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Produits phytos vigne : onze nouveautés passées en revue

MARIANNE DECOIN* - Phytoma - n°679 - décembre 2014 - page 38

Parmi les onze innovations pour la protection du vignoble arrivées depuis un an, on compte neuf produits phytos (= phytopharmaceutiques) inédits sur la vigne, huit visant des maladies et quatre utilisables en agriculture biologique... Explications.
Il n'y avait plus de produit autorisé contre l'esca. Avec l'extension d'usage d'Esquive WP, il en existe de nouveau un. Un seul. Photo :M. Doumergue

Il n'y avait plus de produit autorisé contre l'esca. Avec l'extension d'usage d'Esquive WP, il en existe de nouveau un. Un seul. Photo :M. Doumergue

Depuis un an, le marché des produits phytos autorisés sur la vigne a vu arriver onze nouveautés : neuf produits inédits sur la vigne et deux extensions d'utilisation de produits déjà connus au vignoble. Les fongicides représentent le plus gros contingent, c'est habituel. Deux d'entre eux visent des maladies du bois, ce qui est original.

Face aux maladies du bois

Trichoderma anti-esca

En effet, l'an dernier(1) comme les deux années précédentes(2), les nouveaux fongicides autorisés visaient uniquement des maladies du feuillage et des grappes : rien sur les maladies du bois...

En 2014, enfin ! Esquive WP a été autorisé contre l'esca ainsi que le BDA, que ce dernier soit le deuxième aspect de la même maladie ou une maladie différente... n'entrons pas dans le débat.

Ce biofongicide d'Agrauxine à base de la souche I -1237 de Trichoderma atroviride (Tableau 1) est commercialisé par Bayer depuis fin 2011. Il était déjà autorisé contre une autre maladie du bois, à savoir l'eutypiose. Il est reconnu UAB (utilisable en agriculture biologique), listé Nodu vert biocontrôle et également reconnu « sans classement » (voir Encadré 1).

Il a longuement été testé contre l'esca : Phytoma en avait parlé en 2011(3) puis en 2014(4). C'est désormais le seul produit phyto (=phytopharmaceutique) autorisé contre cette maladie.

Ce produit de biocontrôle ne masquera pas l'effet d'une taille inadaptée (comme le faisait l'arsénite de soude, interdit en 2001, vu sa toxicité). Il n'éradique pas la maladie, ce que du reste aucun produit n'a jamais fait. Mais il fait baisser le nombre de ceps atteints dans des proportions économiquement intéressantes, et d'autant mieux que l'application est répétée tous les ans.

Ce traitement de fond s'applique sur les plaies de taille, en les badigeonnant ou par pulvérisation ciblée. Le Trichoderma colonisera le bois, plus rapidement que ne le font les champignons impliqués dans l'esca-BDA (et ceux de l'eutypiose), sans nuire au bois de la vigne. Il combattra ensuite les champignons pathogènes : compétition, antibiose, digestion... Plus vite le traitement suit la taille, meilleure sera l'efficacité.

Le Trichoderma est à l'abri du lessivage au bout de quatre heures. Attention, c'est un produit vivant : il peut être conservé à température ambiante (d'autres biofongicides exigent le réfrigérateur) mais celle-ci ne doit pas dépasser 20 °C, et sur une durée ne dépassant pas six mois.

Association contre l'eutypiose

Le second produit antimaladie du bois est autorisé contre l'eutypiose (Tableau 1). Nommé Phytopast V, ce produit de Protecta s'applique en badigeonnage des plaies de taille. Lui aussi a été évoqué dans Phytoma(5). Il associe deux substances connues depuis longtemps sur vigne, mais jusqu'ici dans des produits à pulvériser contre des maladies du feuillage : le cyproconazole et le thiophanate-méthyl.

À noter que ces deux fongicides ont des modes d'action différents l'un de l'autre, ce qui est un atout antirésistance.

Leur action s'ajoute à celle, physique, du mastic souple qui leur sert de support. Ce dernier oppose une barrière mécanique aux contaminants pouvant arriver après sa pose. Pour leur part, les fongicides agissent sur les champignons qui seraient déjà présents sur la plaie avant l'application du produit. Mais à condition qu'ils n'y soient pas restés suffisamment longtemps pour s'être enfoncés dans les tissus...

Là encore, on le comprend, l'efficacité sera maximale si le badigeonnage est effectué rapidement après la taille.

Le produit a été testé aussi sur des champignons liés à l'esca, notamment Phaeomoniella chlamydospora, principale espèce trouvée sur les plaies de taille en hiver avec l'agent de l'eutypiose Eutypa lata. Peut-être aurons-nous un jour à annoncer une extension d'usage. Mais pas aujourd'hui.

