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Un médiateur nommé

La vigne - n°91 - septembre 1998 - page 0

La pression montait, le couvercle a sauté. Début août, on a franchi un cran dans la crise structurelle des VDN (cela concerne surtout le rivesaltes) : les représentants du Comité interprofessionnel, de la Confédération nationale des VDN et du Syndicat de défense du cru Rivesaltes ont présenté leur démission. Un médiateur a été nommé : Jacques Berthomeau, qui fut notamment ancien directeur de cabinet de Louis Mermaz, alors ministre de l'Agriculture.' La situation économique est catastrophique ', explique un responsable. Au total, 800 000 hl des récoltes 1995, 1996 et, bien sûr, 1997 (non encore commercialisable) sont en stock... et la récolte 1998 s'annonce bonne. Il n'y a pas de consensus sur les solutions à adopter. Pour certains, il faudrait, en vue d'apurer le marché, limiter les rendements pour 1998 à 13 hl/ha, alors que le décret en autorise 30 hl... L'Inao ne veut pas descendre en dessous des 20 hl. Et la vendange a déjà commencé... D'autres ont pensé à une réserve qualitative (il faut alors revoir les accords interprofessionnels...) mais qu'elle est encore la légitimité d'une interprofession qu'en haut lieu on espère de plus en plus dissoudre? (c'est la seule interprofession de produits en France). De plus, le nouveau décret d'appellation pour le rivesaltes, promulgué fin 1997, n'a pas non plus débloqué la situation. Le prix du rivesaltes a perdu 20 % en six mois.Sur un plan plus structurel, le ' plan rivesaltes ', clef de voûte de la réforme de la filière en amont, serait également dans le collimateur. Signé fin 1996, il a pour but de reconvertir en cinq ans quelque 3 000 ha produisant du rivesaltes (30 % de la superficie totale de l'AOC) vers d'autres productions : muscat-de-rivesaltes, côtes-de-roussillon et roussillon villages (vins tranquilles), vins de cépages, le tout avec des aides financières. Mais d'un côté, l'Inao ne voit pas d'un bon oeil la plantation massive de merlots ou autres chardonnays... ce qui réduirait le potentiel AOC du département; de l'autre, les professionnels des vins tranquilles ne voudraient pas d'un ' déversement ' de la crise sur leurs marchés. Le médiateur a donc du pain sur la planche! Sans parler de la campagne de communication (20 MF prévus sur trois ans), lancée en début d'année (en langue catalane) et dont les résultats ne seraient pas à la hauteur. Faut-il l'arrêter?' Il faut restaurer la confiance, il y a aussi des problèmes d'hommes, estime un responsable. L'apport extérieur d'un médiateur est positif. Trop de gens sont anesthésiés et ne voient pas la réalité économique en face. ' De plus, les négociants engagés dans le rivesaltes travaillent peu le produit. Les ventes souffrent. Peut-on les contraindre à s'engager vraiment? ' Le ministre de l'Agriculture le peut en mettant dans la balance les aides qu'il verse à certains gros groupements de producteurs hésitants... ', avance un syndicaliste.

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