ÉDITORIAL

ZÉRO RÉSIDU, TROISIÈME VOIE OU VOIX DU BON SENS

PAR VALÉRIE VIDRIL, RÉDACTRICE EN CHEF - Phytoma - n°726 - septembre 2019 - page 3

Sur les étals, de nouveaux labels attirent le regard. À côté des beaux fruits et légumes calibrés en vrac, de ceux arborant les sympathiques visages des producteurs d'ici, et d'autres le logo AB, s'affichent désormais les « sans résidu de pesticide détecté » et « cultivés sans pesticide de synthèse ». De quoi rassurer un consommateur de plus en plus méfiant, et prompt à voir le verre à moitié vide. Par exemple, en ne retenant du dernier rapport de l'Efsa qu'une hausse des dépassements de LMR (p. 5). Et dire que certains membres de l'OMC se plaignent, eux, de l'abaissement des tolérances en matière de résidus par l'UE !

La démarche « zéro résidu » se présente comme une troisième voie, imposant au producteur une obligation de résultat tout en lui laissant la possibilité de recourir aux produits de synthèse si nécessaire, quitte à reclasser certaines récoltes en conventionnel (p. 37). Elle ne va certes pas clarifier les idées du consommateur : l'agriculture biologique et ses contraintes culturales garantit-elle des denrées exemptes de résidus ? Les produits qui ne sont pas « sans » sont-ils forcément avec des résidus ?

Tout marketing qu'elle soit, cette démarche va dans le bon sens, celui que prendront naturellement les exploitations. La limite de quantification de 0,01 mg/kg de denrée définissant l'absence de résidu n'est-elle pas la LMR par défaut fixée pour les nouvelles substances actives inscrites ? Quant au recours à une combinaison de méthodes prophylactiques et alternatives, il devient incontournable, y compris au stockage (dossier).

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