Quarté anti-oïdium

Laminarine stimulatrice

Passons maintenant aux maladies du feuillage. Tout d'abord, l'oïdium est la cible de quatre nouveautés (Tableau 2, page suivante). L'une d'elles est UAB et Nodu vert biocontrôle : c'est Vacciplant Fruits et Légumes, de Goëmar, un produit déjà connu en vergers(6). Il est à base de laminarine, substance naturelle extraite (par procédé physique) d'algues laminaires prélevées en mer sous contrôle de l'Ifremer.

Ce produit n'est pas un pesticide, il n'a pas d'activité fongicide directe : c'est un SDN, stimulateur de défenses naturelles des végétaux sur lesquels il est pulvérisé. Un mode d'action spécifique, différent de celui des fongicides « conventionnels » autorisés.

Pour l'instant, signale Goëmar, « la stratégie d'introduction du produit dans les stratégies de protection anti-oïdium est en cours de développement et de validation ».

Arrivée du fluopyram

Autre substance active inédite sur vigne : le fluopyram de Bayer, présenté dans Phytoma en septembre dernier(7).

C'est le premier représentant de la famille de pyridinyl éthyl benzamides, sous-groupe des SDHI (inhibiteurs de la succinate-déshydrogénase, une enzyme impliquée dans la respiration cellulaire).

Ses premières autorisations en France ont été publiées début 2014(8) sur oïdium de la vigne et sur colza, dans des produits différents où le fluopyram est associé à des substances différentes.

Pour la vigne, la spécialité s'appelle Luna Sensation et l'associé est la trifloxystrobine (Tableau 2). Cette dernière est une strobilurine lancée au début des années 2000. Elle aussi inhibe la respiration cellulaire mais sur un autre site d'action. Il n'y a donc pas de résistance croisée entre les deux substances, un intérêt de leur association.

Elle annonce une excellente efficacité. Point intéressant : le nouveau produit protège la vigne sur 21 jours, à condition de l'utiliser à dose pleine (à trois-quarts de dose, la protection tiendra 14 jours).

La spécialité est autorisée aussi contre le black-rot, à la cadence de 14 jours pour la dose pleine. On sait que cette maladie a frappé fort en 2014, notamment dans le Bordelais et dans le Gard(9). Il faut donc la surveiller et, dans les secteurs touchés, ne pas oublier de la combattre à la faveur des traitements contre l'oïdium ou le mildiou, voire de la viser spécifiquement...

Proquinazide associé

La troisième nouveauté visant l'oïdium est une association de proquinazide et de tétraconazole proposée par DuPont sous le nom de Talendo Extra (Tableau 2). Le proquinazide est une quinazolinone, qui avait été lancé seul dans Talendo en 2009. Il est désormais associé au tétraconazole, triazole datant des années 1990 – là encore, deux modes d'action différents et complémentaires. Le produit est un antioïdium spécifique.

Arrivée de la pyriofénone

Le quatrième anti-oïdium a été autorisé tout récemment : la nouvelle est tombée le 17 novembre. Il s'agit de Kusabi, à base de pyriofénone (Tableau 2). Cette substance, d'origine japonaise (ISK Biosciences), est commercialisée en France par Belchim Crop Protection.

En décembre 2012, elle était présentée à la Cima de l'AFPP comme appartenant à la nouvelle famille chimique originale des benzoylpyridines, avec un mode d'action inconnu.

Belchim signale que, selon le Frac, il reste en 2014 dans la catégorie des modes d'action inconnus mais avec une proposition en « acting disruption ».

Il est annoncé que le produit possède des propriétés préventives et curatives et un haut niveau d'efficacité. Nous en reparlerons bientôt.

Sur d'autres maladies

Amétoctradine et métirame sur black-rot

Revenons au black-rot, cette maladie en recrudescence en 2014. Elle est visée par l'extension d'usage d'Enervin (Tableau 2), produit de BASF bien connu sur vigne car lancé contre le mildiou en 2011.

Ce produit associe le métirame, connu depuis longtemps, à l'amétoctradine qui était alors une nouveauté. Phytoma l'avait présentée en février 2011(10).

L'article signalait l'appartenance de la substance à une nouvelle famille chimique (les pyrimidylamines), sans résistance croisée avec d'autres fongicides du marché. Aujourd'hui, l'affirmation reste valable. Par ailleurs, le site d'action de la substance, inconnu en 2011, vient d'être déterminé : il est situé sur la face externe du complexe mitochondrial III comme celui des QoI (strobilurines, etc.), mais à un autre niveau : un mode d'action original en phytopharmacie, abrégé en QoSI.

