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Témoinage

Exemple d'une démarche « zéro résidu de pesticides »

JULIE SABOURIN, Collectif Nouveaux Champs. - Phytoma - n°726 - septembre 2019 - page 37

Le Collectif Nouveaux Champs propose depuis un an des produits garantis sans résidus. Présentation des contours techniques de la démarche.
1. Une culture de carotte « zéro résidu de pesticides ».  Photos : 1. Fermes Larrère. 2. AIFLG

1. Une culture de carotte « zéro résidu de pesticides ». Photos : 1. Fermes Larrère. 2. AIFLG

2. Les fraises portant le label en magasin.

2. Les fraises portant le label en magasin.

Fig. 1 : Méthodologie de construction des listes de substances actives à rechercher dans le cadre de la démarche « zéro résidu de pesticides » Source : Made in Mouse.

Fig. 1 : Méthodologie de construction des listes de substances actives à rechercher dans le cadre de la démarche « zéro résidu de pesticides » Source : Made in Mouse.

Fig. 2 : Stratégie technique permettant d'atteindre le « zéro résidu de pesticides »      Adaptation selon C. Regnault-Roger, 2014 (Produits de protection des plantes, Lavoisier, p. 256).

Fig. 2 : Stratégie technique permettant d'atteindre le « zéro résidu de pesticides » Adaptation selon C. Regnault-Roger, 2014 (Produits de protection des plantes, Lavoisier, p. 256).

Fig. 3 : Les filières engagées en 2019 dans la démarche « zéro résidu de pesticides » du Collectif Nouveaux Champs Source : Made in Mouse.

Fig. 3 : Les filières engagées en 2019 dans la démarche « zéro résidu de pesticides » du Collectif Nouveaux Champs Source : Made in Mouse.

Soucieuse de répondre aux attentes des consommateurs, une troisième voie agricole est en train d'émerger, se positionnant entre l'agriculture biologique et l'agriculture conventionnelle. Le programme « zéro résidu de pesticides » (ZRP) du Collectif Nouveaux Champs (Encadré 1 page suivante), par exemple, vise à garantir aux consommateurs l'absence de résidu dans les produits consommés. Au-delà de la stratégie de communication, quel cadre technique permet d'apporter cette garantie ?

Déterminer l'absence de résidu

Sous la limite de quantification

Le règlement CE 396/2005 définit un résidu de pesticide comme les reliquats, y compris les substances actives, les métabolites et/ou les produits issus de la dégradation ou de la réaction des substances actives utilisées actuellement ou par le passé dans les produits phytopharmaceutiques tels que définis à l'article 2, point 1) de la directive 91/414/CEE, qui sont présents dans ou sur les produits visés à l'annexe I du présent règlement, y compris notamment les résidus dont la présence peut être due à une utilisation des substances actives à des fins phytosanitaires, vétérinaires, ou en tant que biocides... À chaque substance active autorisée par le règlement phytosanitaire européen CE 1107/2009 est affectée une limite maximale de résidus (LMR) définie par l'Agence européenne des produits chimiques (Echa) (Encadré 2).

L'absence de résidu est officiellement déterminée, pour chaque substance active analysée, par un résultat de mesure inférieur à la limite de quantification (Encadré 3), plus petite valeur quantifiable par les laboratoires avec une précision « acceptable »(1). À l'heure actuelle, les performances des instruments de mesure conduisent pour la majorité des résidus à une limite de quantification de 0,01 mg/kg de denrée. Un laboratoire indépendant certifié Cofrac assure les analyses sur les produits.

Liste verte des substances sans résidu

Pour chaque espèce végétale, le cahier des charges du label ZRP du collectif classe les produits phytopharmaceutiques et les substances actives en trois listes : verte, grise et noire (Figure 1). La liste verte regroupe les produits qui sont compatibles avec la démarche et donc à utiliser en priorité dans la protection des cultures. Leur application sur une parcelle engagée dans le programme ZRP garantit l'absence de résidu pour les productions issues de cette parcelle. Cette liste se compose uniquement des produits de protection des plantes au sens du RCE 1107/2009, pour lesquels l'application sur la culture suivant les bonnes pratiques agricoles ne génère pas de résidu potentiellement dangereux pour la santé des consommateurs(2) et aucune LMR n'est requise pour les substances actives entrant dans leur composition (Encadré 2). La plupart sont des produits de biocontrole ou utilisables en agriculture biologique (UAB). Cependant, tous les produits de biocontrole ou UAB ne font pas partie de la liste verte, certains générant des résidus (ex. : spinosad).

