans deux essais (Cernon et Dizy-le-Gros, campagne 2016-2017)

Fig. 5 : Charge virale de la jaunisse mesurée à l'automne et au printemps pour 'Architect' et la référence sensible dans deux essais (Cernon et Dizy-le-Gros, campagne 2016-2017)

Àla suite du retrait des néonicotinoïdes à l'automne 2018, les variétés de colza résistantes à la jaunisse du navet constituent le principal moyen de lutter contre cette virose du colza transmise exclusivement par le puceron vert Myzus persicae.

Ce puceron est en effet résistant à tous les insecticides disponibles (pyréthrinoïde ou pyrimicarbe). Toutefois, avec l'homologation récente du Teppeki (homologué sur colza depuis décembre 2018), une solution insecticide efficace est à nouveau disponible pour lutter contre les pucerons vecteurs de viroses sur colza.

Pucerons et viroses

Sous surveillance

Le puceron cendré du chou (Brevicoryne brassicae), le puceron du navet (Lipaphis erysimi) et le puceron vert du pêcher (Myzus persicae) sont présents à l'automne et peuvent donc coloniser les parcelles de colza dès le semis. Même si des dégâts directs dus à la présence de fortes populations de pucerons ont été observés sur colza à l'automne 2018, ces trois espèces de puceron sont plutôt craintes par les agriculteurs pour leur capacité à transmettre des viroses. En effet, ces insectes sont de bons vecteurs de deux mosaïques virales (la mosaïque du navet et la mosaïque du chou-fleur) et d'une jaunisse virale (la jaunisse du navet). Ainsi, M. persicae est aujourd'hui le vecteur de viroses le plus redouté en parcelles de colza, du fait de sa grande efficacité à transmettre les trois virus responsables de ces maladies. B. brassicae et L. erysimi, vecteurs des deux maladies à mosaïque, constituent un sujet de préoccupation secondaire mais néanmoins important pour la conduite des parcelles de colza. En effet, ces deux mosaïques (causées par TuMV et CaMV, respectivement virus de la mosaïque du navet et virus de la mosaïque du chou-fleur) sont réputées peu fréquentes, mais en cas de présence de foyers infectés, ces viroses se révèlent très nuisibles.

Jaunisse du colza

Agent causal : le virus TuYV

La jaunisse du colza est une maladie virale causée par le virus de la jaunisse du navet (Turnip yellows virus, TuYV : famille : Luteoviridae, genre Polerovirus). Le TuYV est transmis selon le mode persistant exclusivement par Myzus persicae. Après acquisition du virus à partir d'une plante source et une période de latence de quelques heures, le puceron virulifère (porteur de virus) devient infectieux et peut inoculer le virus aux plantes sur lesquelles il se nourrit. Le statut virulifère de cet insecte persiste pendant plusieurs jours ou semaines. Après une multiplication virale dans la cellule primo-infectée au niveau du site d'inoculation, les particules virales colonisent l'ensemble de la plante via les vaisseaux conducteurs. Cette systémie virale conduit rapidement à l'accumulation du TuYV dans les racines puis à la colonisation des parties aériennes de la plante. La plante infectée devient, après quelques jours, infectieuse et constitue alors une nouvelle source d'inoculum pouvant être pris en charge par des pucerons vecteurs pour assurer la dispersion de la maladie dans la parcelle et dans l'environnement.

Comment identifier cette maladie discrète ?

Les symptômes de la jaunisse peuvent passer inaperçus aussi bien à l'automne qu'au printemps. Les colzas infectés par le TuYV manifestent une légère jaunisse difficilement décelable en l'absence de témoin sain. Le pourcentage de plantes infectées et la gravité de l'infection peuvent être évalués par une approche sérologique selon la technique Elisa. Après broyage et incubation en présence d'anticorps dirigés contre le TuYV, la présence de virus est alors validée par mesure spectrophotométrique (DO405) à l'aide d'un lecteur de plaque de microtitration. La gravité de l'infection (charge virale) est estimée en utilisant une courbe standard produite avec des fractions diluées en série d'un contrôle infecté (jus brut de plante infecté ou suspension de virus purifié).

