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Devenir courtier en vin

La vigne - n°96 - février 1999 - page 0

A l'interface entre le vigneron et le négociant, le courtier obtenait sa carte professionnelle par une simple demande au préfet. Désormais, il doit passer un examen théorique et pratique à l'issue d'un stage de trois mois chez un courtier.

Le courtier doit être de plus en plus pointu sur tout ce qui touche à la vigne et au vin car il doit être en mesure de conseiller le vigneron ', précise Max Rouvier, président de la Fédération nationale des syndicats de courtiers en vins et spiritueux. Et pour allier la parole aux faits, la profession a récemment mis en place un examen d'entrée, dont les modalités ont été publiées dans le Journal officiel du 30 mai 1997. Le postulant doit effectuer un stage de trois mois chez un courtier en vin et spiritueux en exercice, avant de s'inscrire à l'examen. Il est ensuite soumis à une série d'épreuves à l'issue desquelles la commission consultative donnera son avis sur le candidat.La journée d'examen comporte plusieurs étapes. La matinée est consacrée à des questions écrites sur la viticulture, les cépages, la vinification, etc. Ensuite, le candidat passe à l'étape pratique devant un jury, constitué par le président de la chambre de commerce et d'industrie ou son représentant, par un juge consulaire et par un professeur d'oenologie. Lors de la partie orale, le candidat doit savoir reconnaître les principaux cépages de la région et parler des grandes maladies de la vigne. Dans les deux mois qui suivent l'examen, la commission consultative donne son avis sur le candidat au préfet qui, lui aussi, dispose de deux mois pour délivrer la carte professionnelle.Si un courtier est domicilié dans un autre département, il doit soumettre sa carte au visa du préfet de ce département. Le diplôme reste néanmoins national. En créant cet examen, la profession a voulu apporter un regain de crédibilité, ' pour éviter que n'importe qui fasse n'importe quoi '.Auparavant, il suffisait de faire une demande au préfet pour obtenir sa carte professionnelle. Cette demande était soumise à une commission paritaire qui n'avait qu'un avis consultatif. Désormais, la commission a les pleins pouvoirs et les candidats écartés ne pourront faire une requête qu'auprès du ministre du Commerce. Depuis la mise en place de l'examen, quarante-sept candidats se sont présentés, trente-neuf d'entre eux ont été reçus. ' La moyenne d'âge des candidats est de 25 ans et ce sont essentiellement des enfants de vignerons, de courtiers ou de négociants en vin qui se présentent, explique Max Rouvier. Il est plus facile de comprendre les usages d'un vignoble quand on est originaire de ce milieu. 'Si cet examen a le mérite d'éloigner de la profession des candidats incompétents, il pose tout de même des interrogations. L'obligation d'avoir un ticket d'entrée pour exercer ce métier pourrait être taxée de protectionnisme. Argument que réfute Max Rouvier : ' Nous ne sommes pas présents dans le jury ', tout en admettant que dans le cas d'une baisse d'activité générale, l'accès au stage de trois mois - indispensable pour se présenter à l'examen théorique - pourrait être plus difficile...

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