ÉDITORIAL

PAS DE CHANGEMENT SANS CHANGEMENTS...

PAR VALÉRIE VIDRIL, RÉDACTRICE EN CHEF - Phytoma - n°729 - décembre 2019 - page 3

Le rapport sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate (p. 8) remis le 12 novembre rend compte des obstacles et des répercussions du retrait de la substance active dans les différentes filières. Voilà plus de quarante ans que le glyphosate permet aux agriculteurs de contrôler les adventices, avec en prime une baisse des charges de mécanisation, une limitation du travail du sol ou encore un gain de temps de travail (p. 18). Pour s'en passer sans revenir au désherbage manuel, des surcoûts de production sont à prévoir. C'est pourquoi l'enjeu est collectif : il doit s'étendre au-delà des seuls agriculteurs, jusqu'au consommateur final.

Les agents des collectivités, qui doivent se passer du glyphosate depuis près de trois ans dans les espaces verts accessibles au public, l'ont bien compris : la sensibilisation des habitants est essentielle. Car sans parler d'un bilan environnemental parfois douteux, les alternatives au désherbage chimique conventionnel ont leurs propres contraintes en termes d'efficacité et de surcoût. Certains citoyens acceptent mal l'invasion de leurs rues par les « herbes sauvages ». Si ce rejet ne s'applique pas aux herbes des champs, ils devront accepter que les efforts pour produire sans herbicide soient valorisés... Enfin, de même que les espaces verts sont peu à peu conçus en intégrant les contraintes de gestion, de nouveaux systèmes culturaux se mettront en place, impliquant notamment les leviers agronomiques. Cela nécessitera du temps et de l'accompagnement, et encore plus pour les différentes impasses techniques identifiées (p. 20).

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