Un impact sur le rendement

La nuisibilité de la jaunisse est évaluée indirectement via la lutte contre les pucerons vecteurs. L'application d'un insecticide permettant d'éliminer les pucerons colonisant la parcelle permet un gain moyen de 2,5 q/ha (synthèse de quinze essais depuis 2010). Cependant, cette nuisibilité peut être plus importante, entre autres lors d'importants vols de pucerons virulifères, allant jusqu'à une perte de 8-10 q/ha.

Puceron vert et jaunisse : un duo préoccupant

Une moitié nord très touchée

Le puceron vert est plus fréquent dans le centre, le nord et le nord-ouest de la France. Dans les secteurs les plus concernés par la problématique puceron vert, la proportion de parcelles dans lesquelles M. persicae est observé est en moyenne de 60 % (données 2010-2019).

En France, sur les dix dernières années, cette prévalence M. persicae sur parcelles de colza est en moyenne de 39 % (Figure 1). Lors des automnes 2016, 2017 et 2018, les pucerons ont été plus présents que la moyenne avec respectivement 48, 42 et 51 % de parcelles concernées.

Un taux d'infection important sur témoin sensible

Terres Inovia, avec l'appui financier des semenciers, a évalué au printemps 2018, dans 52 essais d'évaluation des variétés en post-inscription, la fréquence (pourcentage de plantes infectées) et l'intensité (charge virale) de la présence du virus sur une variété dite « témoin de sensibilité » (Figure 2).

Le pourcentage de plantes infectées est important : 85 % en moyenne. Seuls six essais présentent un taux d'infection parcellaire de moins de 50 %. Si les taux d'infection parcellaire semblent assez homogènes dans le dispositif multisite suivi, la charge virale des plantes infectées présente une plus forte variabilité intersite.

Un premier levier de lutte : la résistance variétale

'Architect' moins atteint par l'infection

La première variété de colza résistante à la jaunisse ('Allison', Advanta) est disponible sur le marché français depuis 2015. Depuis, 'Architect' (Advanta), 'Angelico' (Advanta), 'Temptation' (DSV) et 'Delice' (DSV) ont également été inscrites en France. Par ailleurs, 'Allison', 'Coogan' (RAGT, 2016) et 'Smaragd' (DSV, 2018) ont été inscrites au catalogue européen. De nouvelles variétés, dont les obtenteurs revendiquent la résistance, ont été récemment inscrites et sont en cours d'évaluation par le Geves et Terres Inovia pour confirmer ce caractère.

Depuis la campagne 2016/2017, l'intérêt des variétés résistantes à la jaunisse a été évalué dans des essais au champ grâce à une collaboration entre Terres Inovia, l'Inra et plusieurs organismes économiques (Acolyance, Agora, Soufflet Agriculture et Vivescia).

Dans ces essais, une comparaison a été réalisée entre le pourcentage de plantes infectées et leur charge virale pour la variété de référence à résistance partielle 'Architect' et pour la variété de référence sensible. Cette analyse a été conduite en prenant en compte les données issues de dispositifs traités ou non traités par insecticides. Les résultats de cette étude confirment qu''Architect' est une variété à résistance partielle : moins de plantes sont infectées par la jaunisse et, lorsque la plante est infectée, elle accumule moins de particules virales que la variété sensible de référence (Figures 3A et 3B). Ces essais bénéficient d'un soutien financier de la part de l'AFB dans le cadre du projet ABCD-B, projet lauréat de l'APR « Néonicotinoïdes ».

Indice de rendement et charge virale

Pour aller plus loin dans l'analyse des données de diagnostic semi-quantitative, la relation entre le pourcentage de plantes infectées, la charge virale et le rendement des variétés du réseau d'évaluation de post-inscription a été également étudiée dans les 52 essais. Cette analyse a démontré qu'il n'y a pas de relation entre la charge virale de l'essai (mesurée sur le témoin de sensibilité) et le rendement moyen de l'essai. L'impact de la virose sur le rendement n'est donc pas suffisamment fort pour établir cette relation : les essais les plus chargés en virose ne sont pas les essais à plus faible potentiel et inversement. Les variétés résistantes ont globalement un indice de rendement (par rapport à la moyenne de l'essai) plus élevé lorsque la charge virale de l'essai est forte (relation nulle à positive). Autrement dit, l'écart par rapport aux autres variétés ne varie pas ou est accentué positivement. On observe l'effet inverse (relation nulle ou négative) pour les autres variétés (non résistantes), sauf pour deux d'entre elles qui présentent un lien positif. Pour ces dernières, des hypothèses de mécanismes de résistance ou de tolérance sont émises mais des études complémentaires sont nécessaires pour les vérifier.

