Bourgogne : la Saint-Vincent chavire

Victime de son succès, la 58e Saint-Vincent tournante, qui s'est déroulée les 26 et 27 janvier dans les quatre villages de l'appellation Montagny (Saône-et-Loire), sera sans doute la dernière, en tout cas sous sa forme actuelle. ' Je suis consterné. C'est un dépôt de bilan ', déclare même un vigneron amer. En effet, alors que dans le passé, la liste d'attente était longue, aucun village aujourd'hui n'est prévu pour reprendre l'organisation d'une des plus grandes fêtes vigneronnes du monde. Les risques financiers et climatiques, les exigences de sécurité liées à l'accueil de milliers de personnes, la TVA et les limites du bénévolat ont découragé les prétendants. Le budget de Montagny 2002 s'élève à 0,4 Meuros HT (5,5 MF) : chapiteaux, toilettes, parkings, 240 gendarmes et leur hélicoptère, décoration, autobus pour relier les villages... Financés par la vente des verres (environ 80 000 à 6,10 euros, soit 40 F), les produits dérivés (tabliers, tee-shirts...), le banquet (1 300 convives à 145 euros, soit 950 F) et les sponsors (Crédit agricole, conseil général, régional...). 300 bénévoles y travaillent depuis trois ans. La prochaine Saint-Vincent, bien plus intimiste, s'appellera ' de Bourgogne ' et sera organisée par la confrérie des tastevins, le 25 janvier 2003, dans plusieurs villages autour du Clos de Vougeot.