Au delà des sujets techniques traités, l'assemblée générale de la Confédération nationale des AOC (Cnaoc) a été marquée par une colère monstre des professionnels : attendu, le ministre de l'Agriculture s'est décommandé au dernier moment.
Au delà des sujets techniques traités, l'assemblée générale de la Confédération nationale des AOC (Cnaoc) a été marquée par une colère monstre des professionnels : attendu, le ministre de l'Agriculture s'est décommandé au dernier moment.
La France, vieux pays traditionaliste et jacobin, accorde trop d'importance au rôle et au pouvoir de ses hommes politiques. Le 12 mars, en plein Paris, nous en avons encore eu confirmation. Philippe Vasseur, ministre de l'Agriculture, était attendu en fin de matinée pour clôturer les travaux de l'assemblée générale de la Cnaoc, une structure syndicale importante regroupant les représentants des AOC de toute la France. Un quart d'heure avant l'échéance, il s'est décommandé, ' convoqué d'urgence par Alain Juppé ' d'après la version officielle. Ce qui n'aurait pu être qu'une péripétie du microcosme parisien s'est transformée en faute politique, la première pour notre filière depuis l'entrée en fonction de ce ministre.' Cela va laisser des traces dans la viticulture de qualité. C'est un véritable camouflet. Nous avons déplacé la date de notre assemblée générale à trois reprises pour coller à son emploi du temps. Même le lieu de la réunion a été choisi près du ministère. On ne peut faire plus ', a déclaré le président Trocard, visiblement très touché, comme les responsables viticoles présents dans la salle. ' C'est une erreur politique. A un an des élections législatives, cela va se savoir dans les régions. Il ne fallait pas nous faire ce coup-là ', a-t-il ajouté en se tournant vers le directeur adjoint du cabinet du ministre venu à la rescousse occuper le fauteuil vide.La viticulture attendait au mieux des réponses, au pire des ' pistes ' pour ses nombreux dossiers en suspens, et un signe politique fort. Elle a été très déçue. Ce fut le bide complet et les répliques acerbes ont fusé : ' On méprise la viticulture ', ' si cela avait été les céréaliers, il se serait précipité ', ' trop, c'est trop '. Interrogé par La Vigne quelques temps plus tard, Philippe Vasseur a avancé ' un problème de télescopage d'agenda absolument indépendant de ma volonté. Je le regrette d'autant plus que j'avais donné mon accord ferme '. Un rendez-vous avec la Cnaoc devrait être fixé prochainement.Au delà de la colère de l'instant, le mal semble profond, d'autant que sur le principal sujet abordé, la reconnaissance des syndicats viticoles, on attendait un ' cadrage ' du ministre. L'idée est de renforcer le rôle et le financement des syndicats dans leur mission d'intérêt général (voir La Vigne de novembre 1996, p. 7) via une cotisation spécifique obligatoire. ' A la suite de l'audit du syndicat général de Champagne, Bercy s'intéresse de près à nos missions et à leurs financements : missions d'intérêt général? d'intérêt commun? d'intérêt particulier? Parfois, nous ne sommes pas très clairs, explique un responsable du sud du pays. Financées à travers les agréments, la vente de capsules, les centres de gestion intégrés, les formations?... ' Un projet de texte existe. Il pourrait passer lors des amendements à la loi d'orientation. ' L'Inao et les interprofessions sont confortés. Il ne faudrait pas oublier la base de tout cela : les syndicats ', indique-t-on.
La France, vieux pays traditionaliste et jacobin, accorde trop d'importance au rôle et au pouvoir de ses hommes politiques. Le 12 mars, en plein Paris, nous en avons encore eu confirmation. Philippe Vasseur, ministre de l'Agriculture, était attendu en fin de matinée pour clôturer les travaux de l'assemblée générale de la Cnaoc, une structure syndicale importante regroupant les représentants des AOC de toute la France. Un quart d'heure avant l'échéance, il s'est décommandé, ' convoqué d'urgence par Alain Juppé ' d'après la version officielle. Ce qui n'aurait pu être qu'une péripétie du microcosme parisien s'est transformée en faute politique, la première pour notre filière depuis l'entrée en fonction de ce ministre.' Cela va laisser des traces dans la viticulture de qualité. C'est un véritable camouflet. Nous avons déplacé la date de notre assemblée générale à trois reprises pour coller à son emploi du temps. Même le lieu de la réunion a été choisi près du ministère. On ne peut faire plus ', a déclaré le président Trocard, visiblement très touché, comme les responsables viticoles présents dans la salle. ' C'est une erreur politique. A un an des élections législatives, cela va se savoir dans les régions. Il ne fallait pas nous faire ce coup-là ', a-t-il ajouté en se tournant vers le directeur adjoint du cabinet du ministre venu à la rescousse occuper le fauteuil vide.La viticulture attendait au mieux des réponses, au pire des ' pistes ' pour ses nombreux dossiers en suspens, et un signe politique fort. Elle a été très déçue. Ce fut le bide complet et les répliques acerbes ont fusé : ' On méprise la viticulture ', ' si cela avait été les céréaliers, il se serait précipité ', ' trop, c'est trop '. Interrogé par La Vigne quelques temps plus tard, Philippe Vasseur a avancé ' un problème de télescopage d'agenda absolument indépendant de ma volonté. Je le regrette d'autant plus que j'avais donné mon accord ferme '. Un rendez-vous avec la Cnaoc devrait être fixé prochainement.Au delà de la colère de l'instant, le mal semble profond, d'autant que sur le principal sujet abordé, la reconnaissance des syndicats viticoles, on attendait un ' cadrage ' du ministre. L'idée est de renforcer le rôle et le financement des syndicats dans leur mission d'intérêt général (voir La Vigne de novembre 1996, p. 7) via une cotisation spécifique obligatoire. ' A la suite de l'audit du syndicat général de Champagne, Bercy s'intéresse de près à nos missions et à leurs financements : missions d'intérêt général? d'intérêt commun? d'intérêt particulier? Parfois, nous ne sommes pas très clairs, explique un responsable du sud du pays. Financées à travers les agréments, la vente de capsules, les centres de gestion intégrés, les formations?... ' Un projet de texte existe. Il pourrait passer lors des amendements à la loi d'orientation. ' L'Inao et les interprofessions sont confortés. Il ne faudrait pas oublier la base de tout cela : les syndicats ', indique-t-on.