Un produit efficace contre le puceron vert

L'insecticide Teppeki est un aphicide qui contient 50 % de flonicamide, seul représentant de la famille des pyridinecarboxamides. La flonicamide pénètre rapidement dans les plantes traitées et a une action translaminaire et une migration ascendante qui assurent une protection homogène de la plante. Elle agit sur les pucerons par effet de contact et par ingestion ; l'arrêt de l'alimentation est immédiat et permet ainsi de stopper les dégâts par piqûres. Teppeki est efficace à la dose homologuée de 0,1 kg/ha pour lutter contre le puceron vert du colza (Figures 4A et 4B).

Les résultats de Teppeki sont comparables aux anciennes références néonicotinoïdes Proteus et Horeme V200 en fréquence de plantes infestées et nombre de pucerons par plante. Le léger retrait de Teppeki trois jours après traitement s'explique par son mode d'action : arrêt de la prise alimentaire en 1 h et mort du puceron en 2-5 jours. L'association pyréthrinoïde et pyrimicarbe (Karaté K) est autorisée sur puceron vert mais décroche en raison de résistances aux deux substances actives.

Pression virale, variété résistante et traitement aphicide

La jaunisse se développe tout au long du cycle du colza

Si la jaunisse met quelques semaines à être détectable à l'automne après l'inoculation par le puceron vert sur une plante sensible, elle progresse tout au long du cycle du colza. Les charges virales observées au printemps (courant montaison) sont nettement plus fortes qu'à l'automne mais elles restent toujours nettement inférieures pour la variété résistante 'Architect' par rapport à la référence sensible (Figure 5 page suivante).

Faut-il protéger les variétés résistantes contre les pucerons ?

Dans sept essais (un essai 2016-17 avec une pression virale faible, trois essais 16-17 avec une pression moyenne et trois essais 16-17 et 17-18 avec une forte pression), le pourcentage de plantes infectées et leur charge virale ont été mesurés pour 'Architect' et comparés aux données collectées pour une variété de référence sensible en l'absence ou en présence de traitement(s) aphicide(s) à l'automne.

Ces sept essais ont permis d'observer que la protection aphicide ne permet pas de gain de rendement significatif quel que soit le niveau de pression virale pour la variété résistante 'Architect' (tableau page suivante).

Pour la variété sensible de référence, en cas de forte pression virale, un gain de rendement significatif est associé au traitement insecticide alors qu'en situation de faible pression virale, la protection aphicide n'apporte pas de gain de rendement.

Comme l'intensité de la pression virale à l'automne ne peut pas être évaluée précocement (avant ou à l'arrivée des pucerons), il est difficile aujourd'hui d'évaluer a priori le risque de perte de rendement sur une variété sensible en cas d'impasse de traitement aphicide. La protection insecticide est donc nécessaire lorsque le seuil de risque est atteint : 20 % de plantes porteuses de pucerons avant 6 feuilles ou six semaines de végétation. En revanche, pour une variété à résistance partielle comme 'Architect' (Encadré 2), les résultats disponibles ont montré qu'une protection contre la jaunisse n'était pas nécessaire. Toutefois, elle peut l'être dans des cas exceptionnels de très forte présence de pucerons, avec des dégâts directs (par ponction de sève), comme le montrent les observations réalisées dans certaines parcelles à l'automne 2018.

Préserver l'insecticide, éviter les mosaïques

Pour lutter contre la jaunisse du colza, les agriculteurs ont aujourd'hui à leur disposition des variétés résistantes dont la durabilité reste à évaluer et un insecticide qu'il faut préserver car il est utilisé sur de nombreuses cultures. Les variétés résistantes étudiées ne semblent pas avoir besoin d'être protégées contre la jaunisse. Cependant, en l'absence de traitement insecticide, les pucerons vont potentiellement pouvoir coloniser les parcelles et éventuellement transmettre (aux variétés sensibles et résistantes à la jaunisse) des viroses à mosaïques. À ce jour, ces viroses sont peu fréquentes mais en cas d'émergence de foyers infectieux, elles se montrent beaucoup plus nuisibles sur colza que la jaunisse. Sur la base des données disponibles, il est impossible de prédire les conséquences d'un arrêt des traitements insecticides sur la prévalence des maladies virales à mosaïques. Aussi, un observatoire des viroses ainsi qu'un suivi de la sensibilité du puceron vert à la flonicamide semblent nécessaires pour éviter qu'une solution déployée pour lutter contre la jaunisse sur colza ne puisse conduire d'une manière ou d'une autre à une situation favorable aux mosaïques virales sur cette culture.

