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archiveXML - 1998

La conscience et le nucléaire

La vigne - n°86 - mars 1998 - page 0

A l'heure où la décision d'implanter un laboratoire de recherche sur l'enfouissement des déchets nucléaires dans le Gard, la Vienne et la Meuse est en passe d'être rendue publique (après les élections régionales et cantonales!), de nombreux habitants de ces régions s'insurgent contre ' l'achat des consciences ' pratiqué par l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). Qu'en est-il réellement? L'Andra, organisme public indépendant, a, entre autres, pour fonction d'organiser ' l'accompagnement économique ' des communes recevant des sites nucléaires. L'Andra saupoudre généreusement ses cibles, via l'Adec, l'Association d'accompagnement économique présidée par le préfet. Pour le projet du Gard, le montant des subventions de l'Andra s'est élevé à 25 MF entre 1994 et 1997. Si le projet est adopté, c'est le jackpot : 60 MF. Les bénéficiaires de ' l'accompagnement économique ' sont divers. Le Centre de gestion d'économie rurale du Gard, qui avait bénéficié d'une aide de 200 000 F en 1995, a eu la sagesse - aiguisée par ses adhérents - de revenir sur sa décision et de restituer l'argent. Cette démarche semble assez isolée. Car certaines communes affichent clairement leur soutien au projet - ce qui est leur droit - et acceptent sans état d'âme tous les encouragements à poursuivre dans cette voie. Elles sont d'ailleurs rompues à cette pratique puisqu'il existe déjà un centre nucléaire à Chusclan (Gard). Bagnols-sur-Sèze, dont la dernière quinzaine commerciale a été sponsorisée par l'Adec, se montre très bonne élève. La mairie de cette commune fait en effet preuve d'un certain zèle en inscrivant sur sa flamme postale : ' Bagnols-sur-Sèze, centre atomique, son vignoble '. Il est des cohabitations plus harmonieuses...

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