Listes grise et noire : substances actives à analyser

La liste grise regroupe toutes les substances actives générant un risque de résidu. Ces substances peuvent ête utilisées pour protéger la culture, mais dans un cadre bien précis de manière à supprimer ce risque. Pour chaque culture, sont intégrées a minima :

- les substances actives homologuées(3) sur la culture ;

- les substances actives retirées sur la culture (certaines substances ont des rémanences sur plusieurs années et il est possible de trouver des résidus même après leur retrait du marché) ;

- les substances actives de la famille des néonicotinoïdes ;

- les substances actives « décriées » (comme le glyphosate) ;

- les substances actives susceptibles de générer des résidus en raison de l'existence d'autres cultures dans l'environnement proche de la culture engagée en « zéro résidu de pesticides », y compris les éventuels traitements sur les plants.

Toutes les substances actives composant cette liste sont analysées suivant le respect de la définition du résidu. Les métabolites de dégradation sont inclus dans l'analyse.

La liste noire, quant à elle, comprend les substances actives interdites d'utilisation sur une culture engagée dans le programme ZRP. L'application directe sur la parcelle ou dans le cycle de production, ou la quantification liée à une contamination croisée induit obligatoirement le déréférencement de la parcelle du programme pour la saison en cours.

Les substances actives définies en liste noire sont mises en place par chaque groupe de travail lié à l'espèce concernée, à partir de critères de rémanence, de nocivité et de toxicité par rapport à l'environnement (phrases de risques).

Surveillance, analyses et leviers

Plan de surveillance des résidus

Un plan de surveillance des substances et métabolites des listes grise et noire est élaboré pour chaque espèce végétale. La fréquence et les modalités précises de mise en oeuvre des analyses à effectuer sur les produits sont définies et validées par le groupe de travail « Espèce », sur la base d'une analyse des risques. Celui-ci est composé de l'ensemble des référents techniques et qualité des entreprises adhérentes au Collectif Nouveaux Champs sur l'espèce concernée. Le protocole d'échantillonnage doit être formalisé en fonction de l'analyse des risques et donc des conditions de cultures. Au besoin et en cas de risques de contaminations croisées liées aux cultures environnantes, des analyses complémentaires peuvent être réalisées.

Analyse de risques

Le déploiement du dispositif qualité est basé sur une analyse des risques allant des parcelles engagées jusqu'à la vente au détail. Cette analyse des risques reprend toutes les étapes du produit de manière à identifier les dangers potentiels susceptibles de générer des contaminations par des résidus de pesticides. Elle propose ensuite des moyens de maîtrise et des mesures préventives. Un référentiel comprenant 63 points d'exigences à vérifier et évaluer permet de contrôler que tous les risques de contamination ont été envisagés. Des contrôles de la bonne application de ces pratiques sont réalisés et enregistrés tout au long de la filière de production, avec pour preuves ultimes les résultats d'analyses effectuées sur les espèces végétales. L'ensemble des contrôles est assuré en interne mais aussi par un organisme indépendant.

Si les analyses prouvent la présence de résidus, dans les limites maximales de résidus fixées par la réglementation européenne, la production est reclassée en production conventionnelle et ne bénéfice pas du label. Si les analyses prouvent la présence de résidus, au-delà des LMR, la production est éliminée et non commercialisée, conformément à la réglementation.

Neuf pratiques complémentaires

L'ensemble des actions préconisées par le cahier des charges s'appuie sur les principes agroécologiques. La démarche « ZRP » vise à combiner un grand nombre de leviers permettant de réduire de façon importante l'utilisation des produits phytopharmaceutiques de synthèse et proposer des produits portant le label en magasin. La Figure 2 résume les principaux axes de travail. Ces neuf pratiques viennent en complémentarité.

Le collectif a comparé les indicateurs de fréquence de traitement (IFT) sur la totalité des parcelles « zéro résidu de pesticides » avec ceux des parcelles conduites en conventionnel raisonné. La diminution moyenne de l'IFT (pesticides de synthèse), sur les fruits et légumes labellisés en 2018, est de 51 % (4).

Combiner les leviers : exemples sur fraise et carotte « ZRP »

Fraise « zéro résidu de pesticides »

Les fraises touchées par le botrytis se couvrent d'un feutrage grisâtre dense qui rend les fruits impropres à la consommation. Dans le cas de la conduite de fraises en « zéro résidu de pesticides », la culture sous serre permet de limiter l'intrusion de spores de champignons, de réguler la température et l'hygrométrie avec des équipements spécifiques (ordinateur climatique, brumisation, chauffage, aération, écrans d'ombrage, blanchissement) et de réguler les apports hydriques et minéraux (système goutte-à-goutte, station de fertilisation).