REMERCIEMENTS Gautier Guerle (Acolyance), Nicolas Pernollet (Soufflet Agriculture), François Piot (Vivescia) et Luc Vandeputte (Agora).

RÉSUMÉ

CONTEXTE - Le puceron vert du pêcher Myzus persicae, vecteur de viroses du colza, a développé des résistances contre certaines substances actives (pyréthrinoïdes, pyrimicarbe). Afin de préserver les solutions existantes, l'institut Terres Inovia recherche de nouveaux leviers : usage d'insecticides de biocontrôle, ainsi que variétés résistantes aux virus.

RÉSISTANCE VARIÉTALE - Depuis 2015, plusieurs variétés résistantes à la jaunisse sont mises sur le marché et leur efficacité évaluée. Par exemple, 'Architect' est moins touchée par l'infection virale qu'une variété sensible de référence. Elle est listée depuis 2018 avec six autres variétés ('Allison', 'Angelico', 'Temptation', 'Delice', 'Smaragd' et 'Coogan') dans une fiche-action CEPP (certificat d'économie de produits phytopharmaceutiques) intitulée « Lutter contre le virus de la jaunisse du navet sur colza en choisissant une variété assez résistante ».

Des essais montrent que l'indice de rendement (par rapport à la moyenne de l'essai) des variétés résistantes est globalement meilleur lorsque la charge virale augmente mais qu'il existe une variabilité entre variétés résistantes ou non.

INSECTICIDE - L'aphicide Teppeki à base de flonicamide présente une efficacité comparable aux anciennes références néonicotinoïdes, à la dose homologuée de 0,1 kg/ha, pour lutter contre le puceron vert du colza. Si les traitements sont utiles sur variétés sensibles, les variétés résistantes étudiées ne semblent pas avoir besoin d'être protégées. Toutefois, il faut surveiller les conséquences d'un arrêt des traitements insecticides sur la prévalence des maladies virales à mosaïque.

MOTS-CLÉS - Puceron vert du pêcher Myzus persicae, jaunisse du colza, Turnip yellows virus TuYV, résistance variétale, flonicamide, mosaïques.

1 - Colza : limiter l'émergence de ravageurs résistants grâce à de nouvelles solutions

Le colza est une culture visitée par de nombreux insectes : ravageurs, pollinisateurs, auxiliaires. Les ravageurs les plus nombreux sur cette culture appartiennent à la famille des coléoptères, avec l'altise d'hiver (Psylliodes chrysocephala) et le charançon du bourgeon terminal (Ceutorhynchus picitarsis) à l'automne, le charançon de la tige du colza (Ceutorhynchus napi), le méligèthe (Meligethes aeneus) et le charançon des siliques (Ceutorhynchus assimilis) au printemps. Les pucerons, avec principalement le puceron vert (Myzus persicae) et le puceron cendré (Brevicoryne brassicae), sont les autres ravageurs importants du colza.

La lutte contre ces insectes a longtemps reposé sur l'utilisation d'insecticides. Cependant, ces dernières années, plusieurs ravageurs du colza ont développé des résistances contre ces substances actives. Ainsi, le puceron vert du pêcher présente une résistance aux pyréthrinoïdes (première description en 1997) et au pyrimicarbe (première description en 2009). Le méligèthe présente également une résistance aux pyréthrinoïdes (première description en 1999). Enfin, une résistance aux pyréthrinoïdes a été décrite en 2014-2015 pour le charançon du bourgeon terminal et la grosse altise. Pour faire face à l'émergence d'insectes résistants et préserver les solutions existantes, l'institut Terres Inovia poursuit son investissement dans la recherche de nouvelles solutions insecticides, en particulier de biocontrôle, développe des leviers agronomiques et évalue des variétés résistantes aux virus et à leurs vecteurs. Sur la base de ces travaux, selon le ravageur concerné et les leviers disponibles, différentes stratégies ont été mises en place.

POUR EN SAVOIR PLUS

CONTACTS : l.ruck@terresinovia.fr

emmanuel.jacquot@inra.fr

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