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Le vin tranquille s'invite à l'apéritif

La vigne - n°119 - mars 2001 - page 0

La dernière enquête de consommation de l'Onivins fait le point sur le vin à l'apéritif. Sur ce créneau, les blancs tranquilles arrivent en tête. La ' nouvelle tendance ' intéresse de plus en plus la filière.

Campagne de prévention contre l'alcoolisme, restriction du taux d'alcoolémie, destructuration des repas... autant d'éléments qui nous poussent à zapper l'apéritif de nos habitudes quotidiennes. Pourtant ce prélude gastronomique pourrait bien s'offrir une seconde jeunesse grâce aux vins, lesquels pourraient y voir un nouveau créneau à travailler.Déjà en 1995, l'enquête Onivins-Inra avait mis en évidence l'existence d'une consommation de vin en dehors des repas. A l'époque, les commentateurs relevaient : ' Le vin à l'apéritif ou à d'autres moments, sous forme de kir, limé..., concerne plus de la moitié des consommateurs, parmi lesquels des groupes bien positionnés dans la hiérarchie sociale. Pourtant, les entreprises du secteur ne semblent pas, pour l'instant, cibler ce créneau de marché. ' L'enquête 2000 fait le point sur ce moment de consommation. ' Nous avons sondé 4 000 personnes, âgées d'au moins quinze ans, interviewées en face à face à leur domicile. Nous avons cherché à mieux appréhender la pratique de l'apéritif. Puis, parmi les personnes qui déclarent en user, nous avons demandé s'il leur arrivait de boire du vin ', explique Christian Melani du service des études et marchés de l'Onivins. Il apparaît que ce moment de consommation concerne plus des trois-quarts des sondés mais avec des fréquences d'usage très diverses. Moins de 5 % ont une pratique quotidienne de l'apéritif, 30 % au moins une fois par semaine, le reste moins fréquemment. Cette habitude varie aussi avec l'âge. Alors qu'un mineur sur deux déclare ne jamais prendre d'apéritif, les classes d'âges comprises entre 25 et 65 ans y sont fidèles, au moins à hauteur de 80 %. A la question ' vous arrive-t-il de consommer du vin à l'apéritif ? ', près d'une personne sur trois déclare boire du vin. ' Quand on analyse la fréquence de ce type de commande, on note que les femmes sont beaucoup plus nombreuses à déclarer prendre du vin, toujours ou presque toujours. Elles sont 8 % contre 4 % d'hommes ', explique-t-on. En ce qui concerne le type de vin consommé, les ' blancs secs ' arrivent en tête suivis des ' vins doux ' (liquoreux, VDN, VDL...) puis des ' effervescents '. Plusieurs responsables de la grande distribution confirment la nouvelle tendance. Pour Michel Penn, directeur des achats ' liquides ' des magasins Leclerc : ' Servir du vin tranquille à l'apéritif est très courant dans les pays anglo-saxons. Chez nous, cette pratique est assez novatrice, mais connaît un bel essor. Tous nos chefs de rayon nous le confirment. A terme, cela pourrait même faire perdre quelques parts de marché au Champagne . ' Bien plus qu'un simple effet de mode, ce responsable y voit un comportement motivé par des raisons économiques : ' proposer un bourgogne ou un bordeaux blanc revient moins cher qu'un alcool ou même un champagne ', et des préoccupations de santé : ' moins alcoolisé qu'un apéritif classique, un verre de vin comporte moins de risque notamment vis-à-vis d'un alcootest '. Consciente du potentiel de ce créneau, la filière viticole commence à exploiter le filon. Le Comité interprofessionnel des vins d'Alsace a ciblé ce moment de consommation au travers d'un visuel spécifique. On y voit la cigogne - personnage central et récurrent de la communication - plonger son bec dans un verre à long col rempli d'olives, avec le slogan ' Et si vous invitiez un grand blanc à l'apéritif ? '. ' Il y a une logique gastronomique et physiologique à consommer un vin sec avant de passer à table , estime Richard Kannemacher, responsable marketing du Civa . Son acidité fait saliver. C'est l'idéal pour ouvrir l'appétit. ' De son côté, le comité interprofessionnel des vins de Côtes-de-Provence mène plusieurs opérations à l'export pour promouvoir le rosé à ce moment de la journée, notamment aux Pays-Bas, en Belgique et à New-York. Les opérateurs n'hésitent plus à faire référence à ce mode de consommation. Telle cette vigneronne en cave particulière dont le mailing d'hiver à ses clients propose un verre de rosé en apéritif avec cette invitation : ' Si vous avez une cheminée, vous aimerez le reflet des flammes sur sa robe '.

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