éditorial

LEVIER GÉNÉTIQUE ET AGRICULTURE DURABLE

PAR VALÉRIE VIDRIL, RÉDACTRICE EN CHEF - Phytoma - n°738 - novembre 2020 - page 3

Le 7 octobre dernier, Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna ont reçu le prix Nobel de chimie 2020 pour leurs travaux sur les « ciseaux génétiques » Crispr/Cas9. Cette découverte a « abouti à des variétés innovantes » et « conduira à des traitements médicaux de rupture », selon Claes Gustafsson, président du comité du Nobel pour la chimie.En protection des cultures, la résistance variétale est un des leviers cités pour diminuer l'usage des pesticides, mais les temps de recherche restent longs (Phytoma n° 737). Crispr-Cas9 appartient aux nouvelles biotechnologies végétales (NBT), susceptibles de raccourcir ces délais, mais actuellement soumises à la réglementation européenne sur les OGM. Une réglementation qui ne correspond plus à l'état actuel de la science, selon l'Académie d'agriculture de France, qui a émis un avis en début d'année intitulé « Réécriture du génome, éthique et confiance », ou encore selon des membres du parti des Verts allemands, qui ont signé cet été une contribution invitant à « réglementer le droit du génie génétique de manière moderne ». Ceux-ci sont convaincus que les NBT peuvent contribuer à relever les défis mondiaux : biodiversité, changement climatique, évolution de la population mondiale... Reste à clarifier le statut des NBT, ce à quoi s'est engagée la Commission européenne pour 2021. Dans le cadre du Green Deal, l'UE prévoit d'examiner le rôle de ces techniques pour améliorer la durabilité et la sécurité de notre système alimentaire. En France, le décret « mutagenèse » n'est toujours pas paru (voir Phytoma n° 732, p. 4).

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