Grâce à une augmentation conjuguée des volumes et des prix, la production de vins d'appellation s'accroît en valeur de 13,3% en 1998.
Dans un contexte de stabilité, la production de vins a augmenté en valeur de 10,3 % par rapport à 1997, pour atteindre 58,9 milliards de francs en 1998.Selon le récent ' Rapport sur les comptes nationaux provisoires de l'agriculture en 1998 ', la production de vins d'appellation s'accroît en valeur de 13,3 %, grâce à une augmentation conjuguée des volumes et des prix. En revanche, la production des autres vins recule globalement de 3,1 % en valeur, la baisse des volumes n'étant pas compensée par la hausse moyenne des prix, pourtant soutenue. La production de vins pour eaux-de-vie d'appellation d'origine contrôlée est, quant à elle, sévèrement touchée (- 20,1 % en valeur).Le recul est particulièrement marqué pour l'activité de production de cognac, avec une dégradation des prix pour la quatrième année consécutive.Les comptes régionaux et départementaux provisoires de l'agriculture montrent que les départements viticoles, bien que bénéficiant globalement d'une conjoncture favorable, connaissent de fortes disparités de revenu. Le résultat agricole (1) moyen par actif progresse de plus de 15 % dans les zones d'appellation (Marne, Côte-d'Or, Rhône) mais également dans le Gard et l'Hérault. Contrairement aux autres départements viticoles d'appellation, le résultat agricole baisse en Gironde (4 %) du fait de la stagnation du prix moyen des vins de Bordeaux. Rappelons que cette évolution intervient après une hausse de 22 % en 1997.Dans le département de la Marne, la croissance du volume de la récolte contribue à la progression de 34 % du résultat agricole. La production de vin de Champagne a été exceptionnelle : le relèvement de la limite des rendements autorisés et la revalorisation obtenue dans le cadre d'un accord interprofessionnel induisent une hausse en valeur importante, selon la commission des comptes. A noter que la différence entre les 10 400 kg/ha de rendement de base et les 13 000 kg/ha autorisés a fait l'objet d'une mise en réserve qualitative. D'une manière générale, le Service central des enquêtes et études statistiques relève qu'en moyenne, pour l'ensemble des exploitations viticoles d'appellation, la hausse de 1998 ramène le résultat par actif à son plus haut niveau historique de 1990.Dans ce contexte favorable, l'Aude et les Pyrénées-Orientales font figure d'exception en enregistrant respectivement des baisses du résultat agricole de 22 et 31 %. Ces départements ont été frappés par le gel d'avril 1998, qui a gravement affecté le volume de la vendange. Le résultat diminue aussi en Charentes, dans un contexte de crise persistante du cognac.(1) Le résultat agricole correspond à la valeur ajoutée (différence entre la valeur de la production et celle des consommations intermédiaires) à laquelle on ajoute les subventions d'exploitation et on retranche les impôts et la consommation de capital fixe.