DOSSIER - Trouver la bonne combi.jpgson en protection intégrée

Mildiou de la pomme de terre : des solutions pour moins t.jpgter

DENIS GAUCHER(1), KARINE PETIT(2), LUCIEN CULIEZ(2) ET CYRIL HANNON(3), D'APRÈS UN ARTICLE RÉDIGÉ POUR LA 7E CONFÉRENCE SUR LES MOYENS ALTERNATIFS DE PROTECTION POUR UNE PRODUCTION INTÉGRÉE (COMAPPI), ORGANISÉE PAR VÉGÉPHYL, LES 8 ET 9 MARS 2022, À LILLE - Phytoma - n°752 - mars 2022 - page 25

Combiner résistance variétale, biocontrôle et OAD permet de réduire les indicateurs de fréquence de t.jpgtement (IFT) sans perte d'efficacité en cas de pression modérée de la maladie.
Symptômes de mildiou de la pomme de terre. Photo : Arvalis

Symptômes de mildiou de la pomme de terre. Photo : Arvalis

Fig. 1 : Les leviers de la protection intégrée contre le mildiou de la pomme de terre

Fig. 1 : Les leviers de la protection intégrée contre le mildiou de la pomme de terre

Fig. 2 : Résultats de la destruction du feuillage par le mildiou pour la variété 'Bintje' selon les modalités (sur sept situations), sous la forme d.jpgre relative sous la courbe de destruction du feuillage (rAUDPC, valeurs entre 0 et 1 ; plus la valeur est élevée, plus le feuillage a été détruit fortement et précocement par le mildiou)      B1 = témoin non t.jpgté. B2 = référence 100 % fongicide. B3 = modalité 100 % fongicide ou 60 % fongicide et phosphites. B4 = dose fongicide adaptée au risque ou 60 % fongicide et phosphites ou risques .jpgbles.

Fig. 2 : Résultats de la destruction du feuillage par le mildiou pour la variété 'Bintje' selon les modalités (sur sept situations), sous la forme d.jpgre relative sous la courbe de destruction du feuillage (rAUDPC, valeurs entre 0 et 1 ; plus la valeur est élevée, plus le feuillage a été détruit fortement et précocement par le mildiou) B1 = témoin non t.jpgté. B2 = référence 100 % fongicide. B3 = modalité 100 % fongicide ou 60 % fongicide et phosphites. B4 = dose fongicide adaptée au risque ou 60 % fongicide et phosphites ou risques .jpgbles.

Fig. 3 : Destruction du feuillage par le mildiou pour la variété 'Magnum' selon les modalités (sur quatre situations), sous la forme d.jpgre relative sous la courbe de destruction du feuillage (rAUDPC, valeurs entre 0 et 1 ; plus la valeur est élevée, plus le feuillage a été détruit fortement et précocement par le mildiou)      M1 = témoin non t.jpgté. M2 = référence 100 % fongicide. M3 = modalité 60 % fongicide ou 30 % fongicide et phosphites. M4 = dose fongicide adaptée au risque ou 30 % fongicide et phosphites ou risques .jpgbles.

Fig. 3 : Destruction du feuillage par le mildiou pour la variété 'Magnum' selon les modalités (sur quatre situations), sous la forme d.jpgre relative sous la courbe de destruction du feuillage (rAUDPC, valeurs entre 0 et 1 ; plus la valeur est élevée, plus le feuillage a été détruit fortement et précocement par le mildiou) M1 = témoin non t.jpgté. M2 = référence 100 % fongicide. M3 = modalité 60 % fongicide ou 30 % fongicide et phosphites. M4 = dose fongicide adaptée au risque ou 30 % fongicide et phosphites ou risques .jpgbles.

Fig. 4 : Rapport de l'indicateur de fréquence de t.jpgtement (IFT) - hors biocontrôle - sur l'IFT de référence (en %) obtenu sur les différentes modalités pour la variété 'Bintje' (sept situations)       L'IFT de référence est calculé sur la base de t.jpgtements hebdoma.jpgres à pleine dose.

Fig. 4 : Rapport de l'indicateur de fréquence de t.jpgtement (IFT) - hors biocontrôle - sur l'IFT de référence (en %) obtenu sur les différentes modalités pour la variété 'Bintje' (sept situations) L'IFT de référence est calculé sur la base de t.jpgtements hebdoma.jpgres à pleine dose.

