Conditionner des Bag-in-Box est désormais à la portée de tous. Plusieurs modèles de remplisseuses, aujourd'hui sur le marché, répondent à des productions de quelques milliers de caisses-outres par an.
Le conditionnement en Bag-in-Box n'intéresse pas seulement les grosses unités. De plus en plus de vignerons optent pour ces outres. Une dizaine de sociétés l'ont compris. Elles proposent à ceux qui vendent quelques milliers de poches par an, des machines manuelles ou semi-automatiques, entre 10 000 et 50 000 F. Des petits modèles, moins chers, permettent aux vignerons de débuter cette production, ' mais tous ceux qui démarrent le Bib vivent ensuite une envolée des ventes ', prévient Christian Tomasi, de la Sosevit à Serres (Vaucluse).La société espagnole Cartobol a compris l'enjeu de ce marché. Elle a conçu une machine simple et mobile pour laquelle elle a divisé par trois les coûts de structure, afin de la vendre 18 000 F. D'autres sociétés sont en concurrence sur ce marché : la Sosevit, déjà citée, Technibag et France Cave, toutes deux à Villefranche-sur-Saône (Rhône), Amivar au Thoronet (Var), Smurfit à Epernay (Marne), Zevathener à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) ou SEV Parfait à Moze-sur-Louet (Maine-et-Loire). D'autres, peu implantées dans le monde du vin, s'y intéressent, comme Bernhardt à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), ou Stoppil à Chanteloup-en-Brie (Seine-et-Marne). Ces machines, peu encombrantes et mobiles, peuvent s'acheter à plusieurs. Mais les compteurs volumétriques très précis étant aussi très chers, ceux embarqués sur ces remplisseuses suscitent la critique. Les compteurs à ailettes, encore appelés compteurs à turbine ou héliflux, sont souvent montrés du doigt. La variation de la pression du liquide à l'entrée de la machine joue sur leur précision. ' La pression a une incidence sur tous les systèmes de mesure, souligne Jean Couturier, chez Zevathener, et il y a de tout dans les compteurs à ailettes. Celui qui équipe le modèle Oettel A 1001 permet une précision de 0,5 %. Il faut bien étalonner la machine au départ et se laisser une petite marge d'erreur, en programmant quelques centilitres de plus ', conseille-t-il. A l'utilisateur d'être vigilant. S'il ne remplit pas assez la poche, il vole ses clients ; s'il la remplit trop, elle ne rentrera plus dans son carton. L'opérateur doit peser les caisses-outres pour bien étalonner la machine au départ, et contrôler le remplissage des poches. ' Cette vérification ne doit pas se faire avec un pèse-personne, mais avec une balance de précision ou un récipient étalon. C'est le plus simple et le moins cher pour un petit faiseur, mais il perd un Bag-in-Box à chaque contrôle ', explique-t-on chez Smurfit. Plusieurs modèles ne sont pas équipés de compteurs, mais d'un bol ou d'une petite cuve calibrés. Ce récipient étalon, une fois rempli, se déverse dans la poche. L'encavineuse de SEV Parfait fonctionne ainsi, comme les modèles VEP3 et VEP2 d'Amivar, équipés de deux réservoirs de 5 ou 10 l. Le système est similaire sur le DL 1510 de Bernhadt, équipé d'un cuvon en Plexiglas. Sur la DR/Bib de France Cave, une cuve en Inox, munie de plusieurs sondes étalon, permet de remplir des sacs de 5, 10, 15, 20, 25 ou 30 l. Mais cette société propose aussi la Volu-Bib, équipée d'un compteur qui arrête le remplissage une fois la poche pleine. Autre différence entre les machines : certaines réalisent le vide d'air en début de remplissage, d'autres pas. Ce vide ne garantit pas une meilleure conservation du vin, mais évite l'émulsion. ' Faire le vide au départ n'empêche pas d'avoir de l'air emprisonné dans la poche à la fin du remplissage. Si celle-ci est positionnée trop haut, lorsque la fourchette est mal réglée, il restera de l'air dans la poche. Mais pour moi, il est impossible de remplir sans cette option, car dès que le vin entre en contact avec l'air, il y a formation de mousse ', explique Philippe Sapin, chez Technibag. ' Les modèles sans vide d'air sont à bannir ', confirme Christian Tomasi. Pourtant, plusieurs machines ne le proposent pas. ' Il est nécessaire lorsqu'on vise des débits importants, et que l'on est étanche sur le goulot. Pour de petites cadences, lorsque le pistolet de remplissage ne vient pas épouser la forme du goulot, et on a moins de problème de mousse ', explique Michel Capelle, chez Smurfit, qui commercialise Manufill, une remplisseuse sans l'option vide d'air. Chez Zevathener, les modèles l'ont, mais Jean Couturier considère qu'on peut s'en passer avec des poches de qualité où les films, plaqués l'un contre l'autre, ne laissent pas entrer l'air. Christine Ribes, chez Amivar, confirme : ' Lorsqu'il y a des problèmes d'émulsion, on accuse les machines, mais elles ne sont pas forcément en cause. Dans certaines poches, de l'air est emprisonné, et c'est ce qui provoque la formation de mousse '. Sachez enfin que des prestataires proposent le conditionnement en Bag-in-Box ou que des sociétés, comme Zevathener, louent leurs machines à la journée.