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La flavescence dorée

La vigne - n°100 - juin 1999 - page 0

La dernière région touchée par la flavescence dorée est celle de Cognac. La maladie a été identifiée en 1997. Une réaction rapide s'impose pour limiter sa progression.

Nous avons observé un jaunissement important de certaines parcelles en 1996. Nous avons pensé à la chlorose, car il y en a régulièrement, et avons fait un apport de sulfate de fer. Ensuite, nous avons constaté une légère baisse de rendement sur les parcelles concernées. Puis, lors de la taille l'hiver suivant, il est apparu que certains bois étaient restés mous sans que cela soit lié au gel, raconte David Poirier, qui travaille avec ses parents. Ces symptômes ne cadrant pas exactement avec ceux de la chlorose, un technicien est consulté dès le début du cycle végétatif suivant, au printemps 1997.Le diagnostic définitif ne tombera qu'en septembre 1997, car ce n'est qu'au moment de l'aoûtement que l'on peut se prononcer avec certitude. Un délai dont la famille Poirier se serait bien passée, car à l'automne, il était trop tard pour traiter la cicadelle vectrice.' Si nous l'avions su, nous aurions traité, même sans être certain qu'il s'agissait de flavescence dorée ', regrette David Poirier. Mais il faut rappeler que la maladie n'avait pas encore été repérée dans les Charentes.C'est au cours de l'hiver 1997-1998 que 3 ha de vignes atteintes à plus de 30 % ont été arrachées ainsi que des pieds atteints isolément. ' Dès le printemps 1998, nous avons traité toutes les vignes selon les préconisations de la Protection des végétaux. Auparavant, nous traitions de façon ponctuelle selon les besoins. Mais de toutes façons, les dates de traitement ne sont pas les mêmes pour les cicadelles et pour les tordeuses, notamment pour la première intervention. 'Inévitablement se pose la question de l'origine de la maladie. Il est probable qu'elle soit arrivée par un pied malade. ' Nous avons fait l'objet d'une véritable campagne de dénigrement localement. Certains pensaient que nous étions responsables de l'arrivée de la maladie. Pourtant, depuis toujours, nous nous approvisionnons en plants chez un pépiniériste dont la réputation est sérieuse. 'En septembre 1998, après une deuxième année de prospection, le verdict des techniciens est tombé : 10 ha de vignes devaient être arrachés pendant l'hiver ainsi que 1 429 pieds localisés sur des parcelles moins atteintes. En deux campagnes, c'est plus de la moitié des vignes qu'il a fallu arracher. En effet, par commodité, les vignes sont regroupées à proximité de l'exploitation afin d'éviter les trajets trop importants. Cet atout est ici devenu un inconvénient, car les Poirier sont beaucoup plus touchés que d'autres vignerons qui n'ont que des petites parcelles dans le secteur.' Au niveau de la production, nous aurons moins de la moitié d'une récolte en 1999 car les vignes arrachées étaient parmi celles qui produisaient le plus. Déjà en 1998, sur les parcelles les plus malades, le rendement était tombé à moins de 30 hl/ha au lieu des 120 hl habituels. 'A cette perte de récolte viennent s'ajouter les frais d'arrachage mais aussi de replantation car il faut penser à l'avenir et remettre sur pied l'outil de production.' Tout cela est financièrement très lourd, surtout avec les problèmes de mévente que connaît la région. Nous avons fait une demande d'indemnités et le dossier est dans les mains de l'Interprofession, de la Région et des deux départements charentais. Mais pour l'instant, nous n'avons pas de réponse et ne savons pas sur quoi nous allons pouvoir compter. '

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