Quoi qu'il en soit, ce produit est donc désormais officiellement utilisable contre le black-rot, tout en restant, bien entendu, toujours efficace contre le mildiou.

À noter un autre atout : il n'est pas classé au plan toxicologique. Son classement écotoxicologique vient d'une toxicité sur organismes aquatiques, mais les deux substances sont peu persistantes dans l'eau.

Encore le fluopyram, mais sur botrytis

Dernier fongicide de la liste, Luna Privilège de Bayer (Tableau 2). Il contient du fluopyram mais, cette fois, formulé en solo. Le produit est annoncé plus efficace et régulier au champ que les références du marché. Il est préconisé plutôt en début de lutte antibotrytis (chute des capuchons floraux, fermeture de la grappe), sur tous les cépages, de cuve comme de table.

Sur d'autres usages

Deltaméthrine en « attract and kill »

À côté des fongicides, les insecticides jouent le paradoxe : un produit autorisé sur un ravageur ô combien marginal sur vigne et à base d'une substance active lancée à la fin des années 1970 !

En effet, Decis Trap de Bayer utilise la vénérable deltaméthrine (Tableau 3). Ce produit est autorisé contre les cératites (Ceratitis sp., mouches redoutées notamment sur pêcher et négligeables sur vigne), mais il ne l'est pas contre les drosophiles, ni D. suzukii ni les autres. Pourquoi en parler ? Parce que la méthode est innovante : c'est l'« attract and kill ».

Le dispositif est à la fois un diffuseur et un piège. Il diffuse un attractif : odoriférant e oter un autre atout : il n'est pas classé au plan toxicologique. Son classement écotoxicologique vient d'une toxicité sur organismes aquatiques, mais les deux substances sont peu persistantes dans l'eau. Encore le fluopyram, mais sur botrytis Dernier fongicide de la liste, Luna Privilège de Bayer (Tableau 2). Il contient du fluopyram mais, cette fois, formulé en solo. Le produit est annoncé plus efficace et régulier au champ que les références du marché. Il est préconisé plutôt en début de lutte antibotrytis (chute des capuchons floraux, fermeture de la grappe), sur tous les cépages, de cuve comme de table. Sur d'autres usages Deltaméthrine en « attract and kill » À côté des fongicides, les insecticides jouent le paradoxe : un produit autorisé sur un ravageur ô combien marginal sur vigne et à base d'une substance active lancée à la fin des années 1970 ! En effet, Decis Trap de Bayer utilise la vénérable deltaméthrine (Tableau 3). Ce produit est autorisé contre les cératites (Ceratitis sp., mouches redoutées notamment sur pêcher et négligeables sur vigne), mais il ne l'est pas contre les drosophiles, ni D. suzukii ni les autres. Pourquoi en parler ? Parce que la méthode est innovante : c'est l'« attract and kill ». Le dispositif est à la fois un diffuseur et un piège. Il diffuse un attractif : odoriférant et non toxique, celui-ci attire uniquement les insectes visés, ici les cératites. Celles-ci pénètrent dans le piège et entrent en contact avec l'insecticide. Les insectes pollinisateurs, non attirés par l'attractif, ne sont pas exposés au produit. Il en est de même pour le reste de la faune non-cible et pour les travailleurs œuvrant dans les parcelles. La quantité de deltaméthrine utilisée va de 0,75 g/ha pour 50 diffuseurs/ha à 1,2 g/ha pour 80 diffuseurs/ha, quantité maximale permise par l'AMM du produit. C'est le 1/10e des quantités utilisées en pulvérisation, lesquelles vont de 7,5 à 12,5 g/ha.

Enfin, la vigne et ses grappes ne sont pas touchées par l'insecticide.

Aussi, bien que ce dernier soit une substance conventionnelle obtenue par synthèse chimique, le produit est reconnu UAB.

Mais attention ! Répétons-le : il n'est autorisé que sur cératites, catégorie précise de mouches, et PAS sur drosophiles.

Sachant que le deltaméthrine est efficace contre de nombreux insectes ravageurs, pourquoi cette restriction ? Parce que l'attractif est inadapté aux drosophiles et n'attire que les cératites !

Des essais sont en cours pour trouver un attractif attirant les drosophiles dont D. suzukii, et ainsi mettre au point un diffuseur-piège qui les visera... Mais ce sera forcément un autre attractif que celui de l'actuel produit. Ce dernier ne sera jamais utilisable contre les « droso ».

