ImprimerHeureux hasard, Gilbert Vincent avait installé une caméra sur sa machine à vendanger. Elle l'a bien aidé en pleine nuit...
Lorsque Gilbert Vincent, vigneron à Martailly-lès-Brancion (Saône-et-Loire), s'est rendu en Espagne, il y a trois ans, et qu'il a vu les machines tourner la nuit, pas un instant, il n'a imaginé qu'il vivrait pareille situation. Pourtant cette année, ' il a fallu jouer fin '. La maturité est arrivée rapidement, et sur les 17 ha qu'il possède avec son fils, les vendanges ont débuté le 17 août, ' soit largement avec trois semaines d'avance '. Mais à cette époque, avec les températures caniculaires, impossible de vendanger l'après-midi, sous peine d'amener des raisins beaucoup trop chauds à la coopérative de Lugny. Ainsi, dans le village, les machines à vendanger se mettaient à ronronner dès 2 h 30. ' A cette heure, dur de se mettre au travail. Mais on s'habitue et on oeuvre dans de meilleures conditions. '
Les machines sont bien éclairées, mais la nuit, ' on évalue moins bien les distances. On commence donc par les vignes les plus accessibles et les moins accidentées '.
Heureux hasard, cette année Gilbert Vincent avait adapté une caméra sur sa machine, avec un oeil sur le cueilleur et un écran dans la cabine. ' Cela facilite le travail de nuit. On visionne mieux l'entrée des rangs et les obstacles . ' Selon Gilbert Vincent, le plus épuisant fut le rythme. Il fallait faire vite, les degrés atteignant 12 à 14° alors, qu'habituellement, ils tournent autour de 10°5 à 13°. De plus, avec la sécheresse, certaines vignes accusaient une perte de rendement de 20 %. ' On récoltait de 3 h à 12 h. Ensuite, jusqu'à 15 -16 h, on devait nettoyer la machine, la graisser et faire toutes les vérifications d'usage pour qu'elle soit opérationnelle la nuit suivante. Il n'était pas question de faire la sieste après, sinon impossible de dormir le soir, car je me couchais vers 20 h 30. Je ne dormais pas bien du fait du stress. 2003 restera dans les annales. La fin des vendanges aura été une délivrance . '