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Sur le métier

Éric Chapin propose son expertise en espaces verts et jardins

PAR CHANTAL URVOY - Phytoma - n°685 - juillet 2015 - page 49

Après avoir passé une bonne partie de sa carrière à la Fredon, Éric Chapin est depuis 2011 expert-conseil en protection sanitaire des jardins et espaces verts. Une activité qui l'amène à rencontrer un public très varié, de l'ingénieur spécialisé d'une grande collectivité à une compagnie d'assurance, en passant par des architectes-paysagistes et des particuliers. Son maître mot : s'adapter à chaque situation.
 Photo : T. Pomares

Photo : T. Pomares

En février 2011, Éric Chapin démarre, sous la marque Cosave, son entreprise d'expertise-conseil et d'accompagnement des professionnels des jardins et espaces verts en protection des cultures. Il intervient aussi parfois en horticulture dans des serres de collection ou des centres techniques municipaux.

Ses clients ? Des collectivités qui font appel, soit au coup par coup soit dans le cadre d'un marché, pour un suivi de plantation ou une mise en place d'une protection intégrée.

Mais également des entreprises du paysage, applicateurs de produits phytosanitaires, pépiniéristes, cabinets de gestion de biens, compagnies d'assurances, voire des particuliers.

« Basé dans le Var, je travaille essentiellement en Provence-Alpes-Côte d'Azur et sur le littoral avec quelques interventions en Languedoc-Roussillon », souligne Éric Chapin.

Méthodes de lutte

L'expertise-conseil recouvre plusieurs facettes : diagnostic, préconisations de moyens de lutte, accompagnement technique, suivi phytosanitaire, études spécifiques et gestion de conflits commerciaux. Si le diagnostic s'arrête à l'identification de la cause d'un problème phytosanitaire, d'autres clients souhaitent être conseillés en termes de moyens de lutte.

« Les traitements phytosanitaires sont conseillés en dernier recours. En espaces verts, on peut très souvent gérer les problèmes sanitaires par des méthodes de lutte culturale, prophylactique ou biologique. Dans certaines situations, la préconisation est de ne pas intervenir pour laisser la nature régler le problème. Dans ce cas, il faut savoir bien argumenter car il est difficile pour le client d'entendre qu'il ne faut rien faire. »

Accompagnement

« Dans d'autres cas, il est impératif de définir une stratégie de lutte et d'être très rigoureux sur la mise en oeuvre et le suivi, avec par exemple l'encadrement du chantier le jour du premier traitement, ou encore une aide à positionner les traitements au moment opportun. »

Éric Chapin accompagne aussi certains clients dans la mise place d'un dispositif de surveillance pour établir ses recommandations et préconisations et évaluer l'efficacité des mesures correctives. Notre expert passe alors régulièrement pour surveiller l'état des végétaux ainsi que l'activité des auxiliaires et établir les risques sanitaires.

S'adapter à son client

Ce métier très technique demande également un brin de psychologie et beaucoup de pédagogie. En effet, Éric Chapin rencontre à la fois des ingénieurs mais aussi des opérateurs.

Quant aux propriétaires et gestionnaires d'espaces paysagers, tous n'ont pas la même conception du jardin ou du rôle du végétal, sans compter que sur la Côte d'Azur, il peut avoir des clients étrangers qui ont une culture parfois différente de la nôtre.

« Je dois donc évaluer les compétences techniques de la personne à qui je m'adresse mais également ses exigences, ses objectifs et sa façon de penser pour adapter mes préconisations et mon discours. Par exemple, je ne vais pas pouvoir orienter un client vers la lutte biologique s'il souhaite un effet immédiat et n'accepte pas la présence de défauts ou de nuisibles sur ses plantations ! »

Expertise technique

En tant qu'expert technique, Éric Chapin intervient parfois dans le cas de conflits commerciaux pour répondre aux questions des deux parties, ou face à un propriétaire mécontent de la prestation de service (manque de résultat à la suite d'un programme de traitements phytosanitaires) ou bien à un assureur qui a besoin d'éléments techniques pour confirmer ou infirmer des faits.

Ayant une compétence particulière sur palmier, notre expert participe également à des études spécifiques, notamment de la DGAL, dans le cadre d'expérimentation sur cette plante. La formation dans le cadre du Certiphyto ou de la lutte biologique en espaces verts constitue aussi une part non négligeable de son activité.

Travail collaboratif

Seul dans son entreprise, Éric Chapin travaille en collaboration avec des confrères pour avoir un avis éclairé sur une question, partager des connaissances, transmettre un dossier à l'un d'eux plus compétent sur un sujet particulier ou encore avoir un soutien technique sur une partie d'un dossier.

Il s'appuie également sur les laboratoires d'analyses en cas de conflit ou de symptômes difficiles à décrypter.

« Je travaille aussi de plus en plus avec les laboratoires d'analyses de sol car il existe une relation très étroite entre l'état du sol et l'état sanitaire et physiologique des végétaux. »

Réseau et veille

Pour conserver un réseau de collègues et maintenir une veille sur les sujets le concernant, il participe notamment à la commission ZNA de l'AFPP, adhère à Plante & Cité et s'investit au sein de l'Académie du biocontrôle pour développer la communication de cette structure.

« Je suis très orienté méthodes alternatives. Cela ne m'empêche pas de conseiller un produit phytosanitaire si besoin, mais dans ce cas-là, ce sera tout en choisissant celui dont l'impact sur l'environnement sera le plus limité possible. »

L'activité d'Éric Chapin a maintenant atteint son seuil de viabilité, bien qu'elle soit très cyclique sur l'année mais également dans le temps.

« Pour l'avenir, mon objectif est de maintenir ce niveau d'activité tout en renforçant mes compétences et expériences sur des thématiques phytosanitaires, comme la gestion de l'olivier et du buis, les techniques de biocontrôle... »

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BIO EXPRESS

ÉRIC CHAPIN

1993. BTA production floriculture au Tecomah, à Jouy-en-Josas (Yvelines).

1994. Ouvrier horticole.

1997-1998. BTA arboriculture fruitière puis BTS protection des cultures, au CFPPA de Moissac (Tarn-et-Garonne).

1999. Technicien au LRPV, à Antibes (Alpes-Maritimes).

2003. Chargé d'études à la Fredon, à Cuers (Var).

2011. Chargé d'études filières bois, forêt, ligneux d'ornement et espèces exotiques envahissantes à la SDQPV (ministère de l'Agri-culture, Paris).

2011-2012. Chargé de mission épidémiosurveillance Astredhor (Var).

Depuis février 2011. Consultant en protection des jardins et espaces verts (Var) en parallèle à ses dernières missions en tant que salarié.

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