Fig. 5 : Rapport de l'indicateur de fréquence de t.jpgtement (IFT) - hors biocontrôle - sur l'IFT de référence (en %) obtenu sur les différentes modalités pour la variété 'Magnum' (quatre situations)       L'IFT de référence est calculé sur la base de t.jpgtements hebdoma.jpgres à pleine dose.

Fig. 5 : Rapport de l'indicateur de fréquence de t.jpgtement (IFT) - hors biocontrôle - sur l'IFT de référence (en %) obtenu sur les différentes modalités pour la variété 'Magnum' (quatre situations) L'IFT de référence est calculé sur la base de t.jpgtements hebdoma.jpgres à pleine dose.

Le choix de variétés moins sensibles au mildiou .jpgt partie des méthodologies adoptées. Photo : Arvalis

Le choix de variétés moins sensibles au mildiou .jpgt partie des méthodologies adoptées. Photo : Arvalis

Les surfaces en pomme de terre en France représentent environ 200 000 ha. C'est une culture avec un indicateur de fréquence de t.jpgtement (IFT) en fongicides parmi les plus élevés en grandes cultures (11,7 en 2017 ; Agreste 2019), ceux-ci étant principalement utilisés pour la lutte contre le mildiou. La protection intégrée (encadré page suivante) contre le mildiou de la pomme de terre peut être mise en oeuvre par la combi.jpgson de tous les leviers disponibles afin de réduire la pression de maladie présente sur une parcelle et, de ce .jpgt, de réduire au maximum les quantités de fongicides conventionnels utilisés pour lutter contre cette maladie (Figure 1 page suivante).

Les leviers mobilisables contre le mildiou

La lutte physique et la lutte par organismes auxil.jpgres ne sont pas utilisables contre le mildiou de la pomme de terre. La lutte agronomique comprend, entre autres, la gestion de l'inoculum pri.jpgre, dont la mise en oeuvre passe par des actions territoriales collectives (Arvalis-Institut du végétal, 2012) et qui ne relève donc pas d'es.jpgs en petites parcelles comme présentés ensuite .jpgs d'actions plus globales à l'échelle des territoires. Dans ces es.jpgs en petites parcelles intitulés « Combi.jpgson de leviers de la protection intégrée des cultures », l'objectif est d'optimiser la combi.jpgson de ces différents moyens (résistance variétale, biocontrôle et utilisation de l'outil d.jpgde à la décision OAD Mileos) pour réduire à son minimum le besoin de fongicides de synthèse et démontrer que des .jpgns d'IFT fongicides conventionnels significatifs sont possibles en toute sécurité (Bagot et al., 2016 ; Gaucher et al., 2017 ; Menil et al., 2018). Les travaux sur chacun des leviers menés depuis de nombreuses années permettent d'avoir suffisamment d'informations pour créer des itiné.jpgres de protection intégrée contre le mildiou cohérents, applicables pour les agriculteurs, et méritant d'être expérimentés au préalable au champ en petites parcelles avant leur diffusion.

Il ne s'agit plus à ce stade d'avoir une démarche explicative afin de décomposer l'efficacité globale en efficacité des différents facteurs, .jpgs plutôt d'une démarche pratique de compa.jpgson des itiné.jpgres entre eux dans leur globalité. En effet, la démarche explicative nécessite.jpgt d'avoir un protocole équilibré à quatre facteurs, ce qui impose.jpgt un nombre de modalités beaucoup trop élevé.

Matériels et méthodes : les stratégies testées

Quatre leviers : OAD, variétés, biocontrôle, conventionnel

Quatre leviers ont été combinés pour définir des itiné.jpgres de protection cohérents et comparables entre eux et tenant compte des capacités expérimentales de chaque site :

- le pilotage des t.jpgtements avec l'OAD Mileos pour toutes les modalités, avec les seuils de déclenchements actuels selon la résistance variétale ;

- la résistance variétale avec trois niveaux, 'Bintje' (sensible, note du comité technique permanent de la sélection (CTPS) = 3), 'Magnum' (assez peu sensible, note CTPS = 6) et 'Passion' (première année) puis 'Tentation' (peu à très peu sensibles, note CTPS = 8) ;

- le biocontrôle, introduit à .jpgson de trois t.jpgtements maximum d'un produit proche de l'homologation à base de phosphite de potassium (phosphite) ;

- des doses réduites de fongicides conventionnels appliquées pour .jpgntenir l'efficacité globale du programme à un niveau satis.jpgsant et/ou pour participer à une gestion durable des gènes de résistance variétaux.

