L'administration veut dresser une liste des mélanges autorisés. Ceux qui n'y figureront pas seront interdits.
Jusqu'à présent, chacun faisait ses mixtures sur la base de conseils oraux, à ses risques et périls. Le ministère de l'Agriculture veut y mettre fin. Le 24 juin, lors d'une réunion de la commission des produits antiparasitaires, il a fait connaître sa volonté d'en revenir à une application stricte de la réglemantation. Selon sa lecture des textes, l'utilisation d'un mélange n'est légale que si ses effets ont été évalués lors de la demande d'autorisation de mise en marché. Bigre ! Les vignerons qui associent fongicides et insecticides seraient donc dans l'illégalité la plus complète.
Comme aucun mélange n'est jamais passé en comité d'homologation, c'est une masse de travail qui attend les firmes. Pour s'en sortir au meilleur coût, elles souhaitent dresser une liste des interdits. Les mélanges de triazoles et de pyréthrinoïdes y figureraient à coup sûr, car ils sont toxiques pour les abeilles. L'administration veut, au contraire, lister les mélanges permis. L'importance de ce travail dépendra du contenu des dossiers d'évaluation, qui n'est pas encore arrêté. Pour défricher le terrain, le ministère a demandé aux instituts techniques d'inventorier, d'ici au mois de septembre, les mélanges agronomiquement intéressants. Seuls ceux-là seront évalués. Le ministère souhaite que cette nouvelle mécanique se mette en place avant la fin de l'année. ' L'idée n'est pas d'interdire les mélanges, mais de construire un système qui permette à chacun de savoir ce qu'il est possible de faire ', précise-t-on. Les firmes, quant à elles, jugent l'objectif trop coûteux.