Glyphosate et flazasulfuron

La dixième innovation est un herbicide associant le glyphosate au flazasulfuron (Tableau 3). Les substances étaient connues sur vigne mais l'association Chikara Duo, commercialisée par Belchim Crop Protection, était attendue depuis le Columa 2013(11). Elle présente trois avantages : diminuer la quantité de glyphosate nécessaire à l'hectare, agir sur toute la flore adventice avec un spectre vraiment très large et proposer des substances sans résistance croisée entre elles. Ceci dit, en présence de populations de ray-grass ou d'érigéron résistants au glyphosate, attention ! L'association n'est pas toujours une solution durable.

À noter cependant : les associations prêtes à l'emploi sont rares en vigne : il semble qu'on n'en comptait que cinq début 2014... L'arrivée de celle-ci apporte donc un « plus ».

Triglycéride éthoxylé : enfin avec des insecticides

Le dernier produit de notre liste est un généraliste, utilisable en vigne et sur d'autres cultures. Nommé Fieldor Max(second nom commercial : Djeen), cet adjuvant de Vivagro est à base de triglycéride éthoxylé 10 OE, présenté dans Phytoma en 2009(12). Le produit est autorisé avec les fongicides et herbicides, mais aussi les insecticides, ce qui le différencie de Fieldor, son prédécesseur de première génération contenant le même grammage de la même substance. Les tests ont été réalisés notamment avec un bio-insecticide à base de Bacillus thuringiensis, le triglycéride est d'origine biologique (huile de soja) sans synthèse chimique, le produit est non classé sur le plan toxicologique et son classement écotoxicologique est bénin : tous les atouts pour être Nodu vert (quand cette liste accueillera des adjuvants, ce qu'elle n'a pas encore fait) et UAB.

Certes, on ne le trouve pas sur la liste des produits phytos UAB en ligne mi-novembre 2014. Mais cette liste a été publiée en octobre et le produit autorisé courant novembre. Quoi qu'il en soit, il est reconnu utilisable en agriculture biologique par Ecocert international.

<p>(1) Cultures pérennes, la vigne voit six nouveautés. <i>Phytoma</i> n° 668, novembre 2013, p. 38 à 42.</p> <p>(2) Vigne, année à fongicides dont trois « alternatifs ». <i>Phytoma</i> n° 658, novembre 2012, p. 22 à 25. Quatre inédites et des tendances. <i>Phytoma</i> n° 649, décembre 2011, p. 34 à 8.</p> <p>(3) Mounier E. <i>&amp; al.,</i> 2011. Protéger la vigne contre les maladies du bois, nouvelles précisions sur Trichoderma atroviride. <i>Phytoma</i> n° 647, octobre 2011, p. 38 à 41.</p> <p>(4) Mounier E. et Dubournet P., 2014. Maladies du bois de la vigne : résultats d'un outil polyvalent. <i>Phytoma</i> n° 675, juin-juillet 2014, p. 44 à 47.</p> <p>(5) Mayet V. et Lecomte P., 2014. Un nouveau moyen de protection des plaies de taille, résultats sur vigne. <i>Phytoma</i> n° 671, février 2014, p. 12 à 14.</p> <p>(6) Bernardon-Méry A. &amp; Joubert J.-M., 2013. La laminarine contre la tavelure du pommier. <i>Phytoma</i> n° 662, mars 2013, p. 28 à 31.</p> <p>(7) Dubournet P. <i>&amp; al.,</i> 2014. Qu'est-ce que le fluopyram, fongicide de nouvelle génération. <i>Phytoma</i> n° 676, août-septembre 2014, p. 42 à 46.</p> <p>(8) Nouvelles AMM phytopharmaceutiques. <i>Phytoma</i> n° 671, février 2014, p. 7.</p> <p>(9) Proust I., 2014. Black-rot, les raisons d'un retour. <i>La Vigne</i> n° 269, novembre 2014, p. 64 et 65.</p> <p>(10) Aumont C. et Gauthier C., 2011. Qu'est-ce que l'amétoctradine, fongicide antimildiou de la vigne. <i>Phytoma</i> n° 641, février 2011, p. 47 à 49.</p>

1 - Comment décrypter les tableaux

Les tableaux de cet article contiennent des colonnes « tox » et « écotox » avec en sous-titre : « DPD-CLP ». Traduction :

– « Tox » désigne le classement toxicologique du produit, c'est-à-dire son degré de danger pour la santé humaine ;

– « écotox » désigne le classement écotoxicologique ou environnemental.

