Dans le Gard, des viticulteurs signalaient depuis deux ans des difficultés croissantes de désherbage au glyphosate. Cela concernait l'érigéron de Sumatra, alias vergerette de Sumatra (Conyza sumatrensis, espèce différente de l'érigéron du Canada). L'expert vigne de leur coopérative (Thierry Favier, de la CAPL(1)) prélève des échantillons en septembre dernier dans deux parcelles suspectes. Les graines sont mises à germer et les tests de résistance réalisés. Les résultats d'un premier échantillon issu d'une parcelle située à Fournès(2), tombent fin février : il s'agit bien de résistance !
Pour cette population, le facteur de résistance est de 3 : il faut 3 fois plus de glyphosate sur érigérons résistants que sur érigérons sensibles pour obtenir le même effet, au même stade de développement des plantes bien sûr. C'est suffisant pour causer (donc expliquer) les difficultés sur le terrain.
Pour l'autre parcelle, située sur une autre commune, T. Favier attendait encore le verdict le 16 mai.
Avant même d'avoir la première confirmation de résistance, les viticulteurs et les techniciens de terrain, mais aussi InVivo, union de coopératives à laquelle appartient la CAPL, la société Monsanto, fabricante du glyphosate, et enfin le Groupe Columa(3) de l'AFPP, s'étaient déjà mis en ordre de marche pour surveiller la situation et chercher des solutions comme ils le font déjà pour la résistance au même glyphosate du ray-grass dans les vignes. Bien leur en a pris puisqu'il s'agit bien de résistance ! Des travaux donc déjà en cours. Phytoma en reparlera.
<p>(1) Coopérative agricole Provence- Languedoc.</p> <p>(2) A peu près à mi-chemin entre Avignon et Nîmes. Parcelle visible sur la photo.</p> <p>(3) Comité de lutte contre les mauvaises herbes.</p>