La grêle provoque des dégâts

Les Pyrénées-Orientales ont subi un orage de grêle très violent, survenu le soir du 21 avril. Près de 5 000 ha de vergers et 5 200 ha de vignes ont été affectés dans la région des Fenouillèdes, à l'ouest de Perpignan et de l'Ille-sur-Têt. La chambre a estimé que 2 000 ha étaient touchés à 100 % et 2 080 ha à plus de 50 %.Alain Halma explique : ' L'orage a été subit, rapide, et a duré près de deux heures. Il n'y en avait pas eu d'aussi violents depuis 1946. Les grêlons étaient très gros, ce qui explique l'importance des dégâts. Deux jours après, on retrouvait encore de la glace dans les rues. L'impact a été très étendu, sur une zone d'environ 70 km sur 15 : l'orage s'est développé dans la vallée de l'Agly pour finir sur la mer. Ce qui est particulièrement dur, c'est que les zones les plus touchées par la grêle sont celles qui ont été les plus gelées l'année dernière ', ajoute-t-il.A la suite de cet accident, le Syndicat des vignerons, la FDSEA et le CDJA ont décidé de porter plainte contre Météo France. Ils lui reprochent de ne pas avoir déclenché la procédure d'alerte qui leur aurait permis d'actionner les canons antigrêle. Le centre météorologique départemental avait signalé un risque d'orage d'intensité B, sur une échelle de A à C. ' Les prévisions de ce type de phénomène sont très difficiles à réaliser, car les grêles sont des cellules très petites dans l'atmosphère ', explique Maurice Vallaude, directeur du centre. ' Si on tenait compte du niveau de risque enregistré mercredi, l'alerte serait donnée 130 à 150 fois par an, alors que sur les trois dernières années, elle a été déclenchée respectivement 14, 25 et 38 fois ', ajoute Jean Berthézène, de l'agence départementale d'étude et de lutte contre les fléaux climatiques.Après l'accident, la chambre a conseillé des traitements fongicides, pour éviter que les organes blessés ne partent en pourriture. ' Une solidarité s'est instaurée pour effectuer la taille. Cette opération est nécessaire pour faciliter celle de l'année suivante, mais surtout pour assurer la production de l'an 2000 ', ajoute Alain Halma.Le 29 avril, c'est à l'Isle-sur-Tarn, dans le Gaillacois, qu'un violent orage de grêle a sévi. Le gamay, plus précoce, est le plus touché. 20 % de ce vignoble, sur un secteur entre Brens et l'Isle-sur-Tarn, ont subi des dégâts à des degrés variables, entre 20 et 80 %. Par ailleurs, l'Hérault et le Sauternais ont également été affectés par la grêle dans le courant du mois d'avril, mais à un degré moindre.