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Peco, des candidats à l'entrée dans l'Union exigeants

La vigne - n°131 - avril 2002 - page 0

'Les pays candidats doivent éviter de faire naître de fausses espérances parmi leurs agriculteurs. ' Franz Fischler, commissaire européen à l'agriculture, s'est voulu ferme le mois dernier, lors des premiers échanges de vue entre les quinze et les pays candidats à l'entrée dans l'Union. Des échanges vigoureux car ces derniers se montrent exigeants... Comme si leur agriculture pouvait profiter d'une manne financière immédiate pour se mettre à niveau ! Même si l'accord politique n'est pas définitif, en 2004, dix pays de l'Europe centrale et orientale (Peco) devraient rejoindre les quinze : les trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), la Pologne, la Hongrie, la République tchèque, la Slovénie et la Slovaquie. Ces quatre derniers totalisent 180 000 ha de vignes. La Roumanie et la Bulgarie, les plus importants pays viticoles de l'Est avec 362 000 ha, ne sont concernés qu'à l'horizon 2008 (1). ' En matière spécifiquement viticole, les Peco sont également exigeants ', expliquait Rudy Van Der Stapen, de la direction générale de l'agriculture de Bruxelles, lors de l'assemblée générale de la Cnaoc (Confédération nationale des AOC), en février dernier, à Paris.
Tout d'abord, plusieurs pays demandent des droits de replantation conséquents et des aides à la restructuration pour retrouver leur potentiel originel... sachant que leur viticulture est en mauvais état après des années de crise. Ainsi, la République tchèque réclame 600 ha/an jusqu'en 2009, et la Bulgarie souhaite retrouver son potentiel de 190 000 ha. Rappelons que chez les quinze, l'interdiction de planter demeure la règle et que le secteur des VDT est en crise depuis deux ans, avec la distillation de millions d'hectolitres. Ensuite, concernant le zonage, les candidats désirent classer tout leur vignoble dans la zone la plus favorable pour leur permettre le degré naturel le plus faible, et donc l'enrichissement le plus élevé possible. La Commission rappelle alors ' qu'un pays producteur peut être classé dans plus d'une zone... '.
Enfin, il faudra gérer des situations particulières : des demandes de dérogations pour ne pas avoir à distiller les prestations viniques ; de nombreux hybrides à remplacer au cours d'une période transitoire à définir ; les pays baltes qui ont l'habitude de vinifier des moûts provenant de pays tiers, notamment de Moldavie, ce qui est interdit chez les quinze ; sur le front des dénominations, le tokay (vin hongrois) qui est aussi un vin en Slovaquie... et un cépage ailleurs ; la République tchèque qui possède des dénominations proches de certains vins allemands ; ou encore la Pologne qui produit un ' vin '... mais à base de fruits ! Au-delà de ces points réglementaires, c'est aussi les administrations de contrôle qu'il faudra renforcer à l'Est.

(1) Par ailleurs, Chypre, Malte et la Turquie (moins de 900 000 hl de vins produits en 1999 à eux trois) participent aux travaux, mais les dates d'adhésion ne sont pas fixées.


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