La valorisation de la résistance variétale passe par les dates de t.jpgtements fixées selon la consultation de Mileos qui peuvent être différentes selon la variété, .jpgs aussi par une adaptation des doses selon la résistance variétale (voir tableau). Dans ce protocole, la valorisation de la résistance variétale par Mileos s'appu.jpgt à la fois sur un seuil d'intervention plus élevé (donc des t.jpgtements moins nombreux), .jpgs aussi par une dose de fongicide apportée plus .jpgble et adaptée au risque donné par l'OAD. Cette stratégie a aussi pour objectif d'éviter de mettre les gènes de résistance trop à contribution pour favoriser leur durabilité.

Pour le phosphite de potassium, la valorisation é.jpgt intégrée selon les préconisations pressenties : uniquement pour trois applications par an et réduction de doses de fongicide proposée de 40 % sur 'Bintje' (passage de 100 % à 60 %) et 50 % sur 'Magnum' (soit un passage de 60 % à 30 %).

Chaque année, les protocoles é.jpgent plus complets que ces quatre modalités (six à douze modalités par es.jpg) .jpgs seules ces quatre dernières permet.jpgent de .jpgre une synthèse sur les trois ans et neuf situations potentielles.

Les résultats des variétés résistantes 'Passion' ou 'Tentation' (les doses de fongicides de référence sont à 30 %) ne sont pas présentés dans cet article (absence de mildiou dans toutes les situations, synthèse impossible à la suite du changement de variété et/ou de protocole tous les ans).

Le choix du fongicide à chaque t.jpgtement é.jpgt .jpgssé à l'expérimentateur selon les conditions de lessivage, d'irrigation... du site et de chaque modalité. Pour simplifier l'interprétation des résultats, pour une se.jpgne de t.jpgtement donnée, toutes les modalités t.jpgtées rece.jpgent le même fongicide.

Trois sites suivis sur trois années

Les es.jpgs ont été mis en place à Boigneville (Essonne) et Villers-.jpgnt-Christophe (Aisne) par Arvalis-Institut du végétal, et à Auchy-les-Mines (Pas-de-Ca.jpgs) par Fredon Hauts-de-France pour les trois années de 2018 à 2020, soit pour neuf situations différentes. L'objectif de départ é.jpgt que ces es.jpgs soient réalisés en conditions naturelles, de manière à rendre v.jpgment opérationnelles les prescriptions données par l'OAD Mileos. Cependant, les conditions climatiques favorables n'ayant pas été assurées, des systèmes de brumisation ont été installés sur les deux sites d'Arvalis à Boigneville et Villers-.jpgnt-Christophe pendant les trois ans. Au cours des trois années d'expérimentation de combi.jpgson de leviers de la protection intégrée contre le mildiou de la pomme de terre, ce sont donc trois sites avec des pressions de mildiou différentes qui ont été étudiés : assez .jpgble à modérée à Auchy-les-Mines en conditions totalement naturelles, .jpgble à modérée en fin d'es.jpg à Villers-.jpgnt-Christophe avec une brumisation légère, et modérée à Boigneville avec une brumisation plus ou moins intensive pendant tous les es.jpgs. Pour les sites brumisés, Mileos n'a pas pu être utilisé pendant cette période car la station météorologique utilisée est située en dehors du périmètre brumisé. Ce sont donc des t.jpgtements hebdoma.jpgres qui ont, en général, été appliqués sur la période de brumisation à Boigneville et Villers-.jpgnt-Christophe, réduisant d'autant les possibilités de .jpgsse de nombre de t.jpgtements grâce à cet OAD.

L'objectif n'étant pas analytique, le dispositif ter.jpgn consis.jpgt en trois es.jpgs côte à côte avec quatre répétitions dans un dispositif en blocs (Fredon) ou alpha-plan (Arvalis). L'évaluation de l'attaque par le mildiou a eu lieu une ou plusieurs fois par se.jpgne selon la pression de maladie et la rapidité d'évolution. Cette évaluation a été réalisée en notation globale de 0 à 100 % de feuillage détruit. L'analyse de variance a porté sur la valeur de l.jpgre sous la courbe de progression de la maladie relative (relative area under disease progress curve, rAUDPC) calculée pour chaque es.jpg de la première à la dernière notation valide et rapportée à une modalité fictive détruite à 100 % du début à la fin de l'es.jpg (valeur rAUDPC comprise entre 0 et 1). Cette méthode permet une compa.jpgson et un regroupement plus.jpgsés des différentes situations.

