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La percée des sociétés d'intérim

La vigne - n°97 - mars 1999 - page 0

Les entreprises viticoles n'ont plus le monopole de la prestation de travaux manuels. Les grands groupes d'intérim se lancent dans ce secteur.

Le recours à des prestataires de services s'intensifie en viticulture. Différentes options s'offrent aux vignerons qui font le choix de ne plus recruter eux-mêmes, ni de s'occuper des salaires. Dans certaines régions, des entrepreneurs viticoles gèrent un nombre d'hectares donné, pour un travail précis, ou sur toute l'année. Ils encadrent leur main-d'oeuvre, ce qui induit un surcoût de 15 à 20 %. Ils s'occupent parfois des travaux mécaniques. D'autres entrepreneurs sont spécialisés en travaux viticoles. Ce sont les plus nombreux. Le coût de leur intervention varie selon les régions et les vignobles. Annuellement, il est souvent compris entre 10 000 et 20 000 F/ha. Enfin, des viticulteurs proposent ces prestations mécaniques. La loi tolère cette activité annexe, avec un plafond de 200 000 F de chiffre d'affaires et un maximum de 20 % de l'activité totale de l'exploitation.A côté de ces entreprises spécialisées et bien intégrées dans le réseau viticole, les entreprises de travail temporaire (Manpower, Vedior bis, Adecco...) font leur apparition. Jusqu'alors, ces sociétés avaient peu de travailleurs occasionnels susceptibles de répondre aux offres des viticulteurs. Mais face au marché qui se présente, elles commencent à intégrer la viticulture dans leurs fichiers. Mad Idem, agence intérimaire basée en Gironde, est sur ce créneau depuis 1992. ' Nous avons choisi de nous installer au centre du vignoble pour mieux répondre aux besoins des vignerons et des salariés, précise Annie Moreno, PDG. Dans l'agence de Castillon, la viticulture représente 40 % de l'activité totale, avec un nombre d'heures supérieures à 100 000 en 1998. ' Mad Idem vient d'ouvrir une agence 100 % viticole dans le Médoc, à Saint-Laurent, avec la particularité de cotiser à la MSA. Un argument non négligeable car les entreprises intérimaires cotisent toutes à l'Ursaff, ce qui crée un manque important pour la MSA. Les intérimaires peuvent ainsi cotiser aux associations de salariés agricoles (Asavpa...).Le numéro un mondial de l'intérim, Manpower, commence aussi à se développer en viticulture et réfléchit sur son affiliation à la MSA pour les travaux agricoles. A l'heure actuelle, c'est en Gironde que l'entreprise fait ses premières armes. L'une des premières tâches de Jean-Paul Berdaguer, responsable du développement en viticulture à Libourne, a été de créer une rubrique viticole dans le fichier de Manpower. Dès lors, tout nouveau postulant qui présente des aptitudes ou un intérêt pour la viticulture peut être répertorié. Les intérimaires, salariés de Manpower, perçoivent un salaire brut compris entre 47 et 50 F/heure, avec 10 % de prime de précarité et 10 % de congés payés, soit environ 58 F/heure. Le vigneron, de son côté, paie l'heure d'un intérimaire 80 F toutes taxes comprises. En règle générale, ces employés travaillent en équipe de six, plus un chef d'équipe.Manpower propose également ses services pour la saisie informatique. Le tarif s'élève à 1 000 F pour une journée, ramené à 800 F pour un nombre minimal de dix jours par an.Ces entreprises permettent à la viticulture d'élargir son champ de recrutement. ' La filière viticole est très cloisonnée, analyse un vigneron. C'est une véritable bouffée d'oxygène d'avoir des partenaires non spécialisés. En quoi la viticulture est-elle si différente des autres métiers? Le monde agricole a créé la MSA par souci de différence. On voit où cela nous mène et les difficultés que cela entraîne pour les personnes qui sont déjà sous un autre régime. De plus, travailler avec des entreprises généralistes, c'est la meilleure campagne de publicité sur le recrutement que nous pouvions avoir. '

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