C'est un événement discret mais significatif qui a eu lieu début mars : Patrick Ricard, PDG de Pernod-Ricard depuis 1978, a pris la présidence de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux. A 57 ans, c'est son premier mandat professionnel. Le groupe français est aujourd'hui l'un des trois principaux opérateurs dans le monde de l'alcool. Cette nomination est une bonne nouvelle pour notre filière des vins et eaux-de-vie de vin, sachant que Patrick Ricard a longtemps cru davantage dans les anisés, whiskies, alcools de grain ou autres alcools blancs... bien plus profitables. Il possède quelques intérêts viticoles hors de France, mais l'essentiel est dans l'Hexagone ; et on se souvient il y a quelques années, quand il répondait sur le ton de la boutade qu'il était prêt à verser une commission à qui lui trouverait un acheteur pour ses maigres intérêts dans le cognac et l'armagnac. Mais la donne a changé l'an passé car Pernod-Ricard a racheté les activités alcools de Seagram, avec Martel dans la corbeille, l'un des poids lourds de Cognac. On entend souvent que par manque de rentabilité, les grands groupes croient peu aux vins et eaux-de-vie de vin en France. Cela va-t-il changer ? En 2001, Pernod-Ricard a réalisé 4,55 mdeuros de chiffre d'affaires (+ 8,3 % sur 2000).