« DPD », comme « directive préparation dangereuse », désigne le type de classification et codification issu de cette directive européenne de 1999 (n° 99/45). Dès le 1er juin 2015, plus aucun produit ne sortira de fabrication avec une étiquette conforme à ce code. Mais il restera deux ans pour les écouler et les utiliser.

CLP comme « classification, labelling, packaging », en français « classification, étiquetage, emballage », nom d'un règlement européen de 2008 (n° 1272/2008), désigne le type de classification et sa codification issus de ce règlement. Il concerne les produits phytopharmaceutiques et d'autres produits (biocides, peintures, détergents, etc.). Les étiquettes de tous ces produits sortant d'usine à partir du 1er juin 2015 devront respecter le CLP. En attendant, les fabricants avaient le droit de devancer l'appel. De nombreux produits sont déjà commercialisés avec le nouveau code sur leur étiquette.

Que signifient les codes ? Pour le savoir, il faut consulter sur internet le règlement CLP et ses annexes III et IV, ou lire l'Index phytosanitaire de l'Acta. Ses éditions 2014 et 2015 donnent les « traductions » dans leurs pages 21 à 33.

Et s'il n'y a pas de mention sur une étiquette munie par ailleurs de son numéro d'AMM ? Ou si un document signale que le produit est « SSCL », ou encore « sans classement » ? Cela ne veut pas dire que le produit n'a pas encore été classé ! Cela signifie qu'il a été évalué et classé comme parmi les produits les moins dangereux en « tox » et en « écotox ». Certains produits peuvent par ailleurs être « non classés » en tox (après évaluation) tout en ayant un classement écotoxicologique.

2 - Les règles des nombres d'applications autorisés

Presque tous les produits cités ici sont soumis à des règles de nombre d'applications. Ainsi, pour les fongicides, on ne peut pas dépasser une ou deux applications par an... Le Vacciplant fait figure d'exception, il peut être appliqué jusqu'à vingt fois.

Comment trouver ces nombres d'applications ? Plusieurs moyens existent ; entre autres :

– pour un produit déjà acheté, lire son étiquette ! S'il est soumis à un nombre d'applications maximum, celui-ci est mentionné (souvent sur la contre-étiquette, avec les classements « tox » et « écotox » et les phrases de risque).

– avant d'acheter un produit, lire sa fiche dans ephy ou, s'il a été autorisé avant le 15 juin 2014, dans l'Index Acta 2015 (voir « Liens utiles »).

POUR EN SAVOIR PLUS

AUTEUR : *M. DECOIN, Phytoma.

CONTACT : m.decoin@gfa.fr

LIENS UTILES : pour e-phy : http://e-phy.agriculture. gouv.fr

pour l'Index Acta : www.acta-publications.com

BIBLIOGRAPHIE : Les 12 références (dont 11 articles parus dans Phytoma et un dans La Vigne) sont données en notes de bas de page.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

RÉSUMÉ

CONTEXTE -Depuis un an, la vigne a vu arriver onze innovations en matière de produits phytopharmaceutiques.

FONGICIDES - Huit de ces innovations sont des fongicides :

– extension d'usage sur esca d'un biofongicide (UAB et Nodu vert) à base de Trichoderma atroviride, déjà autorisé auparavant sur vigne contre l'eutypiose ;

– nouveau badigeon pour plaies de taille anti-eutypiose à base de cyproconazole et de thiophanate-méthyl ;

– extension d'usage sur oïdium vigne d'un biofongicide UAB et Nodu vert à base de laminarine, déjà connu sur d'autres cultures ;

– deux nouveaux fongicides à base de fluopyram, substance inédite en France : un anti-oïdium (fluopyram associé à la trifloxystrobine) et un antibotrytis (fluopyram solo) ;

– nouvel anti-oïdium à base d'une association inédite de substances déjà autorisées auparavant sur vigne, le proquinazid et le tétraconazole ;

– nouvel anti-oïdium à base de pyriofénone, substance inédite en France.

– extension d'usage sur black-rot d'un anti-oïdium vigne à base d'amétoctradine et de métirame.

AUTRES - Sont arrivés aussi :

– un anticératite UAB « attract and kill » à base de deltaméthrine ;

– un herbicide associant le glyphosate et le flazasulfuron ;

– un adjuvant pour bouillies insecticides (et autres) à base de triglycéride éthoxylé 10 OE

MOTS-CLÉS - Vigne, produits phytopharmaceutiques, innovation, UAB (utilisable en agriculture biologique), Nodu vert.

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :