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La Champagne prépare l'an 2000

La vigne - n°84 - janvier 1998 - page 0

Après quelques années difficiles, la Champagne reprend son souffle. Les expéditions ont considérablement augmenté en 1997 tandis que les prix évoluaient peu. Pour compenser le faible niveau de récolte, un déblocage individuel de la réserve qualitative a été décidé.

Après quelques années difficiles, la Champagne reprend son souffle. Les expéditions ont considérablement augmenté en 1997 tandis que les prix évoluaient peu. Pour compenser le faible niveau de récolte, un déblocage individuel de la réserve qualitative a été décidé.

En 1997, la Champagne a fait preuve d'une bonne maîtrise de la viticulture en conditions difficiles puisque ' en dépit des difficultés rencontrées, le rendement moyen devrait se situer aux alentours de 9 300 kg/ha, constate un responsable professionnel. Nous avons les gelées de printemps, la grêle pour certains, la pluie qui empêche de maintenir les cadences, une pression de mildiou incroyable... Nous nous en sortons bien et le beau temps du mois de septembre n'y est pas pour rien '.Certes, le rendement moyen cache d'importantes disparités car, sur certaines parcelles, la récolte a été détruite. Face à cette situation très hétérogène, il a été décidé que le déblocage - de vins stockés sur les récoltes 1992, 1993 et 1994 - serait géré de façon individuelle, et non collective comme cela se passe habituellement. Le rendement a été fixé cette année à 10 000 kg/ha et près de quatre mille demandes de déblocage ont été reçues à l'interprofession pour des quantités très variables.La décision a aussi été prise de débloquer la totalité des vins des anciens exploitants. On devrait ainsi atteindre, voire légèrement dépasser le quota de production de 10 400 kg/ha. En ce qui concerne les prix, les vignerons n'ont pas obtenu la hausse de 1 % qu'ils souhaitaient. On reste donc au niveau de 1996, soit 24 F/kg. ' Pour la récolte 1996, la hausse du prix du kilo a été de 8 %, payable en 1997. Dans le même temps, le prix de vente des bouteilles n'a pas évolué. Même si les expéditions sont en hausse, certaines maisons, dont les marges sont extrêmement faibles, restent encore très fragiles. C'est pourquoi nous n'avons pas souhaité voir le prix du raisin augmenter en 1997 ', explique Yves Bénard, président de l'Union des maisons de Champagne.Certains estiment par ailleurs qu'il aurait fallu débloquer une quantité plus importante, et cela de manière collective, afin de satisfaire la demande pour la fin du millénaire. En effet, en raison de la durée minimale de vieillissement qui passe de douze à quinze mois, il reste peu de temps pour préparer les bouteilles qui seront bues fin 1999. ' Si un déblocage supplémentaire est décidé dans les mois à venir, ce ne sera pas au prix de la vendange 1997, précise Philippe Feneuil, président du Syndicat général des vignerons de Champagne. D'autre part, compte tenu des stocks à la propriété, peut-être serait-il plus judicieux d'organiser un transfert de ces stocks de la propriété vers le négoce plutôt que de débloquer. 'L'une des difficultés auxquelles les professionnels champenois se trouvent confrontés est l'évaluation du pic de consommation pour l'an 2000. Les pronostics se portent aux alentours de 300 millions de bouteilles pour cette période. Cela ne devrait pas engendrer une hausse très importante des expéditions au dernier moment mais plutôt une augmentation régulière qui se fait déjà sentir. Les expéditions sur douze mois glissants (de novembre 1996 à octobre 1997) ont en effet pratiquement atteint 270 millions de bouteilles soit une hausse de 7,5 % par rapport à la même période novembre 1995-octobre 1996. On est bien loin des 209 millions de bouteilles expédiées sur la campagne 1992-1993. Cette année, et pour la première fois, plus de 100 millions de bouteilles de champagne sont parties vers les pays européens et les pays tiers. L'Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis représentent à eux seuls 50 millions de bouteilles.En valeur, le constat est moins euphorique, même si un effet ' devise ' favorable a globalement permis d'augmenter le chiffre d'affaires. Ces derniers mois, les prix ont été légèrement revus à la hausse mais on trouve encore des champagnes à très bas prix dans les linéaires. ' Les premiers prix doivent impérativement augmenter mais il n'est pas question de spéculer sur le dos des consommateurs et de laisser les prix s'envoler à l'approche de l'an 2000 ', insistent les responsables professionnels.Ces derniers temps, la part de marché du vignoble (coopératives et propriété) a beaucoup diminué : d'une bouteille sur trois en 1990, le vignoble ne vend plus qu'une bouteille sur quatre. Une tendance également observée sur les chiffres des douze derniers mois. La hausse de 7,5 % des expéditions a davantage profité aux maisons (+ 9 %) qu'aux caves coopératives (+ 5 %) ou aux récoltants (+ 3,5 %).Le Syndicat général des vignerons, qui entend bien regagner le terrain perdu, communique d'ailleurs sur le thème des champagnes de vignerons. Quatre visuels correspondant à différents profils de consommateurs (voir photo) ont été choisis. A cela s'ajoute la communication plus globale de l'interprofession dans les carnets des champagnes.

