ImprimerLe 11 mars, la plate-forme Glyphosate France* publiait un livre blanc sur cette substance active dressant le portrait d'une molécule peu toxique, non cancérigène et n'interférant pas avec les systèmes endocriniens. L'ouvrage affirme en outre qu'elle se dégrade complètement dans l'environnement au bout de quelques mois. Lors de cette dégradation apparaît l'AMPA, une molécule fréquemment retrouvée dans les eaux et attribuée au seul glyphosate. À tort, soutient le livre blanc : les phosphonates utilisés dans les lessives se dégradent eux aussi en AMPA. Ils sont une autre cause de la pollution des eaux.
Hasard du calendrier ? Quelques jours plus tard, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classe le glyphosate comme « cancérogène probable ». L'association Générations futures demande « un retrait immédiat des produits à base de cette substance active ».
Le 25 mars, interpellée sur le sujet à l'Assemblée, Marisol Touraine, ministre de la Santé, exclut tout retrait anticipé. Elle rappelle qu'une « évaluation européenne de la toxicité de ces produits est en cours, qui devra ensuite faire l'objet d'une analyse précise par les agences sanitaires ».
« Le glyphosate a une quarantaine d'années. Les autorités réglementaires du monde entier sont toujours allées dans le même sens, à savoir qu'il ne pose aucun risque particulier pour l'homme, les animaux et l'environnement », insiste Yann Fichet, porte-parole de la plateforme Glyphosate qui n'accepte pas la classification du CIRC.
* La plate-forme regroupe Nufarm, Syngenta, Dow Agrosciences, Adama, Monsanto, Arysta Lifesciences et Cheminova Agro.
