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archiveXML - 2001

Musée de la contrefaçon

La vigne - n°117 - janvier 2001 - page 0

Les vins et les spiritueux, comme tous les produits possédant une forte notoriété, font l'objet d'usurpations et de contrefaçons. L'Union des fabricants veille.

'La contrefaçon représente 5 à 6 % du commerce mondial, soit 500 à 600 milliards de francs, dont 40 milliards de francs pour la France ', annonce l'Union des fabricants, association française créée en 1872 pour la protection internationale de la propriété industrielle et artistique, et la lutte anti-contrefaçon. 600 entreprises et 50 fédérations y adhèrent, parmi lesquelles des maisons de Champagne et de Cognac, mais aussi les interprofessions de Bordeaux, de Champagne, des côtes de Provence... Globalement, les vins et spiritueux représentent environ 15 % des adhérents de l'Union. Mais de nombreux autres secteurs d'activité sont représentés : la maroquinerie, les parfums, les bijoux, les vêtements, les fabricants de jouets, d'électroménagers ou de logiciels...' Les produits copiés sont les produits de notoriété, de marque, mais pas forcément de luxe. Ainsi, les stylos à bille Bic font l'objet de multiples contrefaçons ', explique Delphine Sarfati, responsable de la communication à l'Union des fabricants. Dans le milieu des vins et des spiritueux, les grandes marques de champagne ayant un emballage spécifique et reconnu sont les plus visées. Citons, par exemple, Mumm Cordon Rouge, Dom Pérignon ou Veuve Clicquot. Même chose pour les cognacs. Dans ces cas précis, la forme de la bouteille et l'habillage sont copiés. On trouve ensuite des usurpations d'appellation connues, comme Bordeaux ou Chablis. De nombreux exemples sont exposés au public au musée de la contrefaçon, situé à Paris dans les locaux de l'Union des fabricants. Ce musée, créé en 1951, est ouvert au public depuis 1996. Des logiciels aux babouches Vuitton, en passant par les Rolex et le cognac Henri Martin (au lieu de Rémy Martin), les exemples de contrefaçons sont légion. ' Le secteur des vins et des spiritueux est d'autant plus porteur de contrefaçons que l'on berne facilement les consommateurs. En effet, ils ne détectent le piège qu'une fois le produit acheté et goûté ', ajoute Delphine Sarfati. D'ailleurs, les produits contrefaits sont, le plus souvent, fabriqués à l'étranger et, pour les vins et les spiritueux, distribués à l'étranger. Un autre type de délit est constaté : des bouteilles de marque vides sont revendues et remplies avec n'importe quel liquide ayant à peu près la même apparence que l'original, mais pas la qualité. L'action directe anticontrefaçon, en France comme à l'étranger, est du ressort des entreprises, des syndicats ou des fédérations. L'Union des fabricants se charge, elle, d'informer ses adhérents sur les sujets d'actualité et de former les agents des pouvoirs publics (douaniers, gendarmes, policiers...) à reconnaître les faux produits. L'Union a aussi un rôle de lobbying pour faire avancer les lois sur la propriété intellectuelle à Bruxelles. L'association remplit enfin une mission d'information des consommateurs. Ceux-ci peuvent être complices lorsqu'ils achètent un objet de marque à la sauvette, mais également victimes quand ils achètent une bouteille contrefaite au prix de l'authentique. Le musée de la contrefaçon est un outil de sensibilisation efficace. En 1996, année de l'ouverture, il a accueilli 300 visiteurs. En 2000, 14 000 personnes sont venues, dont 70 % au sein de groupes scolaires.

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