En 1997, la Champagne a fait preuve d'une bonne maîtrise de la viticulture en conditions difficiles puisque ' en dépit des difficultés rencontrées, le rendement moyen devrait se situer aux alentours de 9 300 kg/ha, constate un responsable professionnel. Nous avons les gelées de printemps, la grêle pour certains, la pluie qui empêche de maintenir les cadences, une pression de mildiou incroyable... Nous nous en sortons bien et le beau temps du mois de septembre n'y est pas pour rien '.Certes, le rendement moyen cache d'importantes disparités car, sur certaines parcelles, la récolte a été détruite. Face à cette situation très hétérogène, il a été décidé que le déblocage - de vins stockés sur les récoltes 1992, 1993 et 1994 - serait géré de façon individuelle, et non collective comme cela se passe habituellement. Le rendement a été fixé cette année à 10 000 kg/ha et près de quatre mille demandes de déblocage ont été reçues à l'interprofession pour des quantités très variables.La décision a aussi été prise de débloquer la totalité des vins des anciens exploitants. On devrait ainsi atteindre, voire légèrement dépasser le quota de production de 10 400 kg/ha. En ce qui concerne les prix, les vignerons n'ont pas obtenu la hausse de 1 % qu'ils souhaitaient. On reste donc au niveau de 1996, soit 24 F/kg. ' Pour la récolte 1996, la hausse du prix du kilo a été de 8 %, payable en 1997. Dans le même temps, le prix de vente des bouteilles n'a pas évolué. Même si les expéditions sont en hausse, certaines maisons, dont les marges sont extrêmement faibles, restent encore très fragiles. C'est pourquoi nous n'avons pas souhaité voir le prix du raisin augmenter en 1997 ', explique Yves Bénard, président de l'Union des maisons de Champagne.Certains estiment par ailleurs qu'il aurait fallu débloquer une quantité plus importante, et cela de manière collective, afin de satisfaire la demande pour la fin du millénaire. En effet, en raison de la durée minimale de vieillissement qui passe de douze à quinze mois, il reste peu de temps pour préparer les bouteilles qui seront bues fin 1999. ' Si un déblocage supplémentaire est décidé dans les mois à venir, ce ne sera pas au prix de la vendange 1997, précise Philippe Feneuil, président du Syndicat général des vignerons de Champagne. D'autre part, compte tenu des stocks à la propriété, peut-être serait-il plus judicieux d'organiser un transfert de ces stocks de la propriété vers le négoce plutôt que de débloquer. 'L'une des difficultés auxquelles les professionnels champenois se trouvent confrontés est l'évaluation du pic de consommation pour l'an 2000. Les pronostics se portent aux alentours de 300 millions de bouteilles pour cette période. Cela ne devrait pas engendrer une hausse très importante des expéditions au dernier moment mais plutôt une augmentation régulière qui se fait déjà sentir. Les expéditions sur douze mois glissants (de novembre 1996 à octobre 1997) ont en effet pratiquement atteint 270 millions de bouteilles soit une hausse de 7,5 % par rapport à la même période novembre 1995-octobre 1996. On est bien loin des 209 millions de bouteilles expédiées sur la campagne 1992-1993. Cette année, et pour la première fois, plus de 100 millions de bouteilles de champagne sont parties vers les pays européens et les pays tiers. L'Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis représentent à eux seuls 50 millions de bouteilles.En valeur, le constat est moins euphorique, même si un effet ' devise ' favorable a globalement permis d'augmenter le chiffre d'affaires. Ces derniers mois, les prix ont été légèrement revus à la hausse mais on trouve encore des champagnes à très bas prix dans les linéaires. ' Les premiers prix doivent impérativement augmenter mais il n'est pas question de spéculer sur le dos des consommateurs et de laisser les prix s'envoler à l'approche de l'an 2000 ', insistent les responsables professionnels.Ces derniers temps, la part de marché du vignoble (coopératives et propriété) a beaucoup diminué : d'une bouteille sur trois en 1990, le vignoble ne vend plus qu'une bouteille sur quatre. Une tendance également observée sur les chiffres des douze derniers mois. La hausse de 7,5 % des expéditions a davantage profité aux maisons (+ 9 %) qu'aux caves coopératives (+ 5 %) ou aux récoltants (+ 3,5 %).Le Syndicat général des vignerons, qui entend bien regagner le terrain perdu, communique d'ailleurs sur le thème des champagnes de vignerons. Quatre visuels correspondant à différents profils de consommateurs (voir photo) ont été choisis. A cela s'ajoute la communication plus globale de l'interprofession dans les carnets des champagnes.

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