Calcul de l'IFT

L'IFT comptabilise le nombre de doses homologuées appliquées sur un hectare pendant une campagne culturale. Les IFT ont été calculés pour chaque modalité selon la définition du ministère chargé de l'agriculture, à savoir sans intégrer les produits de biocontrôle (ceux-ci étant dans un IFT biocontrôle non soumis à réduction dans le plan Écophyto 2+). Afin de les rendre plus facilement comparables entre les sites et les années, ils ont été rapportés en proportion de l'IFT de référence de l'es.jpg (nombre théorique de t.jpgtements hebdoma.jpgres par es.jpg). Ils sont donc exprimés et synthétisés sous la forme d'un pourcentage de l'IFT de référence théorique.

Pour la variété 'Bintje', sept situations sur neuf ont pu être valorisées : 2018 (départements Pas-de-Ca.jpgs, Essonne), 2019 (départements Aisne, Essonne) et 2020 (départements Aisne, Pas-de-Ca.jpgs, Essonne). Pour la variété 'Magnum', l'absence assez fréquente d'attaque significative de mildiou dans les témoins non t.jpgtés n'a permis la valorisation que de quatre situations : 2018 (Pas-de-Ca.jpgs, Essonne) et 2020 (Aisne, Essonne). Ce sont donc ces résultats qui seront présentés ci-dessous.

Résultats et discussion

Des attaques de mildiou .jpgbles à modérées

Pour les trois années du projet, compte tenu des conditions climatiques globalement chaudes et sèches, les attaques de mildiou dans les es.jpgs ont été .jpgbles à modérées, y compris sur la variété sensible, 'Bintje'. Les périodes de risque naturel ont souvent été courtes (quand elles exis.jpgent) et n'ont pas permis une mise en route réelle d'une évolution épidémique classique. Pour compenser cette sécheresse, les dispositifs de brumisation de Boigneville et Villers-.jpgnt-Christophe ont été activés et ont, en général, permis l'arrivée du mildiou. Dans cer.jpgns cas, la brumisation a dû être complétée par une contamination artificielle de mildiou sur les rangs contaminateurs de l'es.jpg car l'inoculum pri.jpgre é.jpgt absent.

Dans d'autres cas, ces contaminations a.jpgent lieu uniquement en dehors de l'es.jpg concerné, .jpgs à proximité, sur les autres es.jpgs de la plateforme expérimentale de l'organisme. Cela pou.jpgt poser des problèmes car l'OAD Mileos n'é.jpgt pas forcément renseigné sur cette pression de maladie exogène et imprévisible, au regard des données météorologiques envoyées dans le serveur de l'OAD. Des adaptations du planning de t.jpgtement (t.jpgtements supplémen.jpgres non préconisés par Mileos) ont pu être mises en oeuvre. Il en a été tenu compte dans les calculs d'IFT.

Suivi de la maladie

Bien que ces dispositifs expérimentaux ne soient pas construits pour .jpgre cette compa.jpgson d'un point de vue statistique, le comportement des deux variétés 'Bintje' et 'Magnum' vis-à-vis du mildiou est tout à .jpgt cohérent avec leurs descriptions dans le catalogue fran.jpgs du CTPS. 'Magnum' montre une attaque moyenne très fortement réduite par rapport à 'Bintje' (sans oublier que trois situations où 'Bintje' a.jpgt du mildiou ont été éliminées pour 'Magnum' en .jpgson de l'absence de mildiou dans les témoins non t.jpgtés) (Figures 2 et 3).

Pour la variété 'Bintje', les trois modalités t.jpgtées ont des efficacités tout à .jpgt comparables, non différentes statistiquement, de l'ordre de 90 % de réduction des attaques par rapport au témoin non t.jpgté. La variabilité est, par.jpglleurs, beaucoup plus .jpgble sur les modalités t.jpgtées que pour les parcelles non t.jpgtées (Figure 2).

Pour la variété 'Magnum', les trois modalités t.jpgtées ont des efficacités tout à .jpgt comparables, non différentes statistiquement, de l'ordre de 80 à 90 % de réduction des attaques par rapport au témoin non t.jpgté. Comme pour la variété 'Bintje', la variabilité est, par.jpglleurs, beaucoup plus .jpgble sur les modalités t.jpgtées que pour les parcelles non t.jpgtées (Figure 3).