Les jeunes feuilles de fraisiers encore fermées ou juste ouvertes sont très sensibles à l'oïdium. Les symptômes sont très reconnaissables, ils se caractérisent par la présence, sur les deux faces des feuilles, de taches blanches poudreuses formées par le mycélium sporulant. Le choix de variétés tolérantes ou résistantes aux maladies permet de diminuer nettement les traitements pour protéger le fraisier. Par exemple, la variété 'Ciflorette' est tolérante à l'oïdium. Par rapport à d'autres fraises sensibles, le nombre de traitements effectués est nettement diminué. Dans le cas où la conduite en « ZRP » se fait sur des variétés plus sensibles, des stimulateurs de défense des plantes comme la laminarine peuvent être introduits dans l'itinéraire technique et ont un effet préventif sur l'oïdium et le botrytis.

Les pucerons causent également des dégâts sur fraisier. Des semis de seigle sont réalisés dans la serre pour installer les pucerons spécifiques du seigle. Ces derniers attirent les auxiliaires comme les Aphidius (A. ervi et A. colemani) et les syrphes, qui contrôlent alors les pucerons présents sur fraisiers.

Différents moyens permettent de réduire la pression de thrips : des pièges bleux englués, l'installation de filets anti-insectes , des lâchers d'Amblyseius cucumeris et d'A. swirskii (insectes prédateurs) et la gestion des flux de personnel - qui travaille en dernier les zones infectées.

Par ailleurs, le nettoyage et la désinfection des abris, la mise en place d'un vide sanitaire, l'entretien régulier des abords des abris, l'adaptation des dates et des densités de plantation et l'observation régulière des plantes, pour détecter précocement les foyers d'inoculum, suivre leur évolution et intervenir dans les conditions optimales, sont un ensemble d'éléments prophylactiques ayant une vocation préventive dans le développement de ces bioagresseurs.

Des analyses contrôlent l'ensemble des substances actives et résidus associés des listes grise et noire définies en groupe de travail. Pour le fraisier, la liste grise rassemble a minima 126 substances actives, complétées ensuite par les substances actives à risque de contaminations croisées au nombre de 143. La liste noire comporte trois substances actives et la liste verte comporte 131 produits commerciaux.

Carotte « zéro résidu de pesticides »

La lutte contre les bioagresseurs passe par des mesures prophylactiques relevant des bonnes pratiques agricoles et plaçant les cultures dans les conditions de développement les plus favorables. Les principaux bioagresseurs de la carotte qui touchent les parcelles engagées en « ZRP » sont la mouche de la carotte (Psila rosae), les noctuelles (Agrotis segetum et Agrotis ipsilon) et l'oïdium. L'alternariose pose aussi une certaine problématique dans cette culture.

Afin de lutter contre la mouche de la carotte, des pièges chromatiques sont installés dans les parcelles et des comptages réguliers sont réalisés. Ces informations permettent d'éviter tout traitement insecticide systématique. Pour éviter les dégâts de noctuelles, des comptages réguliers du ravageurs sont effectuées, un traitement insecticide (liste grise) n'étant réalisé que si le seuil de nuisibilité est atteint.

Toutes les parcelles bénéficient de rotations de 4 ans minimum afin de limiter le développement des maladies du sol. La fertilisation est quant à elle raisonnée, fractionnée de manière à apporter à la plante uniquement ce dont elle a besoin. Un suivi des besoins en azote par mesures foliaires permet d'ajuster les apports. Ceux-ci sont localisés sur les bandes de semis en période primeur. L'irrigation est déclenchée grâce au suivi de sondes capacitives.

Dans les cultures de plein champ, la gestion des adventices est également un vrai problème. Un faux semis est systématiquement pratiqué sur toutes les parcelles semées après le mois de mai. Un ou plusieurs binages mécaniques peuvent intervenir pour réguler les adventices dès que le stade de la carotte le permet.

Dans le cas de la carotte, la liste verte est composée de 73 produits commerciaux, la liste grise de 57 substances actives ainsi qu'environ 200 qui viennent s'ajouter afin de prendre en compte les risques liés aux parcelles environnantes. La liste noire comporte trois substances actives que les producteurs s'interdisent d'utiliser dans le cadre d'une conduite en « ZRP ».

(1) Method Validation and Quality Control Procedures for Pesticide Residues Analysis in Food and Feed, Sanco/11813/2017.(2) D'après les rapports d'évaluation et les règlements européens associés, les substances actives concernées sont inscrites en annexe IV du règlement CE 396/2005.(3) La liste des substances homologuées, par espèce végétale, ainsi que les limites maximales de résidus (LMR) sont établies par la réglementation européenne (règlement CE 1107/2009 pour les pesticides et règlement CE 396/2005 pour les LMR).(4) Étude menée sur les 492 parcelles labellisées « zéro résidu de pesticides » en 2018 (plein champ et serres). Elle tient donc compte des conditions climatiques de l'année 2018. Une nouvelle étude sera menée chaque année pour analyser dans le temps les variations et les progrès en matière de réduction des traitements avec des pesticides de synthèse.

RÉSUMÉ

CONTEXTE - Les communications autour du « zéro résidu de pesticide » se multiplient, répondant à une inquiétude croissante des consommateurs.

