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La caution française

La vigne - n°75 - mars 1997 - page 0

Les Français sont les principaux investisseurs étrangers. Leur venue a stimulé la viticulture locale. Leur forte présence conforte la renommée du Chili sur les marchés internationaux.

Les Français sont les principaux investisseurs étrangers. Leur venue a stimulé la viticulture locale. Leur forte présence conforte la renommée du Chili sur les marchés internationaux.

Un Espagnol avait montré la voie. C'était Miguel Torrès. Il s'implantait au Chili dès 1979. Puis il a fallu attendre neuf ans pour que d'autres le suivent. En 1988, les domaines Baron de Rothschild-Lafite sont les premiers d'une nouvelle vague, essentiellement tricolore. Ils fondent Viña Los Vascos, à 150 km au sud-ouest de Santiago. Ce domaine couvre 300 ha. Depuis peu, il compte la seconde compagnie vinicole chilienne parmi ses actionnaires. La venue des propriétaires du château Lafite-Rothschild aiguillonne la viticulture locale qui ne veut pas laisser aux Français l'exclusivité de la production de grands vins. Elle produit un phénomène identique à celui causé auparavant par Miguel Torrès. L'arrivée de l'un des plus prestigieux domaines du monde éveille des intérêts au sein de riches familles et sociétés chiliennes. Elles jettent un regard nouveau sur la vigne et commencent à y voir un excellent placement. ' Leur raisonnement était le suivant : si ces gens-là (Lafite-Rothschild) ont investi chez nous, ce n'est pas pour faire un coup mais pour léguer un patrimoine aux enfants de leurs enfants ', commente un oenologue local. Un an plus tard, des Français originaires de Tahiti fondent le domaine Oriental, à 200 km au sud de Santiago. Ils sont suivis de Massenez, un distillateur alsacien connu pour ses eaux-de-vie de fruits, de William Fèvre, propriétaire et négociant à Chablis, du propriétaire du château Cos d'Estournel associé au directeur du château Margaux, du groupe Marnier-Lapostolle qui produit le Grand-Marnier et des AGF (Assurances générales de France). Les AGF sont les derniers Français à avoir misé sur un domaine. L'affaire s'est conclue en 1994.Actuellement, d'autres opérations se préparent. Jacques et François Lurton, négociants à Bordeaux, sont à la recherche de terres et d'un chai alors qu'ils ont déjà un partenaire commercial. Pernod-Ricard et la société Baron Philippe de Rothschild, propriétaire du château Mouton-Rothschild, ont eux aussi trouvé des partenaires. Ces entreprises ont choisi la voie préférée des Californiens qui ne comptent que deux implantations alors que leurs négociants multiplient les contrats de distribution réciproque.Dernier étranger, le Canadien Seagram, propriétaire de la maison champenoise Mumm. Il produit un effervescent : la cuvée Mumm qu'il appelle de manière très ambiguë ' champaña '. ' Ce champaña ', peut-on lire sur l'étiquette, ' est élaboré sous le contrôle du chef de cave de G. H. Mumm à Reims, France '. C'est un autre aspect de la présence française. Plusieurs consultants, oenologues et même vignerons réputés, supervisent vendanges et vinifications. Ils apportent une garantie de sérieux très appréciée des acheteurs internationaux. ' Un joli vignoble, un joli parc, une technologie de cave moderne et un conseiller français : c'est la formule du succès ', répète-t-on au Chili.

Un Espagnol avait montré la voie. C'était Miguel Torrès. Il s'implantait au Chili dès 1979. Puis il a fallu attendre neuf ans pour que d'autres le suivent. En 1988, les domaines Baron de Rothschild-Lafite sont les premiers d'une nouvelle vague, essentiellement tricolore. Ils fondent Viña Los Vascos, à 150 km au sud-ouest de Santiago. Ce domaine couvre 300 ha. Depuis peu, il compte la seconde compagnie vinicole chilienne parmi ses actionnaires. La venue des propriétaires du château Lafite-Rothschild aiguillonne la viticulture locale qui ne veut pas laisser aux Français l'exclusivité de la production de grands vins. Elle produit un phénomène identique à celui causé auparavant par Miguel Torrès. L'arrivée de l'un des plus prestigieux domaines du monde éveille des intérêts au sein de riches familles et sociétés chiliennes. Elles jettent un regard nouveau sur la vigne et commencent à y voir un excellent placement. ' Leur raisonnement était le suivant : si ces gens-là (Lafite-Rothschild) ont investi chez nous, ce n'est pas pour faire un coup mais pour léguer un patrimoine aux enfants de leurs enfants ', commente un oenologue local. Un an plus tard, des Français originaires de Tahiti fondent le domaine Oriental, à 200 km au sud de Santiago. Ils sont suivis de Massenez, un distillateur alsacien connu pour ses eaux-de-vie de fruits, de William Fèvre, propriétaire et négociant à Chablis, du propriétaire du château Cos d'Estournel associé au directeur du château Margaux, du groupe Marnier-Lapostolle qui produit le Grand-Marnier et des AGF (Assurances générales de France). Les AGF sont les derniers Français à avoir misé sur un domaine. L'affaire s'est conclue en 1994.Actuellement, d'autres opérations se préparent. Jacques et François Lurton, négociants à Bordeaux, sont à la recherche de terres et d'un chai alors qu'ils ont déjà un partenaire commercial. Pernod-Ricard et la société Baron Philippe de Rothschild, propriétaire du château Mouton-Rothschild, ont eux aussi trouvé des partenaires. Ces entreprises ont choisi la voie préférée des Californiens qui ne comptent que deux implantations alors que leurs négociants multiplient les contrats de distribution réciproque.Dernier étranger, le Canadien Seagram, propriétaire de la maison champenoise Mumm. Il produit un effervescent : la cuvée Mumm qu'il appelle de manière très ambiguë ' champaña '. ' Ce champaña ', peut-on lire sur l'étiquette, ' est élaboré sous le contrôle du chef de cave de G. H. Mumm à Reims, France '. C'est un autre aspect de la présence française. Plusieurs consultants, oenologues et même vignerons réputés, supervisent vendanges et vinifications. Ils apportent une garantie de sérieux très appréciée des acheteurs internationaux. ' Un joli vignoble, un joli parc, une technologie de cave moderne et un conseiller français : c'est la formule du succès ', répète-t-on au Chili.

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