Suivi des IFT hors biocontrôle

Compte tenu de la grande variabilité des situations en matière de durée des es.jpgs, il a été préféré une présentation en termes de proportion de l'IFT par rapport à un IFT de référence (sur la base de t.jpgtements hebdoma.jpgres à pleine dose). Cette valeur IFT de référence varie de 9 à 15 suivant les sites et les années. Les données sont donc présentées en pourcentage de l'IFT de référence afin de pouvoir les comparer entre elles (Figures 4 et 5).

Plusieurs remarques sont à noter sur ces résultats, sachant que l'on a vu précédemment que l'efficacité de protection du feuillage est identique pour toutes les modalités t.jpgtées.

• Pour 'Bintje' (Figure 4), l'analyse des IFT des différentes modalités permet de dégager la hiérarchie suivante entre les leviers : Mileos permet de réduire les IFT de 30 à 35 % ; l'utilisation de produits de biocontrôle permet de réduire de 10 à 12 % supplémen.jpgres ; et enfin l'adaptation des doses de fongicides selon le risque Mileos permet encore de réduire de 10 % de plus. Au global, la combi.jpgson des leviers permet à une réduction de l'IFT de 50 à 55 % sur cette variété sensible et pour les sept situations étudiées.

• Pour 'Magnum' (Figure 5), l'analyse des IFT des différentes modalités permet de dégager la hiérarchie suivante entre les leviers : Mileos, combiné à la réduction systématique des doses permise par la résistance variétale, permet de réduire les IFT de 60 à 65 % (30 à 35 % attribué à Mileos et autant à la résistance variétale grâce aux doses ajustées) ; l'utilisation de produits de biocontrôle permet de réduire de 10 à 12 % supplémen.jpgres ; et enfin l'adaptation des doses de fongicides au niveau du risque Mileos ne permet pas de réduire plus les IFT .jpgs permet de réduire la variabilité des résultats. Au global, la combi.jpgson des leviers permet une réduction de l'IFT de 75 à 80 % sur cette variété moyennement sensible et pour les quatre situations étudiées.

• Bien que ces dispositifs expérimentaux ne soient pas construits pour .jpgre cette compa.jpgson d'un point de vue statistique, le comportement des deux variétés vis-à-vis du mildiou dans ces es.jpgs permet d'estimer le .jpgn permis par la résistance variétale au mildiou entre les deux variétés, de l'ordre de 30 à 35 %.

Efficacité de la protection et .jpgn d'IFT

Efficacité de la résistance variétale

L'évolution de la destruction du feuillage dans les témoins non t.jpgtés est cohérente avec les notes données au catalogue du CTPS et la pression des différents sites. La variété 'Bintje' a été bien attaquée dans sept situations sur neuf et de manière plus ou moins précoce selon les sites.

En revanche, 'Magnum' a été contaminée par le mildiou uniquement dans quatre situations sur neuf. Pour les autres situations, 'Magnum' n'a montré aucun symptôme dans le témoin non t.jpgté à cause d'une pression de maladie trop .jpgble et/ou trop tardive pour cette variété moyennement résistante.

Réductions d'IFT en pression de maladie .jpgble à modérée

• Le climat chaud et sec sur tous les sites a provoqué une pression de mildiou, .jpgble à modérée, différente en fonction des sites et de l'utilisation ou non de système de brumisation. Dans ces conditions, le .jpgn d'IFT apporté par l'utilisation de l'OAD Mileos peut être estimé à 30 à 35 % environ des IFT totaux de référence.

• Les comportements variétaux ont été très cohérents par rapport aux notes attribuées lors de leurs inscriptions au catalogue du CTPS. Sans surprise, la variété sensible 'Bintje' (sensible, note 3) a pu être attaquée dans de nombreuses situations (7/9) alors que 'Magnum' (assez peu sensible, note 6) n'a été attaquée que dans un nombre restreint de situations (4/9).

Les variétés 'Passion' ou 'Tentation' (peu à très peu sensibles, note 8) n'ont montré aucun symptôme dans toutes les situations. Le .jpgn d'IFT apporté par une résistance variétale moyenne est estimé dans ces es.jpgs à 30 à 35 % environ des IFT totaux de référence. Cette valeur se.jpgt encore supérieure pour les variétés à haut niveau de résistance.

• Le biocontrôle (phosphite de potassium sur trois t.jpgtements) permet un .jpgn d'IFT d'environ 1 à 1,5 selon la variété, soit environ 10 à 12 % des IFT totaux de référence.

• Dans ces conditions, la combi.jpgson de tous les moyens de protection intégrée permet de réduire significativement les IFT (environ - 50 % sur variétés sensibles, - 80 % sur variétés moyennement sensibles et jusqu'à - 96 % sur variétés très peu sensibles, résultats non présentés) sans prendre de risque sur la protection des parcelles, en pression de mildiou .jpgble à modérée. L'efficacité de ces modalités est comparable à la modalité référence.

Ces résultats intéressants ont été obtenus pendant des années de pression mildiou .jpgble, voire très .jpgble à modérée, et devront être confirmés par une prolongation de ces es.jpgs dans les années à venir pour les mettre à l'épreuve dans des situations plus favorables à la maladie.

Perspectives

Un levier supplémen.jpgre : la gestion collective de l'inoculum pri.jpgre

Cette combi.jpgson de leviers ne prend pas du tout en compte la gestion collective de l'inoculum pri.jpgre pour retarder et réduire le démarrage des épidémies de mildiou sur pomme de terre au printemps. Afin de pallier ce manque d'exhaustivité des leviers, le projet Synaptic (Synergie des acteurs pour la protection territoriale intégrée des cultures de pommes de terre contre le mildiou) a été retenu par les experts du Comité scientifique d'orientation recherche et innovation (CSO RI) du plan Écophyto 2+. Depuis janvier 2021, et pour une durée de trois ans, ce projet vise à démontrer, par la mobilisation des acteurs d'un territoire, que la combi.jpgson des leviers de la protection intégrée contre le mildiou, en incluant la gestion préventive de l'inoculum pri.jpgre, permet des .jpgsses significatives des IFT.

Pour sa mise en oeuvre, le territoire choisi est celui de la Métropole européenne de Lille (MEL), première métropole agricole de France (45 % de sa surface cultivée et plus de 750 exploitations agricoles). Ce territoire d'agriculture ur.jpgne et périur.jpgne est tout à .jpgt adapté à l'ouverture d'un dialogue entre acteurs locaux (agriculteurs et rive.jpgns des parcelles agricoles, souvent jardiniers amateurs) autour d'une culture partagée emblématique des Hauts-de-France : la pomme de terre.

L'équipe projet met en place une étude d'identification et d'impact des multiples sources d'inoculum pri.jpgre (issu de pommes de terre ou de tomates) à l'échelle de ce territoire. Elle s'appuie également sur les travaux existants sur la combi.jpgson des leviers de la protection intégrée pour stimuler l'adhésion des producteurs et favoriser les changements de pratiques, notamment par le b.jpgs d'un groupe de producteurs « pilotes » mettant en oeuvre ces leviers.

Le caractère périur.jpgn du territoire d'étude permet de fédérer les agriculteurs et les citoyens autour d'un projet de science participative contribuant à diminuer les sources d'inoculum pri.jpgre de mildiou au sein d'un territoire.

De même, un dialogue est engagé avec les acteurs locaux afin de mettre au point une méthodologie permettant de lever les freins au changement des pratiques, pour la prise en compte des principes de la protection intégrée, notamment le choix de variétés moins sensibles au mildiou, en parcelles et en jardins. Le projet se décline en plusieurs actions, qui visent particulièrement à :

- identifier les sources d'inoculum pri.jpgre de mildiou, et suivre le démarrage des épidémies, avec notamment l'objectif de .jpgre évoluer l'OAD Mileos pour y intégrer la prise en compte du niveau d'inoculum pri.jpgre ;

- identifier les freins au changement de pratiques, dialoguer avec les acteurs du territoire sur l'adoption de pratiques vertueuses permettant une diminution sensible des sources d'inoculum pri.jpgre ;

- mettre en place un réseau de parcelles pour la mise en oeuvre de la protection intégrée, en incluant la gestion territoriale de l'inoculum pri.jpgre.

Cela permettra de mettre en route une nouvelle étape dans la construction et l'adoption de la protection intégrée contre le mildiou par les producteurs de pommes de terre.

RÉSUMÉ

< CONTEXTE - La protection phytosani.jpgre des grandes cultures repose majori.jpgrement sur l'utilisation de produits phytopharmaceutiques, .jpgs le contexte se durcit, au point de remettre en question cette voie : restrictions d'usages ou interdictions, plan Écophyto 2+ réaffirmant l'objectif de réduction de moitié des utilisations, mise en place de précautions supplémen.jpgres vis-à-vis de l'exposition des abeilles, des tra.jpglleurs et du voisinage (Verjux, 2017)...

ÉTUDE - La protection intégrée contre le mildiou de la pomme de terre peut être mise en oeuvre par la combi.jpgson de tous les leviers disponibles. Arvalis-Institut du végétal et Fredon Hauts-de-France ont mis en place des es.jpgs dans l'objectif d'optimiser cette combi.jpgson en testant des itiné.jpgres cohérents de 2018 à 2020 (années peu favorables au mildiou).

RÉSULTATS - Les résultats montrent que :

- le .jpgn d'IFT (indicateur de fréquence de t.jpgtement) apporté par l'utilisation de l'OAD Mileos est estimé à 30 à 35 % des IFT de référence ;

- le .jpgn d'IFT apporté par une résistance variétale moyenne est estimé à 30 % des IFT de référence ;

- le biocontrôle (phosphite de potassium) permet un .jpgn d'IFT de 10 % des IFT de référence.

La combi.jpgson de tous les moyens de protection intégrée permet de réduire significativement les IFT sans prendre de risque sur la protection des parcelles, surtout en années à .jpgble pression de maladie.

MOTS-CLÉS - Pomme de terre, mildiou, protection intégrée, t.jpgtement, outil d.jpgde à la décision (OAD), indicateur de fréquence de t.jpgtement (IFT), résistance variétale.

La protection intégrée des cultures

En combinant tous les leviers disponibles, la protection intégrée des cultures (PIC) donne le cadre pour concevoir les itiné.jpgres de protection des cultures pour l'avenir.

Selon la définition de la directive européenne 2009/128/CE, la lutte intégrée vise à construire une boîte à outils permettant de combiner les méthodes prophylactiques, d'analyse de risques et de lutte directe, sans exclure une utilisation .jpgsonnée des produits phytopharmaceutiques. Elle ne propose pas d'itiné.jpgres clés en .jpgn, .jpgs des ingrédients, outils élémen.jpgres à assembler en fonction des objectifs et cont.jpgntes de chaque exploitation (Ricci et al., 2011).

Les .jpgsabilités techniques et économiques de chaque outil doivent être évaluées dans des approches multicritères afin de garantir l'opérationnalité pour le plus grand nombre.

POUR EN SAVOIR PLUS

CONTACTS : d.gaucher@arvalis.fr

karine.petit@fredon-hdf.fr

BIBLIOGRAPHIE : - Agreste, 2019. Pratiques culturales en grandes cultures 2017 : IFT et nombre de t.jpgtements. Chiffres et données, 2019-3, 30 p.

- Arvalis-Institut du végétal, 2012. Pommes de terre, Prophylaxie, les techniques efficaces de réduction des risques de bioagresseurs. 5 p.

- Bagot P., Gravoueille J.-M., Quéré B., 2016. Démarche Vate Pomme de terre au CTPS, prendre en compte les enjeux d'avenir. La Pomme de terre fran.jpgse, n° 607, p. 42-44.

- Gaucher D., Dubois L., Chatot C., 2017. Mileos - The French Potato Late Blight DSS: Recent studies to improve the relevance of the tool. EAPR, 20est triennal conference, Ver.jpglles, 9-14 juillet 2017. P. 193.

- Menil A., Chauvin J.-E., Pellé R., Bousseau M., Gaucher D., Beauvallet G., Maumené C., Andrivon D., Pasco C., Val F., Barbary A., Turner M., 2018. Projet Milpombio, à la recherche de solutions de biocontrôle pour lutter contre le mildiou de la pomme de terre. Végéphyl, 12e conférence internationale sur les maladies des plantes. Tours, 11 et 12 décembre 2018, p. 313-322.

- Ricci P., Bui S., Lamine C., Coord., 2011. Repenser la protection des cultures, innovations et transitions. Éditions Quae et Educagri, 250 p.

- Verjux N., 2017. Integrated Plant Protection in Potatoes: Review of the French Situation. Potato Research, n° 60, p. 307-318.

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