DÉMARCHE - En se basant sur des itinéraires culturaux adaptés, un cahier des charges et un référentiel, des producteurs du Collectif Nouveaux Champs, créé en février 2018, proposent des denrées alimentaires labellisées « zéro résidu de pesticides », telles que des fruits, des légumes, des céréales ou du vin.

ZÉRO RÉSIDU - La garantie d'absence de résidu de pesticides proposée par le collectif est basée sur la limite de quantification, qui correspond à la plus petite valeur quantifiable par les laboratoires avec une précision « acceptable ».

MOTS-CLÉS - Résidu, limite maximale de résidu (LMR), limite de quantification, limite de détection, substances de base, substances à faibles risques.

1 - Le Collectif Nouveaux Champs

Créé en février 2018 par sept entreprises de la filière fruits et légumes, le Collectif Nouveaux Champs, se définit comme un mouvement citoyen de producteurs français engagés dans une démarche de progrès agricole et environnemental. Il compte actuellement 60 membres qui représentent plus de 21 % (en volume) de la production française de fruits et légumes frais totale et plus de 5 000 producteurs français (cultures conventionnelles et bio). Des centaines d'entre eux sont en mesure de produire des espèces végétales présentant « zéro résidu de pesticides » (ZRP). Ce nombre s'agrandit d'année en année. L'objectif est de répondre à une attente des consommateurs : 79 % des Français jugent probable le risque que les aliments nuisent à leur santé (étude « De la perception des risques à la prise en compte des inquiétudes alimentaires », 2016, Ocha - université de Toulouse - Credoc) ; 93 % considèrent que la présence de pesticides dans les aliments ont un impact sur leur santé (sondage Ifop/WWF 2017) ; 89 % souhaitent être informés de la présence ou non de pesticides dans les produits alimentaires (à travers un étiquetage) (2017) (Olivier Dauvers - source : Sial).

Un an après sa naissance officielle, le label ZRP se veut une expression volontaire de la « troisième voie » dans le prolongement des États généraux de l'alimentation (EGA). Les premières filières labellisées sont celles de la filière fruits et légumes. Depuis le début d'année 2019, le collectif s'ouvre à de nouvelles denrées (céréales, viticulture, jus de fruits...). Il compte désormais 36 espèces labellisées et une quinzaine à venir. La plupart des volumes sont commercialisés au sein de la grande distribution, avec environ 152 références (Figure 3).

2 - Des substances actives avec LMR, d'autres garantissant une absence de résidu

« Les pesticides autorisés par le règlement phytosanitaire européen CE 1107/2009 (RCE 1107/2009) sont affectés d'une limite maximale de résidus (LMR) définie par l'Agence européenne des produits chimiques (Echa). Cette LMR est gérée par la Commission européenne et déclinée dans le règlement (CE) 396/2005. Les LMR des substances nouvellement approuvées sont fixées dans les produits ou groupes de produits visés à l'annexe I avec une valeur par défaut de 0,01 mg.kg-1 (sauf si elles ont été considérées et calculées lors de l'approbation et affectées dans l'une des six autres annexes [II à VII]). L'utilisation des substances contenues dans l'annexe IV (...) confère une absence de LMR pour des substances à très faibles impacts potentiels (substances à faibles risques [art. 22 du RCE 1107/2009], substances de base [art. 23 du RCE 1107/2009], micro-organismes). Le nombre de substances affectées par cette absence de LMR et donc l'absence de recherche de résidus, est en constante augmentation depuis la publication du Guideline Sanco/11188/2013. »

Source : « Intérêt majeur des substances actives en protection des cultures sans limite maximale de résidu (LMR) », Mathilde Charon, Diane Robin, Patrice A. Marchand (Itab). In Biotechnology, Agronomy, Society and Environment 23(1):22-29, février 2019. DOI: 10.25518/1780-4507.17666.

3 - Différentes limites...

La limite de quantification détermine la plus petite concentration pouvant être quantifiée avec une incertitude connue. Elle doit être inférieure ou égale au seuil règlementaire ou LMR. À l'heure actuelle, les performances des instruments de mesure conduisent pour la majorité des résidus à une limite de quantification de 0,01 mg/kg de denrée. La limite de détection d'un résidu se définit comme la plus basse concentration pouvant être déterminée mais non quantifiée. Elle est en général fixée au tiers de la limite de quantification.

CONTACT : j.sabourin@nouveaux-champs.fr

07 84 22 60 21

LIEN UTILE : www.nouveaux-champs.fr

BIBLIOGRAPHIE : - Document Santé 11945/2015, Commission européenne.

- Annexe IV du règlement CE 396/2005.

- Règlement CE 1107/2009 pour les pesticides.

- Règlement CE 396/2005 pour les LMR.

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