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Champ de soja au Brésil, probablement tolérant au glyphosate comme la plupart du soja mondial. Photo DR. Source : Pixabay
- Le 20 mars, le Circ (Centre international de recherche sur le cancer, émanation de l'OMS, Organisation mondiale de la santé) a annoncé avoir classé trois pesticides comme « cancérogènes probables » (groupe 2A) et deux comme « cancérogènes possibles » (groupe 2B, classification moins sévère).
Cette évaluation se base sur une compilation d'études scientifiques existantes, mais la monographie citant ces études n'est pas encore publiée à l'heure où nous mettons sous presse.
- Le glyphosate, herbicide autorisé en France et ailleurs dans le monde où il est appliqué notamment sur plus des trois quarts des PGM (cultures transgéniques(1)) est, selon le communiqué du Circ, classé probable cancérigène (2A) pour les lymphones non hodgkiniens (des cancers du sang).
Lors d'une conférence de presse le 9 avril, la Plateforme Glyphosate France, qui regroupe des industriels fabriquant ou distribuant la substance, a contesté ce classement en se basant notamment sur le travail des autorités allemandes dans le cadre de la réévaluation européenne de la substance. Attendons la sortie de la monographie du Circ pour en savoir plus.
- Le malathion et le diazinon sont eux aussi classés 2A, le premier pour le cancer de la prostate et encore pour les lymphones non hodgkiniens, le second pour le cancer du poumon et toujours les lymphones non hodgkiniens.
Ces deux insecticides ne sont plus autorisés en France dans des produits phyto. Le malathion était encore récemment utilisé pour d'autres usages, notamment pour lutter contre le moustique-tigre (Aedes albopictus) vecteur du chikungunya en Guyane(2).
- Le parathion et le tetrachlorvinphos sont classés 2B, sans précision sur les types de cancer possiblement liés. Ces deux insecticides ne sont pas autorisés en France.
(1) Selon l'Isaaa (voir « OGM : plus de 6 millions d'hectares supplémentaires », Phytoma n° 681, février 2015, p. 6), 60 % des PGM sont tolérantes à un herbicide et 28 % cumulent tolérance/herbicide et résistance/insecte. Or la plupart des tolérances à un herbicide le sont au glyphosate. (2) Les autorités faisaient traiter pour éviter une épidémie aussi forte qu'aux Antilles (en Martinique, 72 000 consultations, 1 265 personnes hospitalisées plus de 24 h, 49 décès à l'hôpital et 34 à domicile liés à la maladie - source Martinique Première). Les populations guyanaises du moustique-tigre semblant résister à d'autres produits, c'est le malathion qui était utilisé. Ses épandages ont été suspendus.
